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L'or - Fiche 28 : Les taux réels négatifs

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Un corollaire à l’inflation de la monnaie-papier, c’est l’environnement actuel des taux réels faibles ou négatifs, où les investisseurs dans l’obligataire ne peuvent que conserver leur pouvoir d’achat ou le perdre, en prêtant leur capital durement gagné. Lorsque le taux d’inflation réel dépasse les taux d’intérêts en vigueur sur les marchés, l’investissement dans l’obligataire devient une position perdante. Notez bien que je vous parle du taux réel de l’inflation et non des chiffres biaisés de l’inflation rapportés par le gouvernement à l’aide du CPI.

 

Le marché libre dépend du concept crucial des transactions mutuellement bénéfiques. Le marché des obligations est celui où les épargnants, qui dépensent moins que ce qu’ils gagnent, rencontrent les emprunteurs, qui gagnent moins que ce qu’ils dépensent, pour accomplir une transaction de capital. La location de ce capital, au taux d’intérêt déterminé par le marché libre, procurerait à l’épargnant un rendement raisonnable et à l’emprunteur un loyer raisonnable dans une transaction mutuellement bénéfique. Les taux d’intérêts à court terme devraient toujours être déterminés par le marché libre plutôt que par l’abomination anticonstitutionnelle appelée Fed. Avec les taux d’intérêts actuels fixés artificiellement bas, il est pratiquement impossible pour un investisseur dans l’obligataire, ou pour un épargnant, d’obtenir un rendement raisonnable sur son capital. S’ils peuvent obtenir 5% de rendement, alors que l’inflation monétaire galope à 8%, ils perdent en définitive 3% de leur pouvoir d’achat chaque année. Ils sont punis par la banque centrale pour avoir épargné !

 

En conséquence, lorsque les banques centrales manipulent les taux d’intérêts en les gardant trop bas, les investisseurs dans l’obligataire sortent peu à peu du marché. Comme ils ne peuvent pas battre l’inflation avec les obligations, ils migrent dans le marché de l’or où ils peuvent au moins espérer conserver leur pouvoir d’achat, même si celui-ci ne paie pas d’intérêts. Un environnement de taux réels négatifs est l’un des scénarios les plus haussiers pour la demande d’investissement sur l’or, car il peut diriger les capitaux de l’obligataire vers l’or.

 

Sur le graphique suivant, j’ai comparé le prix de l’or en valeurs corrigées de l’inflation selon le CPI, et les rendements des obligations du Trésor à 10 ans. On voit clairement que les tendances majeures sur l’or sont synchronisées avec la direction des rendements à long terme de l’obligataire (l’or anticipant quelque peu le mouvement avec un décalage de quelques années).

 

 

 

 

 

 

La récente hausse du rendement de l’obligataire à 10 ans confirme à présent le marché haussier sur l’or débuté en 2001. Comme les Asiatiques se montrent plus frileux pour acheter des obligations à long terme du gouvernement américain, les rendements à long terme doivent augmenter pour attirer de nouveaux acheteurs. Par contre, la Fed sera incapable de hausser les taux courts comme dans les années 70 à cause des problèmes que cela causerait pour son économie. Elle pourrait même se voir forcée de les baisser. L’écart entre les rendements à court terme et à long terme devrait donc continuer à grandir, ce qui est extrêmement positif pour l’or.

 

En conclusion, le grand cycle économique actuel conduira les investisseurs désespérés du marché des actions vers l’or, et les taux d’intérêts réels négatifs conduiront les gros investisseurs de l’obligataire vers l’or, comme durant les années 70. Sauf que, cette fois, la Fed ne pourra pas faire monter les taux d’intérêts à court terme au-dessus du taux d’inflation réel sous peine de produire un désastre pire que celui de la Grande Dépression des années 30. Dans cet environnement hautement explosif pour l’or, nous assisterons à un déclin continu de la valeur du dollar, conjugué à une érosion progressive du pouvoir d’achat des Américains.

 

Léonard SARTONI

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