Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
La sidération fiscale
Audience de l'article : 1574 lecturesEn face, un trafic modeste, principalement de camions, m’obligeait à rouler avec mes phares en position de croisement, c’est-à-dire avec une visibilité d’une cinquantaine de mètres. Pas tout à fait deux secondes pour être sur un obstacle pris dans les phares. Conclusion : il ne faut pas d’obstacle.
Soudain apparut un animal, figé sur ma voie de circulation, assez gros, sans doute un renard. Moins de deux secondes plus tard il passait sous mon véhicule, en plein milieu. Je n’ai pas bougé un cil, autrement je me tuais.
Il m’arrive d’y penser.
La circulation était loin d’être dense. Si cet animal n’avait pas été en état de sidération, sa puissance physique, ses réflexes naturels, lui auraient, à coup sûr, permis de se sortir sans dommage de la situation inconfortable dans laquelle il s’était fourré.
La sidération, conséquence de la surprise, est paralysante, mortelle.
C’est sur elle que comptent ceux qui cambriolent des logements occupés en saucissonnant leurs victimes. Ils arrivent par surprise, mêlant violence et rapidité pour provoquer la sidération qui va leur permettre de se rendre maître d’une situation au départ à leur désavantage. C’est vrai quoi, ils ne sont pas chez eux, ils sont en terrain hostile. S’ils cognent à l’huis, ou sonnent, peu de chance que l’on ouvre la porte pour les laisser entrer.
La base du contrôle fiscal est, pour le contrôleur, de provoquer la sidération.
Comme pour les malfrats, la surprise et la violence sont les outils que Bercy emploie pour sidérer les contribuables. Les contrôleurs fiscaux remplacent la rapidité, impossible dans leur type de larcin, par le marigot des lois interprétatives à leur gré.
Et, ça marche. Nous sommes les témoins des dégâts de la sidération sur les contrôlés fiscaux.
Trois étapes pour Bercy
1° étape : La constitution de fichiers. Cet élément est très important. Il génère l’angoisse chez le contribuable par le seul fait que ces fichiers existent, au-delà de la récolte des informations elles-mêmes.
Cette idée de fichier met déjà les contrôlés sous angoisse. L’idée de délation empoisonne la vie de chacun et prépare le terrain à la peur et à la surprise.
Puis, les informations entre les mains des contrôleurs vont leur permettre de biaiser le contrôle, de l’organiser de façon insincère. Ils feront coller les données recueillies lors du contrôle aux objectifs qu’ils s’étaient fixés sur fiche avant le contrôle.
Le ragot du fichier remplace l’objectivité de l’observation qui rendrait la tâche des contrôleurs difficile, tant la trésorerie des entreprises et son organisation sont un ADN spécifique à chaque entreprise et à chaque entrepreneur, pratiquement indéchiffrable.
En parallèle, le rôle du fichier, et la délation qui va avec, font l’objet d’une propagande de tous les instants, déstabilisante en elle-même.
2° étape : L’arrivée chez le contribuable, soi-disant aléatoire, en réalité programmée depuis longtemps, mais dans tous les cas dissimulée au contribuable.
Calculée par les contrôleurs au plus mauvais moment pour le contribuable. Par exemple en fin de vie professionnelle, au moment d’une crise de son entreprise, d’une difficulté associative, etc… En fait, à un moment de fragilité.
3° étape : Le rituel et la loi fiscale qui sont incompréhensibles aux non initiés, mettant le contribuable entre les mains de professionnels qui doivent leurs salaires au système en place. Qui ne lui seront donc d’aucun secours.
Cet espace de non droit, ou les contrôleurs évoluent librement, sans aucune retenue, déboussole le contribuable, lui ôte tout repère.
Ainsi, en trois étapes, Bercy aura pris dans ses phares le contribuable sidéré.
Lancé à fond, il l’écrase sans coup férir, sans sourciller. Il ne restera plus rien de lui, quelques poils ou quelques plumes, c’est tout.
C’est en état de sidération que nous récupérons les contribuables, ici sur Témoignagefiscal, ils n’y sont pour rien.
Il faut qu’ils le sachent. Ils sont les victimes d’attaques programmées, dont la sidération est le moyen et leur cambriolage le but.
Comment éviter la sidération ?
D’abord en ayant en tête les méthodes de Bercy, sans arrêt, à chaque minute, à chaque instant. Puis en s’entraînant moralement, comme s’entraînent les commandos qui vont avoir à faire face à un ennemi tricheur, sauvage, sans scrupule.
L’essentiel sera de ne pas tomber en état de sidération.
La lutte restera entière, incertaine, difficile, probablement perdue puisqu’elle ne dépend pas vraiment du contrôleur et du contrôlé, mais, comme pour la Stasi, de l’organisation crapuleuse de notre société.
La souffrance restera, la ruine au bout aussi sans doute, mais le contribuable non sidéré échappera à la honte de lui-même que veut lui inculquer Bercy. Il pourra se regarder en face, seul cela compte.
Ne vous laissez pas sidérer, gardez vos réflexes, votre énergie, votre courage, vos capacités d’action, vous pourrez porter des coups, plus importants que vous ne l’imaginez, à cette ignoble organisation de malfrats qu’est Bercy. Ces coups feront un jour tomber cette citadelle.
Bien cordialement. H. Dumas