Vous vous prenez pour un petit malin, et vous croyiez agir en bourse, alors que vous êtes « agit » par votre inconscient : le noyau accumbens

Depuis plusieurs jours, le dilemme est de taille. L’action Trigano heurte constamment la barre des 41 euros.

Cette satanée zone agit pour l’instant comme un repoussoir, mais, si elle est franchie par les investisseurs, ce sera ce  que les traders nomment le break out.

C'est-à-dire que l’action aura brisé un seuil psychologique très fort. Il s’ensuivra presque systématiquement une envolée stratosphérique de la valeur en quelques heures.

En  revanche, si la cassure vers le haut n’a pas lieu, le cours partira finalement en direction de la cave.

Vous avez donc le rubick’s cube qui chauffe à blanc, et qui tourne en boucle la journée durant … finalement, votre seul répit viendra du  sommeil.

Alors, que faire ? Acheter ou rester  à l’écart ?

Vous ne savez quelle décision prendre ?

Mais, rassurez-vous, deux zones de votre cerveau ont déjà fait le choix à votre place.

Ces zones portent le nom d’insula et de noyau accumbens.

Le noyau accumbens est l’amas de cellules qui permet d’anticiper les plaisirs : il s’active quand vous pensez aux  gains exceptionnels qui se profilent.

Mais, lorsque vous imaginez la possibilité d’une chute du cours de l’action, c’est l’insula qui entre en jeu, et qui vous fait ressentir par anticipation la douleur de la perte.

Finalement, la décision sera prise en fonction de la zone qui s’active le plus.

Une équipe de neurobiologistes de l’Université de Stanford aux Etats Unis parvient à détecter par anticipation les choix de cobayes humains en comparant simplement l’activation de la zone de l’insula vis-à-vis de celle du noyau accumbens.

Lorsque l’insula domine, l’acte d’achat n’a pas lieu. En revanche, quand la balance penche du côté du noyau accumbens, l’acte d’achat est entériné.

Ces études soulèvent de nombreuses questions : les personnes qui font de l’overtrading (qui achètent à outrance) ont-elles une insula trop faible ? Celles qui hésitent beaucoup avant d’acheter ont-elles une insula trop forte, ou encore un noyau accumbens atrophié ?

Des études le diront dans quelques années car une nouvelle discipline est entrain de naître, celle de la  neuro économie.

En ce qui vous concerne, il est très facile de savoir par quelle zone vous êtes pilotés.

Il suffit que vous examiniez votre comportement vis-à-vis d’un achat de la vie courante, un achat coûteux, et pas vraiment indispensable ; par exemple, l’achat d’un pantalon de couturier, ou l’achat d’un magnifique écran plat géant à cristaux liquides.

En fonction de votre degré d’hésitation avant le passage à l’acte, vous saurez si vous êtes dominés par votre noyau accumbens, ou votre insula.

A quoi tout cela me sert-il, allez vous me rétorquer ?

C’est très simple, cela vous permettra de mieux vous connaître afin de mettre en place des mécanismes d’amélioration de vos comportements.

Se perfectionner, c’est préparer un avenir dans lequel on minimise ses erreurs.

En bourse, minimiser les erreurs, c’est bien évidement maximiser les profits.

Surtout, c’est vivre dans un cercle vertueux d’améliorations continues, et c’est se sentir grandir humainement chaque jour.

En fait, tout cela est très beau, avant de devenir riches, et, à défaut d’être beaux, devenons bons et équilibrés !

Ainsi, vous pourriez faire votre, la devise des anciens alchimistes : « Visitae Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultem Lapidem ».

Ce qui donne « Visite l’intérieur de la terre, en rectifiant, tu trouveras la pierre cachée ». Bien entendu, cette maxime est une métaphore, par terre, il faut entendre, être humain.

Ce qui est amusant, c’est de noter que si on accole la première lettre de chaque mot en latin, on obtient l’acronyme : VITRIOL.

Le vitriol est une forme d’acide que l’on jette sur les choses pour les décaper, et atteindre les couches essentielles mais cachées de la matière.

Ce qui intéressera plus fortement les passionnés de Bourse, c’est que  VITRIOL cache une anagramme phonétique. Avec les lettres et les sons de VITRIOL on peut faire : L’OR Y VIT !

Christophe Gautheron