Le constructeur automobile allemand Volkswagen a récemment fait parler de lui suite au scandale de moteurs truqués. Volkswagen a équipé certains de ses véhicules de logiciels capables de tromper les tests d’émission de CO2 et de frauder ainsi le volume réel d’émissions polluantes émis par les moteurs diesel dans le but de contourner le paiement de pénalités. La Commission européenne a demandé des explications détaillées de la part du groupe automobile et l’a fait savoir par l’intermédiaire d’une lettre virulente expédiée par le Commissaire européenne Miguel Arias Cañete, chargé des dossiers pour le Climat et l'Énergie.
Cette lettre adressée au nouveau directeur général, Matthias Müller, désigné à la hâte après la démission de Martin Winterkorn, souhaite des réponses quant au nombre de véhicules « truqués » ainsi que le détail portant sur les modèles exacts.
8,5 millions de véhicules seraient concernés en Europe dont 430.000 modèles prévus pour 2016 déjà identifiés à la mi-novembre et touchant différentes marques comme Skoda, Audi et Seat.
Les données devront permettre à l’Institution européenne de chiffrer le coût réel de la fraude, les pénalités à appliquer, ainsi que le temps estimé pour l’actualisation des documents officiels des véhicules concernés. La Commission européenne donne jusque fin décembre 2015 à Volkswagen pour réaliser son enquête interne et répondre à sa requête. C’est à la demande même de Volkswagen que le délai a été prolongé puisque la réponse officielle devait être rendue pour le 19 novembre.
Rappelons que cette affaire a des conséquences politiques et environnementales non négligeables. Le sommet mondial sur le « Changement Climatique COP21 » qui est en cours à Paris autour de la grande question écologique de la réduction des gaz à effet de serre, prend de jour en jour une place prépondérante et rappelle un peu plus l’irresponsabilité du grand groupe allemand. Le réchauffement de la planète est un thème crucial et le scandale est d’autant plus percutant au vu des enjeux actuels.
Économiquement, l’impact financier pour Volkswagen est énorme.
Matthias Müller a déjà déclaré que des économies à hauteur de 2 milliards d’euros ont été évaluées pour pouvoir contrebalancer les pertes dues au scandale. Face aux investissements prévus « Tout ce qui n’est impérativement pas nécessaire sera annulé ou repoussé» a-t-il déclaré. Il a tenté tout de même de rassurer; les suppressions d’emploi seront évitées ! La contre-publicité est également inévitable bien que l’impact sur les ventes n’ait pas semblé si catastrophique… Il faudra sans doute attendre les prochains mois pour évaluer les dommages réels et donc, en plus de s’être exposée à des sanctions, Volkswagen devra travailler à redorer son blason. Aux États-Unis, les propriétaires de véhicules falsifiés se sont vus proposer des bons d’achat chez des concessionnaires Volkswagen ainsi que des entretiens de véhicules gratuits pendant trois ans. Pour l’Europe, Martin Müller, a déjà envisagé de prendre en charge le surcoût fiscal qui serait appliqué aux détenteurs de tels véhicules. En tout cas, il a été annoncé que, dès le début 2016, une campagne de vérification des véhicules sera lancée et que le problème pourra être résolu, selon les dires de Volkswagen, en une heure de passage au garage.
Tout doucement l’action VW se remet de ses émotions : après une chute libre, le cours repart en hausse après une panique certaine. Cependant, en novembre, les immatriculations de la marque Volkswagen ont d’ailleurs chuté de près de 20% au Royaume-Uni sur un an. Les autres marques du groupe ont également été affectées, Audi (-4,4%), Seat (-23,8%) et Skoda (-11%) et Porsche (-1%). Aux Etats-Unis, le groupe a connu une baisse de 24,7% de ses ventes en novembre. En Allemagne, les immatriculations n’ont reculé que de 2%.
La Commission européenne attend les explications de Volkswagen avant fin décembre
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