Henri Dumas
(Accéder à la liste de tous mes articles)
Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
ÉTRANGE COMPASSION
Audience de l'article : 1615 lecturesIls m’ont tout fait et ils continuent à tout me faire, vente de tous les objets que j’aimais, saisies de tous mes comptes, lettres d’huissier journalières.
Je n’ai gagné que la sympathie de mon facteur, homme de cœur et de courtoisie, que l’avalanche des lettres recommandées qu’il me distribue émeut.
Chaque fin de mois est une angoisse impossible, chaque jour qui passe renforçant l’idée de la pauvreté totale. Tout cela, au terme d’une vie de travail, d’échecs et de réussites, est exclusivement lié à une escroquerie de grande dimension fomentée par des agents véreux de Bercy, au service de Bercy. Toujours les mêmes : Jourdes, Martino, Garcia et Giugleur, dont je ne saurai jamais pourquoi ils me sont tombés dessus et pourquoi ils ont inventé ces redressements de mort totalement injustifiés.
Des personnages peu ragoutants que leur hiérarchie et la justice qui leur est acquise couvrent systématiquement, prenant même soin de leur « vie privée » pendant qu’ils saccagent la mienne sans vergogne.
Alors la compassion ? Figurez vous qu’elle est considérée comme une vertu. Une vertu qui porterait les hommes à ressentir ou percevoir la souffrance d’autrui.
Depuis quinze ans que je souffre bien au-delà de la moyenne je n’ai jamais, jamais, rencontré de compassion. Ce qui donc m’autorise, comme je le disais en préambule, à en parler.
Compassion et souffrance sont étroitement liées, l’une dépendant directement de l’autre, n’étant pas sans l’autre.
Si donc le contrôle fiscal ne rencontre aucune compassion, c’est que la souffrance qu’il génère n’est pas perçue par les autres, ou qu’ils la trouvent juste, naturelle, méritée. Ce n’est pas bénin.
J’imagine que la souffrance pourrait avoir trois origines : le hasard, soi-même et les autres.
Le hasard implique la naissance, les accidents de la vie, tout ce qui nous tombe dessus sans que rien ni personne n’y puisse.
Soi-même implique les erreurs ou les lâchetés que nous décidons en conscience et qui ne peuvent que mal finir, dont la facture nous rattrape et nous fait souffrir.
Les autres, c’est le pire. Ils peuvent nous faire souffrir volontairement ou involontairement. Cela peut les gêner – rarement – ou leur apporter d’intenses satisfactions – le plus souvent –.
En écrivant ce billet je pense aux livres de Soljenitsyne ou de Sakharov, dans le même temps qu’à celui que je viens de finir de Simon Sebag Montefiore « Staline La Cour du Tsar Rouge ».
Les Bolchevicks avaient-ils de la compassion pour les « traitres imaginaires » qu’ils torturaient ? Non, bien au contraire.
Comment ces « traitres imaginaires » vivaient-ils ces persécutions ? Le plus souvent comme des erreurs non imputables à leurs bourreaux, tant ils étaient sidérés.
Soljenitsyne et Sakharov sont de très rares esprits particulièrement éclairés qui ont fait un lien entre leurs souffrances et la folie de leurs bourreaux, qui ont compris que leur sadisme n’était possible qu’avec l’accord tacite de toute une population possédée par la propagande, par la foi, par le dogme.
Ils ont compris qu’il n’est pas utile de lutter, que si la masse trouve naturel de martyriser quelques-uns, c’est qu’elle ne perçoit pas leurs souffrances qu’elle considère comme une sanction justifiée.
En conséquence, l’on peut dire que : la compassion ne s’applique qu’à une souffrance que l’on trouve injuste, quand bien même elle ne le serait pas.
Que donc, la compassion n’est pas synonyme de justice. Alors que ceux qui versent des larmes abondantes de compassion se croient les plus justes du monde.
C’est là que se trouve l’horrible, le fond pervers de l’homme, l’inacceptable.
Bien pire que la souffrance, dont les différentes origines nous garantissent de la croiser un jour, la compassion est la véritable saloperie de l’humanité.
Cette compassion qui ne trouve à s’exprimer qu’à son avantage, qui disparait ou se transforme si facilement en jouissance pour peu que la souffrance paraisse méritée.
La compassion est une veulerie, seule la haine de la souffrance, de toutes les souffrances quelles qu’elles soient, serait acceptable.
C’est-à-dire le respect absolu de tous les hommes, de leur personnalité et de leurs biens, le refus total de leur souffrance.
Aujourd’hui le français moyen sait punir des malfaiteurs, sans souffrance inutile, en respectant leur personne, pendant qu’il jouit – n’ayons pas peur des mots – de la souffrance fiscale imposée aux autres que lui.
Globalement les souffrances matérielles ne sont considérées comme dignes de compassion que chez ceux qui sont répertoriés comme élus à la compassion matérielle, pour les autres leurs souffrances sont au contraire une jubilation publique.
Exactement le profil de Staline, de Mao, etc…, de leur système social de folie.
Nous sommes bien dans une société dogmatique à qui la compassion, cette salope, sert d’excuse aux tortionnaires. Amen, M. Mélenchon, vous me comprendrez.
H. Dumas