A coup de protectionnisme et de dumping, les deux grandes économies mondiales prennent un chemin opposé. Au final, il devrait y avoir un vainqueur.
Protectionnisme, Dumping et Restriction du marché local
Il y a peine 10 ans, la Chine faisait figure de parent pauvre dans le domaine des énergies renouvelables.Dans un renversement de situation fulgurant, Pékin a mis sur pieds un programme d’industrialisation imparable notamment en opérant un transfert de technologie gratuit grâce à la naïveté ou/et la cupidité des dirigeants d’entreprises européennes et américaines venus chercher les promesses de croissance.
La stratégie chinoise a été construite sur des bases de protectionnisme, de complication administrative, de dumping et du blocage de son marché interne. De débutant, la Chine a pris le rôle de leader. Il n’est pas étonnant, que Donald Trump soit tenté d'utiliser des mêmes outils pour favoriser les entreprises américaines.
Ainsi les entreprises occidentales parties vers cet eldorado chinois ont été systématiquement vidées de leur savoir-faire puis achevées sur leur propre marché.
L’éclosion des cleatech chinoises ne doit rien au hasard. Le Gouvernement a investi plus de 100 milliards $ par année, le doubles des USA, pour assurer la main mise sur le secteur. Aujourd’hui, les acteurs chinois sont 9 dans le top 10 au niveau solaire et 5 dans le top 10 mondial dans l’éolien.
Top 10 producteurs photovoltaïques: Monde 2015
Source: RenewableEnergyWorld.com
Créer des emplois et dominer le monde
Les chinois jouent sur plusieurs tableaux : la création d’emplois et la diminution de la pollution bien sûr, mais Pékin table également sur la maîtrise de la production électrique future et l’aspect géopolitique/militaire avec l’achat d’acteurs énergétiques dans les pays clés. A l’image du Moyen-Orient avec le pétrole, la Chine est devenue la puissance géopolitique/électrique mondiale.En 2016: les chinois ont réalisé 11 acquisitions stratégiques à l’étranger à plus de 1 milliard $ pour un montant total de 32 milliards $ (+ 12 milliards par rapport à 2015). Ainsi des infrastructures en Allemagne, en Egypte en passant par les USA, la production de lithium au Chili pour les voitures électriques, sont passées en mains chinoises.
Sur les 5 plus grands accords énergétiques mondiaux de l’année écoulée, 4 provenaient de Pékin.
De son côté Donald Trump, mise sur le pétrole pour conserver l’hégémonie militaire américaine et reconstruire les infrastructures du pays pour soutenir l’emploi. Le précieux or noir n’a pas son pareil pour alimenter la mobilité des jets, chars, Humvee, porte-avions ou camions. Mais cette stratégie est trop conservative pour avoir une chance de gagner. Si elle a eu son heure de gloire dans les années 50-70, aujourd’hui chaque jour qui passe s’approche du plateau de production.
Part de marché des plus grands producteurs éoliens dans le monde: 2015
PRC: Chine GE: Allemagne ES: Espagne
Source: RenewableEnergyWorld.com
Et l’Europe ?
Alors que l’Europe et la Suisse ne possèdent pas/peu de pétrole, elles ont commis l’erreur irréparable d’abandonner à la Chine leurs industries d’énergies renouvelables.Sous prétexte de liberté de marché et de libre concurrence, à mille lieues des pratiques chinoises et américaines, l’angélisme de Bruxelles et de Berne a laissé perdre des milliers d’emplois et une ressource stratégique cruciale : l’électricité renouvelable.
On parle déjà de la faisabilité technique pour la Chine de livrer de l’électricité à l’Europe.
Selon Bloomberg, la Chine va encore investir plus de 363 milliards $ jusqu’en 2020 dans les énergies renouvelables. Trump devrait en faire autant pour les énergies fossiles. Est-ce que ces deux stratégies ne soulignent-elles simplement pas la différence entre un pays qui se trouve sur une pente descendante et l'autre dont les actions ne font que d'augmenter?
Le temps de lire cet article, Pékin a investi 200'000 € dans les énergies renouvelables et la terre s’en porte déjà mieux ! N’est-ce pas là l’essentiel ?