Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
La bête immonde des haines catégorielles
Audience de l'article : 1449 lecturesD’abord, parce que le marché immobilier est instable, cette instabilité est imprévisible et fulgurante pendant que les décisions constructives s’étalent de plus en plus dans le temps du fait de l’administration, ce qui génère un hiatus mortifère qui met le promoteur à la merci de ses financiers.
Ensuite, parce que élus et administration réunis interfèrent tellement dans la définition du produit fabriqué par le promoteur immobilier que le coût de ce qu’il met sur le marché se résume, à plus de 50%, au prix de la feuille de papier qui autorise la construction. Ceci au mépris de la réalité foncière et patrimoniale. En fait les acquéreurs se font escroquer par les lois imposées aux promoteurs, ils achètent plus de papier que de foncier.
Enfin, les marges de la promotion sont de l’ordre de 20% et il est très difficile d’imaginer des projets dont moins de 20% de l’ensemble manque de séduction. Dans tout programme il est des lots moins séduisants que d’autres — ouverts au Nord, pas de vue, mal distribués, etc… — ce qui génère des stocks dévalorisés, non acceptés par les services fiscaux. Ainsi les nanars du promoteurs plombent sa marge et sa fiscalité.
Or l’acte constructif est le point incontournable de toute activité économique. Tout finit par la réalisation d’un toit. Ce que les anciens imageaient par la formule : “Quand le bâtiment va, tout va”.
Ces paramètres devraient faire du promoteur un agent économique apprécié de la société.
Il n’en n’est rien. Non seulement c’est l’inverse qui se produit, mais cette indifférence sociétale va jusqu’à une haine irraisonnée largement répandue.
Face à cette situation la facilité consiste à incriminer la jalousie, l’envie.
Mais de quoi ?
Le problème est plus profond.
Ce n’est pas la Porsche du promoteur qui engendre la haine dont il est la victime, c’est sa fonction emblématique.
Il est le plus proche, le plus visible, le plus spectaculaire, des décideurs économiques. Plus que l’industriel, le commerçant ou la profession libérale.
Cette situation l’expose à la critique de ceux qui se sont exclus de la vie économique et éprouvent le besoin de la vilipender, mettons 50% de la population. Et à ceux qui, actifs économiquement, pensent se dissimuler aux premiers en faisant chorus avec eux.
Les haineux de l’économie, précédemment communistes aujourd’hui écologistes, sont des abstinents dont la privation détraque le raisonnement.
La haine catégorielle du promoteur est donc le signe d’un mal profond, d’une haine globale de l’économie.
Cela se traduit aujourd’hui par un massacre bureaucratique, fiscal et médiatique, principalement du promoteur. Demain, cela s’étendra aux autres acteurs économiques et finira en pillages et massacres physiques. L’histoire est remplie de ces cycles banals.
Face à cette situation, à cette haine absurde et suicidaire de l’économie par une majorité écrasante de la population, qui rend le promoteur symboliquement odieux, que faire ?
Rien. Il n’y a rien à faire. Il est inutile de comprendre que la terre est ronde quand tout le monde croit qu’elle est plate.
Seul le temps et l’apaisement de la haine après son paroxysme peuvent dénouer l’absurdité de cette situation. En attendant, si vous êtes promoteur, il vous reste deux solutions : fuir ou résister. J’élimine collaborer….
Bien à vous. H. Dumas