Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
La violence est du côté de l'Etat
Audience de l'article : 1568 lecturesJ’ai pensé à Mirabeau qui en 1778, enfermé par une lettre de cachet sollicitée par son père, analyse la violence de ce moyen de justice.
Il décortique le despotisme royal, considère que ce dernier ne peut s’exercer que par l’entremise de la croyance en Dieu dévoyée par l’église. Il oppose à ce pouvoir aveugle les droits naturels de l’homme à être libre et propriétaire de sa personne et de ses biens.
Il conclut cependant que le despote tenant évidemment son pouvoir initial du peuple, celui-ci lui fera fatalement payer ses injustices. Nous sommes plus de dix ans avant la révolution.
Mais il constate que globalement personne ne se révolte contre les lettres de cachet, qui sont pour lui le comble du despotisme, car ceux qui sont enfermés disparaissent de la société et sont oubliés par elle.
Le livre de Mirabeau est très instructif et si actuel.
Certes les lettres de cachet n’existent plus physiquement, mais elles ont été remplacées par les violences fiscales. Les fonctionnaires de Bercy, de l’URSSAF, peuvent éditer des lettres de cachet qui privent instantanément un citoyen de tous ses biens, donc de sa liberté.
Tout comme en 1778, ceux qui sont transformés en zombies par ces lettres de cachet fiscales disparaissent de la société et personne ne se soucie d’eux. Nous sommes bien placés ici pour le savoir.
Dans son ensemble la population trouve cela normal et même en redemande, jusqu’au jour où eux-mêmes ou l’un des leurs sont atteints.
L’originalité, pour l’époque, de l’ouvrage de Mirabeau est d’avoir compris que l’ordre établi par le despote n’est pas direct, naturel, qu’il passe d’abord par une croyance qui s’impose et annihile la capacité de réflexion des populations. Le despote s’impose au nom de cette croyance. A l’époque de Mirabeau cette croyance était organisée autour de l’idée de Dieu. Un Dieu à l’image un peu primaire que la science d’alors a terriblement bousculé, au point de libérer les pensées et entraîner la chute du despote.
Les choses n’ont guère changé, le despote qui nous enferme, qui nous détruit à loisir sur une simple dénonciation d’humeur, s’appuie aussi sur une croyance.
Jusque il y a peu, il s’agissait de l’égalitarisme.
Puis, enquête après enquête, il a bien fallu admettre qu’un siècle d’égalitarisme a débouché sur, parait-il, une société inégale comme il ne s’en n’était jamais vu.
Panique lors de la chute de l’URSS, l’égalitarisme n’étant plus crédible, comment continuer à exploiter les populations, car il n’était pas question pour les despotes de rendre la liberté au peuple. Qu’en ferait-il ?
La liberté, sachez-le, est un mot grossier, assimilable à l’horreur absolue. Heureusement, les hommes de l’Etat sont là pour vous éviter de vous y compromettre.
La nouvelle croyance est donc l’écologie. C’est aujourd’hui l’arme absolue des despotes. Cet ajustement fait, rebelotte, on casse les libertés, pour le bien de tous parait-il.
Revenons à nos gilets jaunes.
Ils sont la révolte. Une révolte vive, juste, mais épidermique, en réalité beaucoup plus profonde qu’elle ne le sait ou ne le croit elle-même.
Si profonde que les croyants sujets des despotes n’hésitent pas à écraser les gilets jaunes.
500 accidents !!! A-t-on déjà vu cela ? A-t-on vu des cheminots écrasés, des vignerons, des agriculteurs, des salariés en mal d’usines qui ferment, écrasés en cadence. Non, jamais.
Mais que font les gilets jaunes pour mériter une telle haine ? Rien.
Dommage, ils réagissent, se révoltent, violentent à leur tour. On peut les comprendre, mais ils ont tort en cette époque où une étude récente vient de démontrer que l’absentéisme salarial est la faute du patronat.
L’inversion des réalités est telle de nos jours que ce sont les gilets jaunes qui se révoltent contre les despotes qui vont passer pour des agitateurs, des provocateurs.
Nous ne sortirons pas du cercle vicieux de la réflexion et de l’action, les deux se suivent ou se précèdent mais ne marchent jamais au même pas.
Bien à vous. H. Dumas