Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
L'incroyable scrutin présidentiel
Audience de l'article : 2073 lecturesJ’étais arrivé à la conclusion désespérante que non seulement l’intelligence ne sert à rien mais que même, tout comme la beauté ou la fortune, elle est un handicap qui obère lourdement la vie de son détenteur.
En effet, non que je pense en être largement pourvu, mais chaque fois que j’ai essayé, à ma mesure, d’en faire la base de mon action ou de mon raisonnement, que ce soit avec le fisc, la justice, l’administration, le monde des affaires ou autre, la sanction fut systématiquement un échec, accompagné du dédain des tenants du pouvoir qui en profitèrent pour m’enfoncer ou m’humilier.
Ainsi, lorsque j’ai vu arriver le jeune Macron, équipé de sa seule intelligence en bandoulière, je lui ai prédit un destin néfaste.
En effet, quelle chance pouvait-on lui accorder face au conformisme corruptif de Fillon, à la démagogie obscène de Mélenchon, à la religion bête et méchante de la famille Le Pen ? Aucune pensais-je.
Je me trompais. Certes avec un score discret, mais les français ont choisi le parti de l’intelligence.
Pas ou peu de programme pour Macron, pas de réseau d’élus actifs, juste une affirmation d’agir intelligemment et le voilà Président de notre République.
Sans compter ses handicaps annoncés, la banque, une délinquance sexuelle différente de celle de Strauss-Kahn mais tout aussi répréhensible, des gains rapides quasi inconvenants, une jeunesse si visible que dérangeante. C’était beaucoup, mais ce ne fût pas suffisant pour l’abattre.
Tout cela parce qu’internet est libre, que l’intelligence peut y tracer un chemin sans contrainte. Chemin que Macron a su conquérir. Bravo.
L’aveu dont je parle au début de ce billet est qu’au premier tour je n’ai pas voté pour lui tant j’étais conditionné par la puissance omniprésente de la bêtise dans notre société et prêt à composer avec.
Et maintenant ? Comme dirait Julio Iglesias « Je n’ai pas changé ».
Je n’arrive pas à croire que l’intelligence pourrait, dans notre beau pays, prendre le pouvoir et assainir notre société. La rendre juste, réaliste, nous rendre libre.
Peut-on imaginer que ce jeune homme va pouvoir dégager une majorité législative dans chaque circonscription de France ? S’affranchir en tous lieux des vieux démons si puissants de la connivence, de l’appartenance, du terroir, des combinaisons en tout genre, etc… ?
Objectivement, je n’arrive pas à le croire.
Sans compter que, lui-même, va-t-il pouvoir continuer à professer qu’il n’a pas de règle, sauf celle de regarder intelligemment chaque problème qui lui sera soumis, sans apriori, juste en cherchant à chaque fois la vérité, la meilleure solution ?
Le pays acceptera-t-il cette attitude ? Est-elle même concevable ?
Ce serait admettre que le pouvoir démocratique et intelligent peut exister.
Je n’y crois pas une seconde. Je me demande simplement comment et quand tout cela va se normaliser, se dissoudre dans le marigot du pouvoir.
La curiosité me dévore, pour une fois je souhaite avoir tort, irrémédiablement. Je prie pour avoir tort. Pour que les bassesses de la société, que je vis ou que je lis à travers mes jours ou les siècles des autres, puissent être terrassées par le jeune Macron.
Faut pas rêver ? Rêvons quand même.
Bien cordialement. H. Dumas