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Jolicoeur

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J'ai totalement déconnecté de nos élites auto-proclamées et consanguines, de leurs ministères de la Vérité (médias, éducation nationale, divertissement et arts), de la Paix (guerre), de l'Amour (loi et ordre) et de l'Abondance (économie… non économe).

Je crois au Bon, au Vrai, au Juste et au Beau.

Le système achète son électorat

Audience de l'article : 2198 lectures
Nombre de commentaires : 1 réaction
La bataille pour si on est en régime communiste ou libéral n'a aucun intérêt pour moi. Ce ne sont que des habillages, des prétextes, des instruments utilisés au besoin, selon son interlocuteur, les époques… La seule questn qui vaille pour moi est : comment les diminants font pour dominer !? Je veux dire concrêtement, derrière l'habillage moral nécessaire. Avant de vous livrer un extrait de Etienne de la Boétie, je vous propose donc une tranche de vie très révélatrice que j'ai découvert via le blog "Aux infos du nain". Je cite :

"Petite expérience amusante : sortie parisienne (« journée du Patrimoine »), je suis accompagné de plusieurs inconnus. Dans le groupe spontané ainsi formé, la discussion se lance sur le monument visité, les qualités architecturales, son histoire et ses anecdotes. Rien de bien méchant jusque là. Puis, au fil des minutes, les participants dévoilent un peu leur vie personnel. Celui-ci est commerçant, celle là infirmière, celle là travaille comme secrétaire pour la mairie de Paris. Et là, mon esprit taquin veut faire une expérience sociologique.
J'essaie d'abord de savoir où chacun habite. Le premier me dit qu'il habite dans un studio à 1000€ par mois dans le lugubre 18eme arrondissement à Paris. L’infirmière habite en proche banlieue dans un 2p à 900€ par mois et enfin, l'employé de la mairie de Paris habite seule dans le 1er arrondissement (Note du rédacteur : pour les non-parisiens, c'est un quartier ultrachic et donc racialement blanc, à coté du musée du Louvre), dans un … 82 m2. Elle m'avoue assez rapidement qu'il s'agit d'un bel immeuble haussmannien, de type hôtel particulier, faisant partie de la dotation HLM de la ville de Paris [Juste une digression pour les banlieusards et les provinciaux : quand un « apparatchik » vous dit qu'il habite en HLM, ne soyez pas assez crétin pour croire qu'il s agit du même HLM pourri que votre immeuble infesté d'immigrés analphabètes de votre cité. En fait, il s'agirait plutôt de son exact opposé ! Là où habitent nos amis bobos, c'est un bel immeuble en pierres de taille, en plein centre de Paris, occupé par des pistonnés de blancs parisiens] L'employé de mairie me glisse dans l'oreille qu'elle paye un loyer de 800€ par mois (dans le privé, ce type d'appartement serait à 3000€ par mois).
Et c'est donc à ce moment que je lance mon expérience : certes, j'aurais pu tenter le « point Goodwin » (parler d’Hitler et du nazisme) mais j'ai opté cette fois ci pour le « point Dieudonné ». Je balance négligemment une liste d'humoristes français au hasard, en y glissant le nom de Dieudonné.
ET que croyez vous qu'il arriva ? Le commerçant et l’infirmière ne relevèrent pas mais l'employé de la mairie de Paris me dit : « oh non, celui-ci, c'est le discours de la HAINE »
Bingo ! Mon hypothèse était vérifiée : le système corrompt suffisamment son personnel pour rejeter toute idée alternative mais ... il n'arrive plus à convaincre ceux qui en sont exclus. Le système achète son électorat.
Mais le problème auquel il est confronté, c'est que ce coût est de plus en plus élevé : Vous imaginez ! pour éviter que son cerveau fonctionne et se rebelle face à l'injustice du système, la mairie est obligée de mettre à disposition d'une vulgaire employée de catégorie B un luxueux appartement à Paris ! Il y a encore quelques decennies, un studio en banlieue aurait suffit à la corrompre ! Face au coût exponentiel que cela lui coûte pour être soutenu, comment le système va t-il faire pour survivre face aux légions que nous sommes ?"

Oui, le système achète son électrorat via les fonctionnaires, les hommes de lois (via la complexification des lois), les grandes entreprises (via le libéralisme international), etc.

Tout ceci fait écho à ce qu'a écrit Etienne de la Boétie (1530-1563) dans "Discours de la servitude volontaire" (éd. mille-et-une-nuits, 1995, p. 38-40) :
"Ce ne sont pas les bandes de gens à cheval, les compagnies de fantassins, ce ne sont pas les armes qui défendent un tyran, mais toujours (on aura peine à le croire d’abord, quoique ce soit l’exacte vérité) quatre ou cinq hommes qui le soutiennent et qui lui soumettent tout le pays. Il en a toujours été ainsi : cinq ou six ont eu l’oreille du tyran et s’en sont approchés d’eux-mêmes, ou bien ils ont été appelés par lui pour être les complices de ses cruautés, les compagnons de ses plaisirs, les maquereaux de ses voluptés et les bénéficiaires de ses rapines. Ces six dressent si bien leur chef qu’il en devient méchant envers la société, non seulement de sa propre méchanceté mais encore des leurs. Ces six en ont sous eux six cents, qu’ils corrompent autant qu’ils ont corrompu le tyran. Ces six cents en tiennent sous leur dépendance six mille, qu’ils élèvent en dignité. Ils leur font donner le gouvernement des provinces ou le maniement des deniers afin de les tenir par leur avidité ou par leur cruauté, afin qu’ils les exercent à point nommé et fassent d’ailleurs tant de mal qu’ils ne puissent se maintenir que sous leur ombre, qu’ils ne puissent s’exempter des lois et des peines que grâce à leur protection. Grande est la série de ceux qui les suivent. Et qui voudra en dévider le fil verra que, non pas six mille, mais cent mille et des millions tiennent au tyran par cette chaîne ininterrompue qui les soude et les attache à lui, comme Homère le fait dire à Jupiter qui se targue, en tirant une telle chaîne, d’amener à lui tous les dieux. De là venait l’accroissement du pouvoir du Sénat sous Jules César, l’établissement de nouvelles fonctions, l’institution de nouveaux offices, non certes pour réorganiser la justice, mais pour donner de nouveaux soutiens à la tyrannie. En somme, par les gains et les faveurs qu’on reçoit des tyrans, on en arrive à ce point qu’ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels la tyrannie profite, que ceux auxquels la liberté plairait."

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1 Commentaire

  • Lien vers le commentaire hftrade vendredi, 14 mars 2014 18:08 Posté par hftrade

    ca s'appelle du social-clientelisme, c'est d'ailleurs payé avec vos impots et surtout les impots des generations suivantes a travers la dette. 


    http://institutdeslibertes.org/la-monnaie-et-le-social-clientelisme/


    http://www.atlantico.fr/decryptage/voit-on-assez-que-creation-monetaire-et-dette-ont-davantage-servi-acheter-electeurs-qua-reformer-etats-612802.html


    quel avenir pour la repoubellique francaise et ses apparatchiks formés ENA ou Sciences po ?


    http://institutdeslibertes.org/la-republique-malade-de-ses-elites/