Feufeu — diminutif affectueux — est le responsable du pôle recouvrement des Services Fiscaux pour le département de l’Hérault. C’est son service et ses hommes qui, entre autres, exécutent, détruisent des vies, des familles, provoquent la ruine de ceux qui tombent malheureusement entre leurs mains. Ils alimentent la terreur fiscale dont a besoin Bercy.
J’ai fait la connaissance de Feufeu le 17 Mai 2019, date qui restera gravée dans ma tête et dans mon cœur.
Je l’avais assigné devant le Juge de l’Exécution de Montpellier pour obtenir de ce dernier la levée des hypothèques fiscales injustifiées grevant les biens de ma société la SCI le Mirabeau. Hypothèques qui entravent la vente du stock de cette société, qui de ce fait se trouve impécunieuse et accumule les dettes aussi bien fiscales réelles – foncier – que les charges de copropriété.
Il s’est présenté lui-même devant le juge, flanqué d’un factotum à l’air servile et dévoué. Il a plaidé lui-même. Je dirais que son éloquence à la barre n’est pas spectaculaire, que donc l’importance qu’il attache à son statut et à son pouvoir doit être inversement proportionnelle à son éloquence pour qu’il se soit déplacé personnellement.
C’est un homme grand, un de ces grands empruntés et filiformes, voûtés, costume taillé par Fernand Reynaud, lunettes, l’air réellement de l’intellectuel qu’il est probablement. Inquiétant quand même. Lorsque j’imagine l’inquisition, c’est un peu son image que je vois. Puisqu’il était là, je lui ai fait savoir par son factotum que la discussion est toujours possible, il m’a fui immédiatement.
Mais tout cela est du détail, le fait exceptionnel est le suivant. Alors qu’il plaidait, il a cru bon de dire au magistrat : « Nous sommes justes, la preuve M. Dumas a obtenu gain de cause dans le cadre du redressement de la succession de sa mère « !!!
J’a cru que ma mâchoire et mes deux bras allaient tomber, se détacher de mon corps.
Quel culot !!! Je rappelle que les services fiscaux ont accumulé les falsifications dans cette affaire, qu’il a fallu pour la gagner passer par la case Cour de Cassation, perdre vingt ans, et que le dernier jour, à la dernière heure et à la dernière minute, devant La cour d’Appel de renvoi après pourvoi, les services fiscaux maintenaient leurs falsifications et leurs prétentions initiales. Quand même !!!
Cela m’a amené à réfléchir. Comment une société humaine, un pays, peuvent-ils se retrouver dans cette situation incroyable consistant à se fédérer majoritairement autour d’un projet politique dévastateur et sacrifier à celui-ci certains de ses membres, leur infliger des souffrances inutiles, les terroriser, les tuer finalement ? Et comment plus tard, le drame fini, personne ne se sent responsable ?
Bien que le sujet ait été largement traité, notamment à l’occasion du coup de folie de nos voisins allemands, que donc je peux vous paraître bien présomptueux en prétendant l’évoquer, je vais vous faire part de mes conclusions.
Naissance des bêtes immondes
-1- Je crois que les sociétés oppressives naissent d’une fausse idée. Appelons-la une rumeur. Par exemple : telle race nuit à l’humanité.
Cette rumeur, cette pensée, ne véhicule pas un fait réel mais un fait d’abord supposé, puis massivement accepté, sans réserve, sans preuve de sa réalité.
Le principe peut être explicité à partir du Code de la route.
Ce type de « rumeur » ne peut pas être, par exemple, l’idée de conduire d’un seul côté de la chaussée, idée si logique et si vraie qu’une fois le côté choisi chacun observe cette obligation sans état d’âme et sans besoin de contrainte. Il s’agit d’un fait réel, qui s’impose comme tel.
Alors que l’idée de la limitation de vitesse comme facteur accidentogène est supposée sans avoir jamais été prouvée. Même si nul ne doute que la vitesse aggrave les conséquences d’un accident la preuve n’est pas rapportée qu’elle en est nécessairement la seule cause. De ce fait la limitation de vitesse suppose des croyants et l’installation de la terreur pour être imposée, elle ne s’impose pas à tous naturellement.
C’est cela pour moi la différence entre le fait réel et le fait supposé ou déduit que je nomme la rumeur.
