"Moi y en a vouloir des sous !" - Tel est en substance le message envoyé par l'association des constructeurs de logements US (NAHB) au congrès pour leur demander de rejeter un amendement proposé par John McCain, l'adversaire malheureux de Barack Obama, pour réduire l'influence de Fannie Mae et Freddie Mac. Les démocrates sont des alliés obéissants: l'amendement a été rejeté par 56 voix à 43.
Dans la foulée, un second amendement visant à augmenter de... 3 à 5% l'apport personnel minimal pour obtenir un crédit a lui aussi été envoyé dans la sciure après un intense lobbying de la NAHB.
Et ils s'en vantent, ces @#&§*$%£ ! ... Même pas un peu de décence pour les pousser au triomphe modeste dans la chasse aux prébendes financées par le contribuable.
A chaque fois, l'argument est le même: en résumé, "cela risquerait de réduire notre chiffre d'affaires".
Sachant que Fannie Mae et Freddie Mac coûteront au final plus de 300 milliards de dollars aux contribuables américains, que ces deux sociétés continuent de refinancer à tour de bras des prêts de basse qualité malgré de nouvelles pertes trimestrielles se chiffrant en milliards, et que les prêts accordés en masse et sans dépôt de garantie à des ménages insolvables sont à la source de la crise, je vous laisse juge de la dose de cynisme qu'il faut pour afficher et se glorifier de ses efforts de lobbying de la sorte. Disgusting bastards.
La subvention publique vers les clientèles privées, c'est le vol. Vol encouragé, institutionnalisé, banalisé, organisé. Mais le vol quand même.
VINCENT BENARD