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Michel Delobel

Michel Delobel

Gestionnaire de portefeuille sous mandat via une société de gestion agréée, trader pour compte propre et formateur au trading et à l'investissement en bourse, je suis aussi fondateur du site Fenêtre sur Cours et de la société ACGest, via laquelle j'accompagne également mes clients dans la constitution et le développement de leur patrimoine, la préparation de leur retraite ou encore l'optimisation de leur fiscalité.

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Les pièges de l’analyse technique

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Je suis un fervent défenseur de l’analyse technique, que je considère comme une approche particulièrement utile pour analyser les niveaux clés du marché, les niveaux potentiels d’achat et de vente, en complément toutefois avec un minimum d’analyse fondamentale.

Pour autant, l’analyse technique a quelques défauts, et peut s’avérer parfois particulièrement trompeuse. L'une des principales raisons tient au fait que l’analyse technique a tendance à privilégier… la tendance justement.

Le premier problème de la tendance, c’est qu’elle est liée à une unité de temps. Une tendance baissière ou haussière prise seule ne veut rien dire. Parle-t-on d’une tendance de fond, de long terme (mensuelle par exemple), d’une tendance moyen terme (quelques semaines à quelques mois), ou d’une tendance court terme (quelques jours à quelques semaines, voire quelques heures pour les traders intraday) ? Nous pouvons être dans une tendance mensuelle baissière et en même temps dans une tendance journalière haussière…

Et toute la difficulté des tendances, au-delà de l’horizon de temps considéré, est de savoir les identifier, et bien sûr de façon suffisamment précoce pour que cela serve à quelque chose. Car après coup, c’est toujours très facile de déterminer une tendance (c’est un peu comme les vagues d’Elliot : ça marche super bien après coup. Sur l’instant, c’est bien plus compliqué J ).

Une des façons les plus simples d’appréhender une tendance reste la loi de Dow, qui nous explique qu’une tendance se caractérise par des extrêmes de plus en plus hauts pour une tendance haussière, et de plus en plus bas pour une tendance baissière.

Ainsi, lorsqu’un plus bas précédent est cassé, on peut considérer qu’on entre (ou qu’on reste) en tendance baissière. Bien sûr, il y a bien d’autres critères possibles, que ce soit à l’aide d’indicateurs ou de cassure de supports en tous genres.

Le problème, c’est que les faux signaux ne manquent pas, et m’amènent à vous parler du deuxième problème lié aux tendances et leur utilisation en analyse technique. Vous lirez quasiment dans tous les ouvrages ou toutes les formations consacrées à l’analyse technique qu’il faut privilégier la tendance, qu’il ne faut pas aller contre le marché.

Même s’il y aurait des réserves à émettre sur ce point, c’est ainsi qu’une très grande majorité des intervenants sur les marchés sont passés baissiers en ce début d’année. En cause notamment la cassure d’un certain nombre de supports, et notamment des plus bas de ces derniers mois.

J’aurais pu vous proposer pour illustrer cela un graphique de notre CAC 40 national, mais j’avais déjà effectué un travail de « recherche » là-dessus il y a quelques années. Aussi je vous propose de considérer le SP500.

Voici la configuration d’aujourd’hui.


SP500-2015

Même si ce graphique n’est pas très lisible j’en conviens, on notera qu’après une belle phase de hausse jusqu’à début 2015, le SP500 semble être entré dans une tendance neutre tout d’abord, puis plutôt baissière au sein du canal orange, notamment depuis la cassure du support horizontal tracé en fuschia, dans un climat général devenu particulièrement négatif.

Une configuration qui est loin d’être inédite. J’ai regardé par le passé, et voici les configurations similaires que j’ai pu trouver :


SP-1999-2005

Ou encore


SP500-2014-2


Compte tenu de la hausse qui a précédé et de l’inversion des points bas et points hauts qui deviennent de plus en plus bas, chacune de ces figures permet d'envisager des accélérations baissières consécutives à la rupture des derniers supports horizontaux, issus des derniers points bas.

Et pourtant, voici quelle a été la suite de chacune de ces configurations :

SP 500-2004-2005-2
SP 500-1999-2000-2
SP500-2015-2


Rien ne dit bien sûr que l'évolution des prochaines semaines et prochains mois sera similaire à celles ci-dessus, la répétition du passé ayant ses limites, de même qu'il est naturellement possible de trouver des configurations similaires ayant réellement débouché sur des replis.

 L'idée de cette analyse est plutôt de vous montrer qu'en fonction de votre état d'esprit, qu'en fonction du sens d'évolution que l'on a envie de voir, qu'en fonction du biais que l'analyste souhaite donner à son analyse, il est toujours possible d'envisager le pire comme le meilleur. Sachez donc garder votre sens critique, et laissez toujours une place à un scénario alternatif à celui qui vous semble le plus probable, et je dirais même d'autant plus qu'il vous semble particulièrement évident...

Dans le même registre et pour en terminer avec cette analyse, imaginez quel pouvait être le consensus lors notamment des deux premières figures matérialisées sur le graphique ci-dessous, au moment de la cassure des supports bleus... Et pourtant...

SP-1970
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