-2- Cette rumeur doit pouvoir être accompagnée d’un souhait prétendu universel, paraissant nécessaire. Pour la circulation routière une économie de victime, pour le racisme à l’époque l’avènement d’un nouvel homme pétri de qualité qu’il était nécessaire de protéger.
Ce souhait paraissant couler de source aura la particularité d’obtenir facilement l’adhésion du plus grand nombre, la rumeur devient alors une croyance.
-3- Lorsque cette croyance devient majoritaire, l’organisation politique, d’une façon ou d’une autre, en fait une clef d’accès au pouvoir et un chef naît qui symbolise cette rumeur devenue croyance.
-4- Contrairement à l’idée répandue, le chef n’est jamais l’instigateur de la « rumeur-croyance ». Son statut découle uniquement du fait qu’il crie plus fort que les autres son adhésion à la rumeur.
-5- Alors, une armée de croyants se lève naturellement. Tout en faisant mine d’obéir c’est elle qui va créer de toutes pièces les moyens de contraindre toute la population à la « rumeur-croyance », tout particulièrement les réfractaires évidemment.
Cette armée qui se prétend — se croit peut-être — aux ordres est en réalité la puissance décisionnaire, que le chef ne pourra que suivre. C’est le syndrome Eichmann, si bien décrit par Annah Arendt.
-6- La bête immonde est ainsi créée par le peuple. Gare à celui qui ne rentre pas dans l’épure.
Les membres actifs de la bête, protégés par leur apparent statut d’exécutants, sont en réalité les vrais décideurs. Dingues de pouvoir, sadiques, narcissiques pervers, ils vont œuvrer en se croyant planqués. Sur ce point ils n’ont pas tort, ils sont effectivement planqués, en fait dissimulés.
-7- Arrivée à ce point, la « rumeur-croyance » va avoir besoin de la terreur pour écraser les irréductibles qui continuent à penser librement. La terreur aura ses servants qui vont multiplier les injustices. Ce sont les injustices le matériau de base de la terreur.
Les tortionnaires sont naturellement issus des croyants, ils se prétendent aux ordres alors qu’ils sont les décisionnaires, les véritables actifs sans qui rien ne pourrait arriver.
Ainsi la boucle est bouclée. La société oppressive est en place, issue du peuple.
Décryptons maintenant la situation que nous vivons et celle que nous allons vivre.
Actuellement, la rumeur supposée est : l’Etat a besoin d’argent.
Le souhait universel nécessaire est la redistribution.
La croyance est installée, elle est majoritaire, nul ne peut prendre le pouvoir sans y adhérer. L’armée des croyants est à la manœuvre, aucune autre pensée rationnelle concernant le capital et l’économie n’est acceptable.
Celui qui possède doit être dépossédé, ses biens répartis, redistribués.
Nous vivons sous le règne du pillage institutionnalisé. C’est aussi simple que cela.
Résultat : ce sera la ruine généralisée. L’économie terrassée par destruction du capital.
Les acteurs se sentent irresponsables, ne sont-ils pas au service de… cette « rumeur-croyance » que l’on appelle l’égalité ? En réalité ils sont les instigateurs, les créateurs et les porteurs du pillage, cette oppression destructrice. Ils en sont chacun totalement responsables, d’abord comme croyants, puis comme acteurs.
Demain, la rumeur supposée est : l’homme est un danger pour la planète.
Le souhait universel est qu’il doit se fondre dans la nature.
La croyance s’installe en ce moment. L’armée des croyants est à la manœuvre, ceux qui, comme Macron, rêvent d’être chef doivent impérativement adhérer à cette croyance.
Ceux qui croient dans la puissance créatrice de l’homme, qui rêvent de côtoyer Dieu, n’ont plus droit à la parole. Celui qui croit être homme n’est pas, il doit accepter sa soumission à la nature, la terreur se met en place.
Au nom de cette soumission les croyants s’organisent et vont le mater, finie la conquête génétique, la lutte contre les parasites concurrents, etc…
Demain l’homme ne sera plus rien, demain nous pend au nez la plus grande famine que l’humanité aura connue.
Voilà mes pensées générées par ma rencontre avec Feufeu.
Bien à vous. H. Dumas