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Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

Qu’attendent ils pour construire des logements?

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Les ventes augmentent, les permis de construire aussi, pourtant les mises en chantier stagnent….

Une baisse des mises en chantier

Le nombre de mises en chantier de logements a poursuivi sa baisse en France sur les trois mois à fin janvier pendant que les permis de construire enregistraient une nouvelle progression marquée, selon les chiffres publiés ce matin par le ministère du Logement.

Le nombre de logements commencés a reculé de 2,2% sur novembre-janvier, après une hausse de 2,7% les trois mois précédents (août-octobre), dernière période où leur évolution a été positive, selon ces données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables. La baisse a été un peu plus marquée pour les logements individuels (-3,8%) que pour les logements collectifs (-1,2%)
Les permis de construire ont quant à eux progressé de 5,9% sur novembre-janvier, après une hausse de 5,0% sur les trois mois précédents.

Pourquoi pas plus de constructions?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour comprendre cette situation paradoxale.

Le manque de fonds

Si la regrettée Pinel avait réussi à corriger un certain nombre des lamentables erreurs de son prédécesseur, il est un point sur lequel tout n’a pas été réparé, c’est celui des capitaux nécessaires et disponibles pour l’investissement. Dans un marché où la demande est très largement supérieure à l’offre, à un moment où les taux sont au plus bas, les banques, seules sources importantes de financement depuis l’assèchement des capitaux privés et le surendettement public, se font de plus en plus frileuses. Elles n’ont pas confiance dans l’économie du secteur. Construire, oui, mais pour qui? Pour des gens qui, n’ayant pas d’emploi ne pourront pas payer leurs loyers ou leurs remboursements? Pour des immigrés qui, à part dans les journaux télévisés, n’ont ni formation ni qualification et qui s’en remettront à l’Etat providence qui, tôt ou tard sera obligé de couper la perfusion, faute de drogue?

Ce tableau, même s’il est particulièrement noir et ne correspond pas complètement à la situation, est celui qui prévaut à l’attitude de ceux qui financent. Le redémarrage du dispositif Pinel laisse à penser que certains programmes sont en train de trouver des financements grâce à l’investissement privé, mais tous les grands projets qui faisaient fantasmer Duflot sont à l’arrêt.

Le manque d’entreprises

Ben oui, en peu de temps, Duflot a durablement mis à bas un secteur entier de notre économie. Des milliers d’entreprises du bâtiment se sont effondrées, ont disparu. Cela ne se reconstruit pas comme cela, il va falloir un petit peu de temps. Ce secteur est il porteur d’espoir pour l’emploi? Ne nous emballons pas. En effet, certains dispositifs, comme l’auto entrepreneur, ayant été sévèrement amendés et le coût brut du travail ayant été largement augmenté par nos élus socialistes (compte pénibilité, mutuel, fin de l’exonération sur les paniers repas…), il devient pour les promoteurs et les entreprises de construction sérieusement rentable d’utiliser le biais de la directive européenne des « travailleurs détachés » et faire travailler des européens en provenance de pays où le coût de la main d’oeuvre est moins élevé qu’en France.

Le manque de confiance

L’éviction de Pinel, qui commençait à comprendre quelque chose au problème, et son remplacement par une nouvelle idéologue dont les premières déclarations furent pour « rendre hommage » à Duflot et regretter d’un certain nombre des dispositions de l’incroyable loi « ALUR » aient été abandonnées fragilise la confiance que les professionnels commençaient à retrouver. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont circonspects et attendent de voir ce qu’il va se passer. Pourquoi, en effet, se lancer dans des constructions dont l’économie risque d’être mise à bas par des mesures politiques idiotes et anti-économiques dans les semaines ou les mois à venir? Autant attendre l’an prochain….
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