Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Bonne nouvelle, le clientélisme est un délit
Audience de l'article : 1455 lecturesEntre nous, je connais des grandes fortunes dont l’origine est à base de petites annonces coquines, et il n’est pas besoin de gratter bien profond pour voir apparaître la sexualité comme étant le moteur principal de l’humanité.
Cependant, la prostitution reste une infamie. Cela tient au fait que, tout particulièrement en ce domaine, le consentement n’est jamais sûr.
Or, seul le consentement donne la légitimité à une action, à un échange, impliquant un ou plusieurs êtres humains.
Tous les conflits tournent autour du consentement.
Chacun est libre de sa pensée et de son corps dans la limite de son consentement et de celui de ceux que ses actions impliquent.
Ceci posé, le doute du consentement est tel dans la prostitution que les sociétés tentent — vainement tant les forces en jeu sont puissantes — de l’interdire.
C’est dans ce contexte que nos députés, en quête aussi de revenus supplémentaires, viennent de voter l’infraction de clientélisme.
C’est à dire que le client de la prostituée, celui qui paie ce service qui pourtant a peut-être été mis librement à sa disposition, sera verbalisé.
Gageons que la chose ne va pas être triste.
Avant l’acte le client ne l’est pas encore, après l’acte il ne l’est plus. La maréchaussée devra le prendre sur le fait, la main dans le sac en quelque sorte, en cas de doute les tribunaux seraient rapidement engorgés d’audiences qui ne manqueraient pas de piquant.
Il faudra une grande proximité entre les sites de prostitution et les “verbalisateurs”. Ils seront sans doute équipés de véhicules banalisés sous la forme de bosquet ou autre camouflage astucieux.
On peut même imaginer qu’ils chercheront la complicité des prostituées pour organiser cette proximité. Comme les femmes de petite vertu sont aussi souvent peu regardantes sur la morale, il ne faut pas exclure qu’elles s’associent aux forces de l’ordre pour vendre leurs clients. Ainsi, elles seraient réglées de leur prestation, plus d’une prime de lanceuse d’alerte de la part de la police. Enfin, nous verrons…les ragots remonteront sans doute sur le sujet.
La partie positive est le délit de clientélisme, enfin reconnu.
Car, si la prostitution est un sport national répandu, c’est une aiguille dans la botte de foin du favoritisme.
Prenons le député lambda, il passe deux jours par semaine à l’assemblée nationale, la plupart du temps en commission bidon, puis le reste du temps, soit cinq jours, à labourer sa circonscription et à recevoir ses électeurs.
Que croyez vous que ceux-là lui demandent ? Des faveurs évidemment.
Des faveurs interdites bien sûr. Différentes physiquement de celles que procurent les prostituées, mais bien plus graves socialement et moralement. Des faveurs qui, petit à petit, défont le lien social basé sur l’équité.
Et s’il n’y avait que les députés, ce serait un moindre mal. Mais il y a aussi tous les autres élus, tous les fonctionnaires qui occupent des places décisionnelles. Notre pays n’est fait que de passe-droits, de privilèges, de cochonneries sociétales découlant du clientélisme que pratiquent à outrance et à longueur de journée tous ceux qui ont un pouvoir dans ce pays, même minuscule.
Ce nappage corruptif est si dense, si ancré dans notre démocratie, qu’il ne se voit plus.
Ce délit de clientélisme est un vrai bonheur.
Il va suffire de mettre un compteur et une caméra à l’entrée des bureaux de tous ceux dont nous venons de parler et d’aligner d’un bon PV des familles tous ceux qui y rentreront.
Car, que peut-on faire d’autre chez son député que d’aller lui demander une faveur ?
Quelle transaction utile à la société peut-on imaginer se dérouler chez le député ou chez quelque élu que ce soit ? Non, des faveurs, uniquement des échanges de faveurs chez ces gens là.
Donc, aillons une pensée émue pour les prostituées qui essuient les plâtres, mais réjouissons-nous à l’idée que le délit de clientélisme enfin reconnu nous ouvre des horizons d’assainissement remarquables.
Bien cordialement. H. Dumas