L’actionnariat salarié baisse en France et augmente en Grande Bretagne
La Fédération européenne de l’actionnariat salarié constate que pour la troisième année consécutive le nombre de salariés actionnaires de leur entreprise a régressé en Europe. Les 2 225 entreprises observées dans le cadre de ce recensement annuel (25 % des entreprises cotées, 98 % de la capitalisation boursière totale et 94 % en termes d’emploi) comptaient en 2014 8 776 000 actionnaires salariés, contre 8 799 000 en 2013 et 9 119 000 en 2011.En France, leur nombre a diminué de 125 000.
Cela étant, les montants détenus par ces salariés actionnaires européens ont grimpé à un niveau record de 301 milliards d’euros en 2014, fruit de deux années de rebond des marchés des actions. « Cependant, ces montants accrus se répartissent entre un nombre décroissant de personnes (…) la démocratisation de l’actionnariat salarié régresse, menant à une concentration des avoirs dans les mains des plus fortunés« , estime la FEAS. Les explications sont multiples. Il y a d’abord l’incitation fiscale. La France partant du principe que les revenus du capital doivent être plus taxés que ceux du travail, n’incite pas les entreprises à proposer cette forme de rémunération. L’idéologie dominante qui véhicule l’image idéologique marxiste du méchant capitalo et du gentil prolo crée un clivage dans l’esprit des salariés qui n’estiment pas devoir une part de leur rétribution aux résultats de l’entreprise.
La FEAS souligne que la Grande-Bretagne, qui a mené une politique favorisant fiscalement l’actionnariat salarié, connait un nombre d’actionnaires salariés en progression de 200 000 depuis 3 ans.
Quelques rappels basiques concernant l’actionnariat
Vous entendez régulièrement les politiques démagogues vous dire que les actionnaires épuisent les entreprises en réclamant toujours plus de dividendes, que les dividendes augmentent d’année en année, même lorsque les résultats des entreprises ne suivent pas le même rythme. Comme il se doit, les journalistes embraient sur le sujet, taper sur les capitalos, c’est une façon de faire de l’audience à bon compte, ça rassure le bon peuple et cela conforte les clivages et les antagonisme marxistes de lutte des classes. Même quand, dans la pratique quotidienne, certains de ces mêmes journalistes n’hésitent pas à user et abuser de leur propre position d’actionnaires. La quintessence de la démagogie à deux balles ayant probablement été atteinte récemment avec l’émission « bien pensante » Cash Investigation du 03 mars dernier. Non seulement l’EN prend soin de ne pas enseigner ce qu’est l’économie, ses rouages, ses tenants et aboutissants, mais la télévision d’Etat se permet de telles plaidoiries pro domo. On y entend même l’actuel ministre de l’économie français dire « vous savez, la politique, c’est de l’idéologie… » (sic, vers 02:30) ! Et après cela, on s’étonne que les Français ne comprennent rien à l’économie!Je profite de l’actualité pour répondre à Elise Lucet et son équipe de branquignoles.
Sans capital, pas d’entreprises
Il n’y a pas d’entreprise sans actionnaires. Pourquoi, parce qu’il n’y a pas d’entreprise possible sans capital, donc sans des personnes (physiques ou morales) qui mettent de l’argent dans une activité économique. Et pourquoi mettent ils de l’argent dans une activité économique? Dans l’espoir d’en récupérer plus qu’ils n’en ont mis, c’est la seule raison. Vous trouvez cela scandaleux?Et vous, quand vous mettez de l’argent sur un contrat d’assurance vie, vous espérez quoi, le perdre?
De plus, celui qui investit, c’est une règle de précaution, ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Il « diversifie ». Sur l’ensemble de ses investissements, un certain nombre vont générer des pertes. Il est donc normal qu’il cherche à ce que ceux qui fonctionnent lui rapportent suffisamment pour couvrir ces pertes et assurer un plus.
Seule la création de richesses justifie l’existence de l’entreprise. Une entreprise qui ne crée pas de richesse est condamnée à trouver à l’extérieur d’elle même les moyens de son fonctionnement (économie communiste ou mode de fonctionnement de certaines associations) ou à disparaître. Pour trouver à l’extérieur les moyens de son fonctionnement, cela suppose qu’il y a à l’extérieur d’elle même d’autres entreprises qui génèrent des richesses leur permettant de fonctionner et de faire fonctionner. Vous ne faites donc que déplacer le problème. La création de richesses est donc, sinon la finalité, du moins la condition sine ua non de l’existence d’une entreprise.
