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Henri Dumas

Henri Dumas

Libéral convaincu,  je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com

 
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Délation, soupçons, condamnations

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“Délation, soupçon, condamnation”, je propose cette maxime aux frontons de nos bâtiments publics et de notre constitution. Elle est plus conforme à notre réalité que l’abstraite “Liberté, égalité, fraternité” qui ne correspond plus ni à notre vie personnelle ni aux aspirations affichées de notre société.

Comme vous le savez, nos ancêtres ont fauté. Le serpent a séduit cette salope d’Ève qui a convaincu cet abruti d’Adam de manger le fruit de l’arbre de la connaissance. Dieu ne pouvant accepter de partager la connaissance — en tant qu’énarque sans doute — les a virés du paradis.

C’est sûr cette jolie histoire que la religion a bâti son empire monstrueux aux dépens de générations sacrifiées.

En clair, la domination passe par la culpabilisation — acceptée par eux — des dominés.

Tous coupables est la devise de la domination.

Aujourd’hui, chacun de nous est coupable, de plus en plus coupable.

Coupable de gagner de l’argent, qu’il doit donc restituer.

Coupable de boire, de manger, de baiser, le tout inconsidérément avec pour conséquence de devoir payer une fortune un outil de santé dont l’activité principale est de lui démontrer que s’il est malade c’est sa faute, que s’il ne l’était pas cet outil de santé se porterait beaucoup mieux.

Coupable de polluer l’air du voisin, ou : “si ce n’est lui c’est donc son frère”.

Coupable de rêver de justice alors que ce rêve a pour conséquence d’encombrer des tribunaux qui seraient si efficaces sans tous ces emmerdeurs de requérants.

Coupable d’avoir envie de tous ces formidables objets que l’industrie a mis à notre disposition, notamment l’automobile, mais qui malheureusement mettent l’univers en grand danger.

Coupable de vouloir avoir chaud l’hiver et froid l’été.

Coupable de vouloir voyager.

Coupable de vouloir vivre librement, selon son goût, ses idées, alors que des êtres supérieurs ont tranché et décidé pour nous ce que doit être notre vie.

Cette culpabilité, dont on pourrait remplir des pages, suppose quelques prémices et conséquences.

D’abord une dette, matrice du soupçon.

Envers ses parents, ses maîtres, ses supérieurs, ses patrons, ses clients, ses voisins, en gros envers la société… donc tous les autres et, depuis peu, envers animaux et cailloux, soleil et volcans, planètes et trous noirs, envers tout, tout, tout. Aussi envers les banquiers et les hommes de l’Etat, ce serait dommage et dangereux de les oublier.

Ensuite la délation.

Cette dette permet aux créanciers, c’est à dire à tous les autres qui s’auto-considèrent — ou que l’on accepte — comme moralement supérieurs, de nous dénoncer auprès des autorités constituées, qui peuvent être n’importe qui ou n’importe quoi.

Suit la condamnation

Elle peut être morale et publique, financière, carcérale psychologiquement ou physiquement.

Ainsi va notre vie, c’est la norme.

La bureaucratie structure ce nouveau pouvoir identique aux précédents, qui dévore la vie du plus grand nombre au profit de quelques-uns.

On peine à découvrir les profiteurs car, contrairement à leurs prédécesseurs, ils se noient dans la masse.

Pas d’accoutrement ridicule, pas de site dédié, ils se connaissent entre eux, nous ne les connaissons pas. Et ceux qui les représentent font tout pour nous faire croire que c’est nous qu’ils représentent. Pas facile d’y voir clair.

Le rêve de l’au-delà et du mystère divin en moins, nos nouveaux prêtres ont beaucoup perdu en folklore. Dommage, à être entubé l’élégance à son importance.

Bien à vous. H. Dumas
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