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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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L'heure du choix

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J’ai déjà expliqué que les Gilets jaunes ne sont pas un début mais une fin. Il est donc illusoire d’imaginer qu’ils vont proposer quelque chose, alors qu’ils ne sont que les marqueurs d’un événement abouti.

Ceux qui attendent la suite de l’aventure, acteurs ou spectateurs, vont être déçus. Il me parait préférable d’apprécier l’action des Gilets Jaunes, de les en remercier, de ne rien attendre de plus mais d’essayer de comprendre le mouvement sociétal sous-jacent qu’ils symbolisent.

Ce n’est pas si facile.

Pas plus que l’étincelle qui met le feu à une masse de gaz n’est la responsable de l’explosion, l’augmentation du prix du fuel automobile n’est responsable de la déflagration GJ. Non plus le pouvoir d’achat ou la représentativité démocratique, encore moins la fiscalité abusive ou les dépenses inconsidérées de l’Etat.

La chose est plus profonde, moins visible.

J’émets l’hypothèse que la situation explosive de notre société génératrice de l’événement est l’incompatibilité qui existe entre la bureaucratie et l’avènement d’internet. C’est le mélange de ces deux sociétés que tout oppose qui explose sous notre nez.

La bureaucratie

C’est une organisation sociale collective qui a des appellations diverses au cours du temps. Par exemple : catholicisme, islam, communisme, fascisme, nazisme, Etat providence, Chavisme, etc…

Ce sont de ses méfaits que Sakharov souhaitait nous alerter, tant il avait compris qu’elle se cachait sous le sobriquet de « dictature du prolétariat ».

Il s’agit au départ d’une croyance à laquelle tous doivent adhérer, accompagnée d’une uniformité de pensée. D’un renfermement sur soi et d’un prosélytisme à visée mondiale du fait que son épanouissement découle d’une acceptation de son principe par tous, sans exception.

L’individu disparaît, ainsi que les attributs qui le caractérisent : la liberté de penser et de posséder.

Le groupe référent accepte des chefs qui se prétendent initiés et la pyramide dominante se construit à partir de la cooptation. Cela induit le culte du secret et l’activisme corporatiste qui va avec et capte l’économie.

Les équilibres qui se forment se neutralisent jusqu’à l’immobilisme chacun s’observant, la délation étant le moteur de l’ensemble assis sur la potentielle trahison de tous à la croyance officielle, ossature du système.

Écrasé l’individu n’est plus un moteur mais un simple rouage, dont l’intérêt personnel va être porté par sa faculté à ne pas apparaître en tant qu’entité individuelle. Les plus prudents évitant de coller aux tendances ponctuelles dont les revirements sont spectaculaires, liés aux intérêts personnels des chefs en place.

La responsabilité est largement déconsidérée, elle est accusée du risque de déviationnisme qui pourrait nuire au dogme, elle est suspecte.

L’intérêt et l’ambition personnels sont naturellement bannis, totalement. Ils ne sont acceptables qu’au service apparent de la croyance.

L’avènement d’internet

Il s’agit d’un territoire non encore défini, semblable à des terres vierges dans son organisation sociale. L’individu est prédominant, sanctifié, au moins dans les prétentions.

Internet est une capacité de stockage et une rapidité d’interaction qui dépasse tout ce qui était imaginable il y a peu, qui permet des interconnections individuelles illimitées, libres et anonymes.

C’est le règne de l’individualité réelle ou rêvée, de la compétition, de l’exhibition physique ou intellectuelle, où chacun tente le dépassement à moindre frais.

Toutes les connections sont possibles, toutes les hypothèses ou croyances ont libre cours. Le troupeau s’évade, nul cow-boy ne peut le regrouper.

La parole y est libre, tout peut être dit ou écrit, le pire et le meilleur se côtoient.

Les générations qui arrivent s’élèvent elles-mêmes à cet espace, à ce rythme, à ces possibilités, à cette liberté, à cette ode à l’individualisme.

L’insulte y est monnaie courante, mais elle n’est finalement que l’acceptation de la pensée de l’autre, donc utile. Les croyances se neutralisent tant elles sont nombreuses et virulentes sur le net.

Tous se retrouvent à égalité, meneurs ou suiveurs, riches ou pauvres, intelligents ou débiles, escrocs ou intègres, sont sur le même pied, au même niveau. Personne ne peut prétendre, mentir, sans être immédiatement contesté, contré.

Drôle d’espace, qui ne peut pas être sans modifier les comportements. On s’adapte ou on ne s’adapte pas, c’est simple. L’exclusion devient banale, naturelle, irréversible ; la compétition constante, la responsabilité immédiate.

C’est le choc, l’explosion.

Aucune cohabitation n’est possible entre ces deux sociétés, celle de la bureaucratie et celle d’internet.

Tout les sépare irréversiblement. Imaginez un jeune adulte biberonné à internet qui débarque pour son premier emploi dans un bureau de la mairie de Vesoul.

Il va falloir qu’une des deux organisations sociales s’impose. Il est peu probable que la bureaucratie gagne ce combat, et pourtant c’est elle qui est au pouvoir.

La situation est d’autant plus explosive que la bureaucratie a ignoré internet au point de lui laisser une avance irrattrapable.

C’est dans cette atmosphère explosive saturée que l’étincelle GJ a provoqué une déflagration. Nous sommes loin du prix du fuel, des avanies de quelques élus malchanceux, du pouvoir d’achat, nous sommes à la veille d’une transformation radicale de la société, dont toute la partie actuellement au pouvoir va perdre le contrôle.

Nous sommes en pré-révolution, la révolution est pour demain, qui la conduira et comment ?

Mystère, les leaders existent probablement, hélas non seulement nous ne les connaissons pas mais nous ne savons même pas quelle sera leur feuille de route, elle est à construire. Ça ne va pas être facile….

Bien à vous. H. Dumas
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