C’est dans ce marasme que le future du pétrole entre dans un virage qui pourrait être historique.
Grâce à un baril à 100$, les majors et les pétromonarchies se sont financièrement très bien portés ces dernières années. Les compagnies nationales ont dégagés de vastes profits qui ont été souvent redistribuées aux populations via des exemptions d’impôts ou par de généreux dividendes aux actionnaires des majors .
Avec la diminution de la croissance chinoise, l’arrêt de l’économie russe, européenne, indienne, la baisse américaines la surproduction actuelle pourrait continuer pendant encore pendant une bonne année. Le retour du pétrole iranien sur les marchés ne va également pas aider à un redresser les cours.
D'ici à 2020?
En regardant vers 2020, plusieurs aspects vont probablement impacter la demande et l’offre pétrolière. Premièrement, la chute des prix freinent les investissements dans les nouveaux projets dont la presque totalité proviennent du schiste, des sables bitumineux, du offshore profond, des technologies bien plus onéreuses que le pétrole traditionnel. Par conséquence, la diminution des investissements va s’accentuer, surtout avec la nouvelle baisse qui voit un baril à 40$. Wall Street montre des signes de nervosité et se débarrasse des junk bond de schiste.Le Changement climatique
Le changement climatique est l’éléphant dans le magasin de porcelaine. A part la grave sécheresse californienne et des inondations à New York, les USA et la Chine n’ont pas eu à surmonter des catastrophes assez grandes pour activer leurs opinions publiques. L’Europe, l’Inde, le Moyen Orient (et les 70 degrés de cet été) auront peu d’impact sur la prochaine réunion sur le climat qui sera d’une aussi grande platitude que les précédentes. Le lobby du pétrole et du gaz tenteront d’imposer une taxe sur le charbon, ce qui est de bonne guerre. A l’avenir, si les effets du réchauffement climatique devaient montrer une certaine virulence et changer l’opinion de la majorité des citoyens « faire quelque chose avant que la vie sur terre devienne impossible » le pétrole pourrait être remplacé par d’autres alternatives.Le Moyen-Orient
Les violences au Moyen-Orient est un autre facteur. Bien que la production pétrolière a été réduite dans certaines régions par des motifs géopolitiques ou de violences, le pétrole continue d’être écoulé sur les marchés. Il est impossible et inutile de faire des prévisions jusqu’en 2020, mais il est utile de garder en tête que plusieurs confrontations et guerres ont lieu dans les régions pétrolifères et que des restrictions peuvent apparaître.Peak oil
Quand tous ces éléments sont entrelacés qu’obtenons-nous ? Logiquement, les prix du baril devraient plus rester dans la zone des 50$ que celle des 100$ pour la prochaine année. Les investissements dans l’extraction vont fondre et la production devrait diminuer.L’IEA souligne que la demande pour du pétrole bon marché est à la hausse, que la production de schiste diminue. Les prix devraient remonter à partir de 2017. Il s’agira peut être d’un tournant dans l’histoire du pétrole. Par le passé, l’augmentation des prix encourageait les majors à multiplier les forages. Cependant, comme nous l’avons vu ci-dessus, de nouveaux éléments entrent en jeu. Est-ce que la Chine va augmenter sa soif de pétrole dans les deux années à venir ? Est-ce que le Moyen-Orient continuera à exporter autant de pétrole alors que ces besoins en air conditionné englouti une grande partie de leur production? Est-ce que le monde aura décidé de s’attaquer sérieusement aux émissions de CO2 ?
Si la production mondiale atteindra un peak durant cette année et diminuera en 2016, sera-t-il possible de rebondir avec un nouveau record en 2017 ? Les fuites des capitaux financiers du pétrole comme les conflits du Moyen-Orient peuvent bloquer la relance de la production. Nous sommes en train de vivre une période très intéressante et peut-être que nous sommes en train de voir le peak oil avant que nous réalisions que nous y sommes déjà.
Avec Tom Whipple