La propagande et l’ignorance ont tué l’actionnariat populaire
La politique imbécile menée depuis 50 ans par tous les gauchos successifs (avérés ou cryptos), soutenus par l’ignorance crasse du bon peuple et de ses « zélites » des mécanismes économiques a eu comme effet la paupérisation du peuple français (attention, pas son niveau de vie qui n’a cessé d’augmenter, mais sa paupérisation, c’est à dire son patrimoine net) et son aversion au risque (qu’attendre d’autre de la part de crétins qui mettent le principe de précaution dans leur Constitution?). Donc, les Français ont moins d’argent que les autres à investir dans l’économie, ignorent (il faut voir les programmes d’éco de l’EN!!!!!!) tout de l’économie, croient au schéma marxiste de la lutte des classes entre méchants capitalos et gentils prolos, bref ne peuvent ou ne veulent investir dans l’économie. La plus belle illustration de cela est la répartition entre fonds de dettes souveraines et actions d’entreprises ou obligations d’entreprises dans les contrats d’assurance vie. Résultat? Pas d’actionnariat populaire en FranceUn actionnariat familial sclérosé
A l’origine du développement économique de la France, le capitalisme familial a été laminé. Nous n’allons pas nous étendre sur les vicissitudes du capitalisme familial français, mais disons que l’évolution économique de ces cinquante dernières années a tué un tissu de petites et moyennes entreprises familiales qui n’ont pu ou su évoluer et s’adapter. Beaucoup ont préférer mettre la clef sous la porte, quelque fois bien tard, plutôt que de prendre le train de la mondialisation. Il faudra qu’un jour un chercheur écrire le drame de ces miliers de petits patrons français qui, alors que la production en France devenait non rentable, se sont accrochés à des rêves, ont refuser de licencier une partie de leur personnel pour produire à l’étranger et ont finalement du licencier tout le monde et fermer leur entreprise quelques fois centenaire. Le capitalisme familial n’est plus aujourd’hui représenté en France que par quelques grosses sociétés dont tous les analystes (Oddo par exemple) vantent la stabilité, la qualité de gestion et la rentabilité à terme.Un actionnariat public idéologique et jacobin
En France, les collectivités locales n’ont pas la possibilité d’être actionnaires de société privées (en Allemagne, le land de Basse Saxe est actionnaire de Volkswagen). L’Etat, lui, ne se prive pas d’intervenir dans le capital de sociétés, souvent de manière fort inopportune. Mu par l’idéologie, les dirigeants nommés pour des raisons politiques et non pour leurs compétences, l’Etat français actionnaire fait de la démagogie sociale et fait peser sur le budget national le coût de dysfonctionnement des entreprises qu’il contrôle. D’ailleurs, il est savoureux de voir, comme récemment sur France Telecom, que lorsque l’Etat, à la suite d’un désengagement, n’est plus que minoritaire, il se comporte de manière pire que n’importe quel fond d’investissement tant décrié par Madame Nicole Lucet, allant jusqu’à siphonner 78% des bénéfices en dividendes!!!!Il n’y a donc pas aujourd’hui de capitalisme ou d’actionnariat populaire en France, plus de capitalisme ou d’actionnariat familial et pas de capitalisme national.
Toutes le entreprises françaises peuvent disparaître en l’espace d’un an
Mais voilà, dura lex sed lex, il n’y a pas d’entreprise sans capital et pas d’emplois sans entreprises (autrement dit, contrairement à ce qu’affirment les démagos de tous poils, il n’y a pas d’emplois sans capitalistes…..). Si les franchouillards n’investissent pas, c’est ailleurs qu’il faut aller chercher les capitaux nécessaires au bon fonctionnement de l’économie française. Ainsi, l’actionnariat des grandes et des moyennes entreprises françaises s’est il internationalisé.Qui dit internationalisation des investissements dit comparaison internationale des dividendes. La fiscalité et le mode fonctionnement liés à l’économie française font que la rentabilité des entreprises françaises est moindre que celles de leurs concurrentes. Que faire?
Aligner les dividendes sur le résultat comme le suggère l’ancien patron de sanofi interviewé dans le reportage? Malheureusement, si les entreprises servent moins que leurs concurrents, les actionnaires vont vendre. Si les actionnaires vendent, les cours de l’action chutent. Si les cours des actions chutent, les entreprises françaises deviennent opéables et se font bouffer par un concurrent qui dispose du cash nécessaire (ou qui en disposera en vendant les actifs) pour payer les actionnaires au dessus du cours officiel.
Basta, la boîte n’existe plus.
Distribuer ou non des dividendes est un faux problème
Sur un plan purement économique, agiter le chiffon rouge de la distribution des dividendes relève de l’agit prop marxiste et n’est rien d’autre qu’un faux problème. En effet, le dividende versé n’enrichit pas l’actionnaire. Avant d’être distribué, le cours de l’action inclut le montant du dividende. Recevoir un dividende ou vendre une part de ses actions est économiquement équivalent.D’ailleurs, avant de juger telle ou telle distribution de dividende trop généreuse aujourd’hui, encore faudrait-il la mettre en perspective. Quand les salaires, eux, se maintenaient ou progressaient, on a vu le CAC 40 tomber de 7.000 points à moins de 3.000 pendant la crise pour remonter seulement aux alentours de 4.800 actuellement!