Les prix immobiliers ont très fortement augmenté en France entre 2000 et 2009, comme dans les autres pays développés. En revanche, depuis 2009, ils sont restés élevés alors qu’ils baissaient chez la plupart de nos voisins. Et les baisses observées depuis 2012, par exemple de - 1,8% en 2013 à Paris, restent modérées sans empêcher les prix de monter encore dans des quartiers ou des villes très recherchés.
L’immobilier cher a des conséquences négatives sur l’économie française. Il accentue les pressions salariales et réduit l’épargne qui bénéficierait aux entreprises. Il renforce les inégalités entre les ménages, en fonction du revenu et de l’âge. Il soutient l’étalement urbain en poussant les ménages modestes à s’éloigner des centres villes.
L’évolution particulière des prix immobiliers français s’explique par des conditions financières favorables, une démographie dynamique, une préférence sociologique pour le logement. Face à cette « envie immobilière », les politiques publiques ont renforcé le soutien à la demande alors que le contexte d’offre demeurait rigide. La rétention foncière et une dispersion des pouvoirs locaux en matière d’urbanisme et de logement expliquent une partie de cette rigidité. Dès lors, un appui supplémentaire global à la demande par la dépense publique ou l’attraction fiscale conforterait les prix élevés.
Pour faire revenir les prix immobiliers à un niveau supportable par les ménages et l’économie, l’actuelle baisse doit être fortement amplifiée par une large stratégie publique courageuse libérant l’offre pour construire davantage. Elle passe par un appui aux collectivités locales constructrices, l’émergence d’un pouvoir d’agglomération pour l’urbanisme, une pression sur les propriétaires fonciers et des dissociations entre la propriété du foncier et celle du bâti.
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Par Alain Weber, Anne Crenn*, Cyril Aulagnon, Denis Burckel, Guillaume Hannezo, Jean Delour,Nathan Pamart, Vincent Renard, Xavier Ousset.