Parallèlement à ces cycles pour les valorisations, nous avons les cycles de hausse et de baisse du prix réel des matières premières. Ci-dessous, l’indice CRB comprenant 17 matières premières en valeurs corrigées de l’inflation par le CPI. Ce qui nous intéresse ici, ce sont les points de retournement du cycle.
On remarque tout de suite que les marchés haussiers et baissiers sur les matières premières sont en opposition avec les marchés haussiers et baissiers sur les valorisations des actions du graphique précédent. Autour de l’an 2000, les prix des matières premières se sont retrouvés à leur plus bas niveau de toute l’histoire du capitalisme.
La hausse des prix des matières premières est associée à une période de crise majeure au niveau mondial et ne se termine qu’après l’apogée du conflit, comme on peut le voir sur ce graphique :
Lorsque la hausse des prix des matières premières est bien engagée, les entreprises voient leurs profits baisser, et toute l’économie souffre. Les investisseurs quittent alors les actifs financiers dont les prix baissent pour chercher refuge contre l’inflation au sein des actifs « solides » comme les matières premières. L’or fait évidemment partie de ce complexe. La hausse des investissements dans le secteur accroît la productivité qui finit par dépasser largement l’offre à la fin du cycle de hausse. Ensuite, la baisse des prix des matières premières permet à l’économie de repartir pour un nouveau cycle de hausse des profits.
Nous avons été habitués à payer des prix très bas pour les matières premières durant les années 90, car nous nous trouvions dans un long cycle de baisse pour les matières premières, mais pour les 7 à 12 années à venir, les prix vont probablement continuer leur ascension entamée en l’an 2000. Il faut voir la hausse du prix des matières premières comme un effet de l’inflation, mais également comme un signe de pénurie. Celle-ci guette déjà pour le pétrole et certains métaux industriels et risque de se propager au sein des autres matières premières. Une crise économique mondiale pourrait cependant marquer une pause pour l’ensemble du secteur des matières premières et ne laisser que les métaux précieux poursuivre la hausse, en tant que seules valeurs refuges.
Léonard SARTONI