Ce matin quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête, je suis tiraillé entre le discours des experts et des conseillers prononcés il y a encore seulement un peu plus d'un mois et la ligne de conduite tracé par "Marché des céréales" parlant depuis l'hiver et surtout ce printemps du phénomène El Ninio, de la sécheresse en Asie du Sud Ouest, des fortes pluviométries en Amérique du Sud, etc, etc. Et me plongeant dans la lecture des revues professionnelles agricoles françaises du mois de Juillet, je suis tombé sur une multitude d'articles allant tous dans le même sens ! voire ci-dessous :
[ Stocks mondiaux abondants en blé !
Pour le blé, si les fondamentaux impriment encore une orientation au marché, ce n’est pas en faveur des producteurs.
« Les stocks mondiaux abondants empêchent la hausse, constate Renaud de Kerpoisson (ODA). Les prix très surcotés aux Etats-Unis, où les stocks sont les plus importants, recèlent même un potentiel baissier. »
Michel Portier (Agritel) craint lui aussi que 2010-2011 ne démarre dans la grisaille. « En France, le plus inquiétant réside dans la situation financière des exploitations, qui ne devrait pas s’améliorer, avec des rendements inférieurs à ceux de 2009 et des charges qui augmentent. Or, avec les prix qui ont peu de potentiel de hausse, je suis très pessimiste pour les trésoreries. Il faut être plus prudent que jamais dans la gestion des charges. »
Pour l’analyste, seul un différentiel qualitatif en faveur du blé européen face à ses principaux concurrents laisserait espérer un raffermissement des cours. Réponse dans les semaines à venir.
Source : Réussir grandes cultures Juillet-Août 2010 n°238 page 23 dernier paragraphe de l’article « Un début de campagne suspendu à l’euro » ]
J'ai cherché encore un peu plus dans la mémoire de mon ordinateur, et je suis tombé sur cette vidéo intitulée
"Le marché des céréales a peu de potentiel de hausse" et publiée le 4 juin dernier réalisé par un des leaders du Conseil en France pour le suivi des cours des matières premières agricoles.
?Là, j'ai pris la mesure que dans un contexte de crise mondiale, ce n'était vraiment pas simple de s'y retrouver. Et maintenant vous commencez à me connaître, de ce fait, vous comprenez mon septicisme vis à vis de la communication des statistiques mondiale issues chaque mois du rapport USDA, car les enjeux sont devenus en tant de crise plus que jamais primordiaux, notamment sur le plan alimentaire. Les 2 enjeux stratégiques mondiaux pour la souveraineté des Etats sur cette planète sont bien sûr l'Energie et maintenant l'Alimentaire qui est train de retrouver sa place qu'elle n'aurait jamais du quitter. Sur le plan géopolitique, beaucoup de pays depuis 2007 avec la hausse des cours violente et surtout 2008 avec ce que la presse a communément appelé "les émeutes de la faim", la production agricole est redevenue une priorité absolue des Etats avec des enjeux financiers que vous ne pouvez même soupçonner. Le problème, c'est l'Europe, cette dernière ne semble pas prendre la mesure de ce qui est en train de se passer sous nos yeux. L'Europe va une nouvelle fois à contre courant de ce que les autres pays sont en train de faire. Elle pense qu'il faut réduire le soutien financier d'Etat à la production alimentaire pour redéployer des sommes importantes vers d'autres économies sommes toutes louables, mais le besoin premier de l'Homme est bien de se nourrir avant d'exercer quelques tâches que ce soit; et cela la plupart des grandes puissances émergeantes (la Russie, le Brésil, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, la Corée du Sud, la Thaïlande et même de grand pays de l'Afrique) l'ont bien compris avec des subventions importantes (sans le dire) pour le devenir de leur agriculture. Il suffit de commencer à s'intéresser de ce qui se passe sur le plan de l'achat des engrais.
Mais bon revenant à nos moutons et plus particulièrement à l'évolution que risque de subir l'état des stocks de blé à fin de campagne 2010/2011.
?Sur les bases suivantes, avec la récolte 2007 nous avions une projection d’un stock mondial de blé à 118 Mt à fin de campagne 2007/2008, ce qui représentait sur la base d'une consommation de 650 Mt à l'année un peu plus de 2 mois de consommation. Avec un stock mondial à 196 Mt à fin 2009/2010 représente un peu plus de 3 mois et demi de réserve de consommation, et aujourd'hui, un stock éventuellement ramené aux environs de 150 Mt pour fin de campagne 2010/2011, nous n’aurions plus que 2 mois 3/4 de réserve de consommation (la consommation étant en moyenne de l’ordre de 54 Mt par mois dans le monde).
?Cela change tout de même la donne sur les marchés et ceux-ci réagissent en conséquences, mais attention qu'ils ne sur-réagissent pas un peu de trop, car je rappelle que nous sommes toujours en période de crise mondiale et les dernières statistiques et prévisions émanant des Etats-Unis (consommation des ménages) et de la Chine sur l'évolution de sa croissance ne sont pas faites pour garder un état euphorique permanent.
Si j'osai un petit parallèle sans grande valeur, 2007 des cours à 270-300 €/t avec 2 mois de stocks, 2009 des cours à 115-125 €/t avec des stocks proches des 4 mois de réserves et 2010 des cours à mi-chemin entre ces 2 années avec un stock pile au milieu ... ce n'est que pure réflexion.
?Allez un petit graphe pour la route, avec le Wheat échéance Septembre 2010 en unité de temps horaire à 8h30 :
22h00 : le Wheat à la clôture en daily à 6,27 $ le boisseau sur Septembre 2010 :
Oh histe, encore un petit effort !
Claude