Ils continuent de fasciner jusqu'à aujourd'hui, et même d'inspirer certains modèles de voitures contemportaines.
La preuce avec ces dix prototypes qui défient le temps :
Bizzarini Manta
Premier prototype réalisé par ItalDesign (Giugiaro), la Manta embarque 3 sièges de front : le conducteur au milieu et deux passagers sur les côtés. A l'arrière, un V8 Chevrolet de 400 ch, celui de la Corvette. La légende dit que la Manta a été réalisée en 40 jours seulement avant sa première exposition au salon de Turin en 1968. Sa carrosserie en métal dépoli deviendra vite la marque de fabrique des concepts Giugiaro.
Ferrari 512S Spéciale
Inspirée des modèles de compétition et développée par Pininfarina en 1968, elle arbore une couleur Jaune et non pas rouge pour souligner son caractère unique. Ses lignes aériennes, très pures et modernes, restent un exemple de perfection. Cette 512S avait pour mission d'améliorer les performances aérodynamiques des Ferrari qui couraient sur circuit. Doté d'un V12 de 4.9, ce prototype jouera un rôle de transition dans la mise au point de la 512 en 1969.
Lamborghini Marzal
Dessinée par Marcello Gandini (Bertone), la Marzal a été présentée au salon de Genève en 1967, il y a plus de 40 ans ! Avec ses deux portes papillon entièrement vitrées, ses sièges en matière réfléchissante et ses éléments décoratifs en nid d’abeille, la Marzal fût jugée trop avant-gardiste à l’époque pour être produite en série. Elle préfigura cependant les lignes de l’Espada lancée un an plus tard. La Marzal avait la particularité d’être un coupé 4 places. Pour faire tenir le moteur à l’arrière, il fallut couper le V12 Lambo en deux. De quoi faire un 6 cylindres de 175 ch déjà pas mal pour l’époque.
Lamborghini Bravo
Dévoilée au salon de Turin en 1974, la Bravo se veut réaliste avec son V8 3.0 en position arrière. Son design anticipe l'influence minimaliste des années 80 à travers un style moins ouvragé, qui fait la part belle à l'harmonie géométrique. Le rectangle est à l'honneur à travers les optiques et les surfaces ajourées de la carrosserie. La Bravo innove également par le jeu de ses surfaces vitrées qui créent une unité visuelle. Un effet de style toujours d'actualité.
Le Mans Proto (Colani)
Cette étrange créature hybride (en deux morceaux articulés) est l'œuvre du très excentrique Luigi Colani, designer visionnaire - et allumé - des années 70. Ce chantre du bio design, utopiste et prodige de l'aérodynamisme, a longtemps œuvré pour l'industrie automobile avant d'être mis sur la touche dans les années 90. On lui doit notamment ce drôle d'engin imaginé pour courir les 24h du Mans. Celui-ci reprend le moteur V8 d'une Lamborghini Miura, tandis que l'habitacle s'apparente à un cockpit de planeur. Un vrai délire de designer.
Chef d'œuvre de Giugiaro, la Boomerang est révélée au salon de Turin en 1971 sous forme de maquette puis à Genève en mars 1972 dans sa version roulante avec un V8 4.7 Maserati. Cette supercar innove par sa géométrie : la carrosserie est composée de cinq trapèzes et d'un rectangle, l'ensemble se confondant dans un profil magnifiquement horizontal, avec un nez en lame de couteau et un angle de pare-brise de seulement 13° ! L'intérieur est tout aussi sidérant avec un volant sans moyeu central qui tourne autour du combiné d'instrumentation.
Ferrari Modulo
Dessinée par Paolo Martin chez Pininfarina en 1968, la Ferrari Modulo est présentée pour la première fois au salon de Genève de 1970. Ce prototype de coupé sportif, à moteur V12 arrière, est alors très éloigné du langage Ferrari traditionnel, mélange de puissance et de sensualité latine. Cette soucoupe roulante se veut au contraire froide et technologique, empruntant largement à l'univers de l'aérospatial. Ultra plate avec ses quatre roues dissimulées dans la carrosserie et ses phares centraux, la Modulo s'équipait d'un astucieux toit à bascule permettant de monter à bord
Porsche Tapiro
Dessinée par Giugiaro en 1970, la Tapiro est basée sur une Porsche 914. Mais conçue pour en briser les règles esthétiques. Ainsi, cette deux places adopte quatre portes papillon, deux pour entrer à bord et deux autres à l'arrière pour accéder au moteur, un "flat six" 2.4 de 220 ch. Si la Tapiro n'a inspiré aucun modèle Porsche, elle reste surtout un manifeste du style Giugiaro qui apparaitra plus tard sur des modèles de série comme les Volkswagen Golf et Sirocco. On retrouve en effet un museau pointu, un arrière tronqué (ici sans lunette arrière) avec des lignes tendues et des arrêtes vives. Mais aussi cette carrosserie brute de fonderie typique des concepts Giugiaro.
Lancia Stratos Zero
Taillée comme un silex, tranchante et violente comme l'éclair, la Stratos Zero est le chef d'œuvre ultime du maître Marcello Gandini (Bertone). Dévoilée au salon de Turin en 1970, ce monument du design automobile est aussitôt accueillie comme un mythe nimbé de mystère. Haute de 84 cm seulement, elle n'a pas de portes sur les côtés, juste deux petits hublots. On accède à bord de cette monoplace directement par le pare-brise qui se soulève, tandis que la colonne de direction est amovible.
Alfa Romeo Carabo
Avec cet engin prodigieux dévoilé en 1968, "Bertone laisse triompher une rigueur fonctionnelle si parfaite qu'elle s'illumine d'une étrange beauté", relatait justement la très sérieuse revue "L'année automobile". Par ses successions ordonnées de lignes tendues, dites "en coin", cette supercar à moteur V8 central arrière semblait moins issue de la main de l'homme que des premiers logiciels de PAO. Le choix original des couleurs (vert et gris métal avec deux anneaux orange fluo) lui donne curieusement un aspect éternellement moderne. La Carabo inaugure également le système d'ouverture des portes en élytre, toujours d'actualité sur certaines voitures actuelles.