Les forces des monnaies entre elles peuvent se mesurer en regardant l’évolution de leur taux de change. Mais il ne faut pas oublier que chacune de ces monnaies se dévalue rapidement, à cause de la politique inflationniste des banques centrales. Actuellement, sur les 20 plus grandes banques centrales, 18 augmentent la masse monétaire de leur pays avec un taux supérieur à 10% !
Donc, il y aurait plus de sens à dire que la force d’une monnaie sur le long terme est déterminée par la vitesse à laquelle la monnaie perd de son pouvoir d’achat, relativement aux autres monnaies. Et ceci est principalement déterminé par les différences entre les taux de croissance des masses monétaires M3 respectives.
On peut supposer qu’il n’y aura pas véritablement de krach du dollar relativement à toutes les autres monnaies, mais plutôt une baisse collective de toutes les monnaies à la suite du dollar, car aucune ne voudra être plus forte que les autres. Et cette chute de la valeur des monnaies ne pourra se voir que depuis la seule monnaie dont la valeur restera intacte, le seul référentiel absolu : l’or.
Ainsi, le processus de dévaluation monétaire engagé par la Fed risque de se transmettre insidieusement au reste du monde, ce qui aura pour effet de faire grimper en flèche le prix de l’or, quelle que soit la monnaie dans laquelle le prix est exprimé. Mais la monnaie la plus faible aura le privilège de récolter la plus forte hausse du prix de l’or. En d’autres termes, si le dollar baisse davantage que l’euro ou le yuan, la hausse du cours de l’or en dollars sera plus forte que la hausse du cours de l’or en euros ou en yuan.
Léonard SARTONI