Le logement à Paris est un sujet éminemment préoccupant pour ses habitants, qui consacrent une part proéminente de leur budget à cet effet. A plus de 8.000 euros le mètre carré à l'achat et 29 euros par mois à la location, Paris est une zone exceptionnellement chère pour se loger.
Cet état de faits va-il changer significativement dans les prochaines années ? Il y a très peu de chance tant le déséquilibre entre l'offre potentielle et la demande pour se loger dans Parisintramuros est marquée.
Un parc de plus d'1,1 million de logements
L'objectif - ambitieux - d'Anne Hidalgo est de mettre 10.000 nouveaux logements par an à disposition des Parisiens, pour un parc qui en contient déjà ... plus d'1,1 million. Pas de quoi donc changer en profondeur la structure du marché immobilier parisien. D'ailleurs, les nouvelles équipes de la mairie de Paris ne s'en cachent pas : il faudra penser la politique du logement au-delà des frontières de la ville pour agir significativement sur le coût réel du logement.Mettre le paquet sur le logement social
Anne Hidalgo souhaite en fait accélérer la politique de son prédécesseur, Bertrand Delanoë, qui revendique fièrement le passage d'une proportion de logements sociaux de 13% à 20% durant ses deux mandats. La nouvelle maire promet ainsi de mettre à disposition 7.000 logements sociaux par an. Les 3.000 logements restant seront principalement des logements intermédiaires, c'est-à-dire des logements locatifs adaptés aux classes moyennes et dont les loyers se situent entre 18 et 20 euros du m².La nouvelle maire compte par ailleurs concentrer la production de logements sociaux dans les arrondissements du centre parisien où la part de logements sociaux évolue entre 1,3% et 9%, selon les chiffres de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur). La production de logements intermédiaires sera pour sa part davantage dirigé vers les arrondissements les plus fournis en logements sociaux, comme le 19ème et le 20ème ( la part de logements sociaux y est de respectivement de 36,6% et 29,7%).
Mobiliser le foncier de l'État
Comment la mairie de Paris compte faire émerger ces nouveaux logements? D'abord en "mobilisant le foncier de l'Etat, de la SNCF, et de l'APHP", indique Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris chargé du logement et de l'hébergement d'urgence. Ensuite en remettant sur le marché des logements vacants, dont le nombre est évalué par Ian Brossat à 50.000 dans Paris intramuros.Pour ce faire, il sera créé une agence publique-privée qui s'appellera "multiloc". Elle sera chargée de mettre en relation les propriétaires des logements vacants et les locataires pour que ces biens soient loués à des niveaux de loyers "intermédiaires", entre 18 et 20 euros. L'agence garantira aux propriétaires le paiement des loyers par les locataires ainsi que le bon entretien des logements.
Transformer les bureaux en logements
Anna Hidalgo compte également mobiliser 200.000 m² de bureaux durant sa mandature pour les transformer en logements. L'équilibre économique des opérations étant très dur à atteindre, la mairie puisera dans son budget de 2,5 milliards d'euros qui sera consacré à la politique du logement. Enfin, la lutte contre le développement des locations meublées touristiques de longue durée va se poursuivre, assure Ian Brossat Cette pratique concernerait 30.000 logements dans la Capitale.Ardue à mettre en œuvre, cette politique globale d'offre de logements à coût maîtrisé devrait permettre de régler certaines situations d'injustice.
Mais il ne fait aucun doute que la crise du logement à Paris et ses alentours ne pourra se résoudre que dans le cadre du Grand Paris. C'est-à-dire en élargissant le territoire restreint et particulièrement dense qu'est Paris intramuros.
Thibault Doidy de Kerguelen‘s insight:
Rien de nouveau, hélas sous le soleil idéologique de Paris…..
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