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Bourse et estime de soi

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Dissection de l’autonomie affective associée au talent pour garantir la performance en bourse

«  Accepter l'idée d'une défaite, c'est être vaincu » - Maréchal Foch.

Si l’on en croit une étude psychologique faite en 2006 au sein de l’Université de Hanovre en Allemagne, certains individus aiment voir leurs prédictions se confirmer, tandis que d’autres personnes préfèrent la surprise. Qu’est ce qui les distingue ?

Un protocole expérimental a mis en évidence que les personnes qui préfèrent que leurs prévisions soient confirmées possèdent une estime de soi notablement plus faible.

Elles n’aiment pas que leurs prévisions soient mises en défaut, car elles ont le sentiment de s’être trompées par manque de perspicacité.

A l’inverse, les personnes ayant une forte estime de soi aiment être surprises, car l’impact de la nouveauté et de l’inconnu l’emporte sur le sentiment de dévalorisation lié à une erreur.

L’estime de soi est un processus impermanent par essence, car elle fluctue sans cesse au fil des réussites et des échecs.

L’estime de soi est multi dimensionnelle. Sont concernés par exemple : le professionnel, l’amour, le choix d’aliments nouveaux, la prévision du vainqueur à une élection, …, et les prévisions boursières.

Ces  dimensions sont  poreuses , et elles communiquent entre elles.

Ainsi, un échec amoureux impacte négativement la qualité et la performance du travail par exemple.

L'estime de soi correspond à une double nécessité pour l'individu : se sentir compétent et être reconnu par autrui.

Tous les boursicoteurs, qu’ils soient débutants, ou confirmés, se sont sentis un jour ou  l’autre envahis par des sentiments liés à l’estime de soi.

Après une perte, on se sent affligé, on doute de ses méthodes, on hésite à reprendre une nouvelle position ; après un gain, on se sent pousser des ailes, on brûle de faire de nouvelles plus-values.

C’est la  montagne Russe  émotionnelle que constitue l’estime de soi qui domine nos actes.

Qui possède le plus de réussite en bourse, les individus à forte estime, ou les personnes qui doutent ? Qui est le plus adapté à la spéculation court terme ? Qui fera le meilleur investisseur long terme ? 

Il n’existe aucune étude sérieuse sur le sujet. Ce qui est certain, c’est qu’être trop sûr de soi pousse à la prise de risque, et qu’à long terme, la gestion du risque (en le minimisant)  est le pilier de la  Réussite .

L’estime de soi est un atout stratégique gagnant.

En effet, ce trait de caractère permets de rester motivé, et de continuer à chercher des combinaisons gagnantes, face aux échecs successifs.

Estime de soi et persévérance sont très liés. De la première découle la seconde.

Bref, l’estime de soi est un système anti-paralysie qui pousse à agir constamment.

Ce qui est très drôle à constater, c’est que notre estime de soi, se comporte comme un cours de bourse.

En effet,  elle augmente lorsque je « mérite », et elle baisse lorsque je suis en « faute ».

Elle suit donc des circonvolutions comme une valeur cotée en bourse: les investisseurs achètent quand ils sont en confiance, et ils vendent quant ils ont peur.

La porosité entre les différentes dimensions de l’estime de soi fait que notre estime de soi subit, tout comme les marchés financiers,  des influences externes multiples qui en modifient parfois de manière incohérente la structure.

Nous sommes, la vie durant, sujets à des hauts et des bas, qui nous font passer de l’état de ver de terre à celui de dieu, puis l’inverse !

L’estime de soi est une courbe de la  compétence personnelle ressentie  dont la hausse rend hardi (j’achète des actions car je gagne), et la baisse attentiste (je vends des actions car je perds, ou, je ne fais rien).

Ce sont les variations de l’estime de soi qui  pilotent nos choix.

L’estime de soi tend à acheter ses plus hauts : je suis en confiance, et je prends de nouveaux challenges.

Et, elle va vendre ses plus bas, je suis indécis, j’ai peur, et j’hésite à reprendre de nouvelles positions.

Acheter les plus hauts, et vendre les plus bas, c’est exactement la méthode de trading spéculatif de certains acteurs à succès sur les marchés  financiers …

Autrement dit, les bons traders sont des gens qui intérieurement font du chartrisme de leur  estime de soi afin de s’auto évaluer en permanence.

Ceci leur permet de lutter contre la baisse de l’estime de soi. Les individus à forte estime de soi protègent en permanence leurs supports émotionnels, et cherchent à dépasser leurs résistances émotionnelles afin de gagner plus de confiance encore ... Tiens, encore une règle de trading !

La dégradation de l’estime de soi, provient en partie de la croyance de l’individu en la prise en main de sa vie par un contrôle externe, donc par quelque chose de nébuleux sur lequel il n’a aucune prise. Ceci alimente sa peur, et bloque l’action.

A contrario, l’individu à forte estime de soi va être acteur de tous les éléments de sa vie car il pense que le contrôle de sa vie est interne, c'est-à-dire fait par lui-même, pour lui-même.

L’individu à forte estime de soi achète sa propre estime de soi pour qu’elle ne baisse pas, et il agit donc comme les investisseurs qui soutiennent le cours de leurs  actions.

Ce processus est-il inconscient ou non ?

Là aussi, il n’existe pas d’études.  Mais, par expérience, je crois que le processus est conscient, et qu’il s’acquière au fil des échecs ! Plus ou moins vite selon les individus c’est vrai, et jamais pour quelques uns, c’est certain !

Ce processus est-il inné ou acquis ?

Encore une fois, pas d’études. Cependant, compte tenu de la variabilité de tous les processus dans la nature, on ne se trompe pas en disant que pour quelques uns … c’est naturel … ils sont prédisposés à entretenir une forte estime de soi car ils disposent naturellement des bonnes boucles cérébrales.

La conclusion de tout ceci est que pour survivre en bourse, il faut être prêt à travailler sur soi-même, à changer, à s’adapter, sachant que la première valeur qu’il faudra surfer est au plus profond de soi même, qu’on la surfe sur les vagues de nos encéphales et que son nom est EMOTION (code sicovam : MOI) !

 

Christophe Gautheron

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