Le marché de l’immobilier est grippé. Les loyers baissent, le nombre de biens en location baisse, la mobilité des locataires baisse.
Une baisse des loyers dans une ville sur trois
Les loyers se tassent. Selon l’observatoire Clameur du marché locatif, mis à jour aujourd’hui mercredi, ils n’ont progressé que de 0,5 % en rythme annuel sur les cinq premiers mois de l’année*, moitié moins qu’à la même période un an plus tôt. Une moyenne tirée à la baisse par les replis observés à Paris (-1,3 %) et quelques unes des grandes métropoles régionales, comme Bordeaux (-1,5 %), Nice (-2,4 %) ou Rennes (-3,3 %). A l’inverse, la hausse des loyers reste vive à Toulouse (+1,4 %), Lille (+2,4 %), Aix-en-Provence (+5,2 %) ou Reims (+6,8 %). Partout ailleurs, Clameur témoigne de hausses « très faibles », souvent inférieures à l’inflation (estimée à 1 % par l’Insee sur les cinq premiers mois de l’année). (voir classement en fin d’article)Un marché « déstabilisé »
Des mesures interventionnistes
Cette tendance au tassement, voire à la baisse, vient en écho au manque de dynamisme du marché locatif. Un marché dont Clameur indique qu’il est non seulement « affecté, comme l’ensemble de l’économie immobilière, par le ralentissement économique », mais qu’il est également « déstabilisé par des annonces et décisions publiques qui bouleversent les projets des investisseurs [comme] des propriétaires bailleurs et finissent par renforcer le déséquilibre des marchés ». Une allusion à peine voilée à l’encadrement temporaire des loyers mis en place en août 2012 dans une quarantaine d’agglomérations, et qui devrait être renforcé par la loi-cadre que Cécile Duflot, ministre du logement, présentera dans les prochains jours.Une baisse de la mobilité des locataires
Pour l’heure, le « déséquilibre » évoqué trouve son illustration dans le recul de la mobilité résidentielle des locataires : 26,3 % s’entre eux ont déménagé au cours des cinq premiers mois de l’année, soit le taux le plus bas depuis « la grande dépression » de 2009, poursuit Clameur. « Ce sont ainsi les effets de la reprise constatée en 2010 puis en 2011 qui sont effacés ». Comme cela était déjà le cas fin 2012, c’est dans les grandes villes que la chute de la mobilité des locataires est la plus flagrante, avec des taux de seulement 17,8 % à Marseille, où « le marché est bloqué depuis 2007 », et de 17,6 % à Paris.*de janvier à mai 2013 par rapport janvier – mai 2012
Les loyers dans les 40 villes de plus de 100 000 habitants:
16 villes où les loyers progressent plus vite que l’inflationReims : 11,7€/m² (+6,8 %)
Roubaix : 11,3€/m² (+6,6 %)
Brest : 9€/m² (+6 %)
Mulhouse : 9,5€/m² (+5,7 %)
Aix-en-Provence : 16,3€/m² (+5,2 %)
Metz : 9,6€/m² (+4,3 %)
Montreuil : 16,7€/m² (+3,8 %)
Clermont-Ferrand : 10,4€/m² (+3,4 %)
Tours : 11€/m² (+3,1 %)
Orléans : 11,2€/m² (+2,9 %)
Saint-Denis : 15,8€/m² (+2,7 %)
Angers : 10,7€/m² (+2,4 %)
Lille : 14€/m² (+2,3 %)
Nîmes : 10,3€/m² (+2 %)
Toulouse : 11,9€/m² (+1,4 %)
Lyon : 12,8€/m² (+1,1 %)
14 villes où les loyers augmentent, mais moins vite que l’inflation
Toulon : 11,1€/m² (+1 %)
Saint-Etienne : 8,4€/m² (+0,9 %)
Argenteuil : 15,9€/m² (+0,9 %)
Nantes : 11,8€/m² (+0,8 %)
Montpellier : 13,7€/m² (+0,6 %)
Strasbourg : 12,7€/m² (+0,5 %)
Dijon : 11,1€/m² (+0,5 %)
Villeurbanne : 11,8€/m² (+0,5 %)
Marseille : 12,6€/m² (+0,3 %)
Grenoble : 12€/m² (+0,1 %)
10 villes où les loyers baissent
Amiens : 12€/m² (- 0,1 %)
Boulogne-Billancourt 20,9€/m² (-0,6 %)
Le Mans : 8,5€/m² (-0,8 %)
Paris : 23,9€/m² (-1,3 %)
Perpignan : 9,9€/m² (-1,4 %)
Bordeaux : 12,3€/m² (-1,5 %)
Besançon : 9,5€/m² (-2,1 %)
Nice: 14, 3€/m² (-2,4 %)
Limoges: 9, 0€/m² (-2,5 %)
Caen: 11, 7€/m² (-2,6 %)
Rouen : 11,5€/m² (-3 %)
Nancy : 10,2€/m² (-3,1 %)
Rennes : 11,7€/m² (-3,3 %)
Le Havre : 10,5€/m² (-3,5 %)