Le ratio n’est rien d’autre qu’une simple division entre deux valeurs. Le ratio X÷Y ou X/Y nous donne le résultat de X divisé par Y. Il est connu également sous le terme de force relative, car il visualise la force relative de X par rapport à Y.
Sur le graphique ci-dessus, la tendance générale ascendante de la courbe nous renseigne que X est plus fort que Y sur cette période. Utiliser un ratio de comparaison permet de faire abstraction de la monnaie commune dans laquelle sont exprimés les deux prix. Le ratio pétrole/or donnera la même valeur quelle que soit la monnaie utilisée, pour autant que les deux prix soient exprimés dans la même monnaie.
Le ratio est la balance à plateaux moderne de l’économiste. Il permet de se débarrasser de la distorsion induite par la monnaie « malade ». Le résultat n’est aucunement biaisé par l’inflation. On peut utiliser un ratio sur une longue période sans qu’il perde de sa signification, contrairement à un prix exprimé en termes de monnaie-papier.
L’indice principal Dow Jones des plus grandes actions américaines est parvenu à dépasser son ancien sommet établi en 2000. Mais si on établit les différents ratios Dow/or, Dow/agriculture, Dow/pétrole et Dow/métaux industriels, nous voyons que le dow a perdu beaucoup de son pouvoir d’achat relativement à ces matières premières. La baisse du pouvoir d’achat des actions du Dow Jones est mise en évidence par nos ratios, mais passe totalement inaperçue en termes de dollars.
Exprimé en terme d’or, de nourriture, de pétrole et de métaux industriels, le Dow Jones a déjà perdu -65%, -54%, -84% et -59% depuis 2000 et se trouve engagé dans des marchés baissiers de très long terme.
Pour confirmer cette tendance, regardons encore la performance de l’indice Dow relativement à la masse monétaire M3.
Clairement, nous avons encore une fois la confirmation d’un marché baissier sur le Dow malgré sa progression en dollars vers des nouveaux sommets. Marc Faber : « On peut se demander quelle proportion de la croissance des marchés boursiers occidentaux sur ces 25 dernières années a été créée par la vaste augmentation de la masse monétaire, et quelle proportion est due à une véritable création de richesse ».
Une large proportion de la hausse du Dow Jones se trouve due à la forte augmentation de la masse monétaire depuis l’an 2000, qui a doublé en moins de 8 ans. Le processus de dévaluation du dollar engagé par la Fed semble s’accélérer. L’Amérique n’a, de toute façon, plus d’autres possibilités que de produire de l’inflation, ou de mourir sous le poids de sa dette croissante.
Ces différents cycles de hausse et de baisse sur le marché des actions peuvent également être mis en évidence par l’étude du ratio des valorisations, comme nous allons le voir dans le chapitre suivant.
Léonard SARTONI