Principe de fonctionnement
Le carnet donne en continu, à un moment précis d'une séance de Bourse, un état des lieux instantané, en faisant le recensement des ordres d'achat et de vente en attente dans le système ; dès qu'un ordre est exécuté, il disparaît du marché et il faut attendre qu'un autre ordre puisse satisfaire les conditions de prix/quantité proposées par le marché pour qu'il y ait une nouvelle transaction ; en attendant ce nouvel ordre, le système met en attente les ordres non exécutés postés à cours limité.
Supposons que du côté des vendeurs la meilleure limite soit 100 euros : cela signifie que parmi les ordres de vente en présence, aucun n'est stipulé au-dessous de 100 euros ; pour acheter un titre à ce moment précis, il faudrait accepter de le payer au moins 100 euros.
Dans le même temps, du côté des acheteurs, l'ordre le plus généreux en présence a fixé une limite à 99 euros : cela signifie que pour vendre un titre à cet instant, il faudrait accepter de le faire à 99 euros pour trouver une contrepartie immédiate.
A l’intérieur de la fourchette du spread, la meilleure demande à l’achat est donc la demande au prix le plus élevé, alors que la meilleure offre à la vente est l'offre au prix le plus bas ; en attendant qu'un opérateur accepte de se positionner à l'achat ou à la vente sur l'une des deux meilleures limites en allant taper l’une ou l’autre, aucune transaction n'aura lieu ; ces deux meilleures limites recensées forment une fourchette de cours qu’on appelle « spread » ; en face de ces deux meilleures limites acheteuse et vendeuse, les quantités demandées et offertes, ainsi que le nombre d’ordres postés, sont communiqués ; le tape reader peut cependant aller plus loin en level II pour évaluer la profondeur du marché : c'est l'observation du carnet d'ordres ; il s'agit d’évaluer les ordres en présence au-delà des meilleures limites, même si leur signification est limitée en raison de la présence d’ordres exécutables au marché et d’ordres cachés qui, par définition, sont invisibles au carnet puisqu’ils n’apparaissent que lors de leur exécution, en passant aux dernières transactions.
L'état précis du marché ne sera pas nécessaire pour les grandes valeurs de la cote qui bénéficient d'une importante liquidité immédiate, très souvent suffisante pour absorber des ordres de plusieurs milliers de titres ; en revanche, cette information peut être plus précieuse pour les petites valeurs de la cote dont la liquidité instantanée peut être extrêmement réduite, en tout cas insuffisante pour absorber un ordre significatif ; cela pourrait alors être dangereux de passer un ordre important, surtout s'il ne comportait aucune limite de prix.
Lecture du carnet d’ordres
Le carnet disponible sur les plate-formes de passation d’ordres des courtiers en ligne, permet de visualiser les cinq meilleures demandes et offres présentes sur le marché à un moment donné ; si les professionnels ont accès à l'ensemble du carnet d'ordres (tous les ordres d'achat et de vente), les investisseurs particuliers n’ont qu’un accès limité aux cinq meilleures demandes des acheteurs (colonne de gauche) et aux cinq meilleures offres des vendeurs (colonne de droite) ; dans la réalité, cette information est amplement suffisante et, au-delà, l’excès d’information rendrait la décision du tape reader impossible.
Le cours d'ouverture sera donc établi à partir d'un cours d'équilibre en fonction du volume et du prix ; lors de la séance, seul le cours sera pris en compte : l'acheteur ayant proposé le cours d'achat le plus élevé sera prioritaire sur les ordres acheteurs moins élevés et réciproquement/inversement pour les vendeurs : celui qui aura proposé le cours de vente le plus bas sera prioritaire sur les ordres vendeurs plus élevés ; pour un même cours limité, sera pris en compte : l'ordre le plus ancien (date et heure) dans la file d’attente et ensuite seulement, les problèmes d'exécution totale ou partielle en quantité, suivant le type d'ordre ; c’est de la confrontation de toutes ces variables qu’un prix de marché ou prix d’équilibre à un moment donné, sera calculé par les ordinateurs centraux de la Bourse.
Vincent Baron
Extrait de l'ouvrage :