Productivité
(Accéder à la liste de tous mes articles)
Entreprises ; Etats ; Hommes
Toute l'actu traitée par Objectifeco dans le domaine de la productivité à la recherche de l'excellence.
Comment réfléchir à produire plus, plus vite ou en consommant moins de temps et d'énergie, les logiciels et stratégies en vogue, les dernières recherches, les témoignages d'expérience...
Comment l'internet des objets va radicalement modifier notre manière de travailler
Audience de l'article : 4120 lecturesL'Internet des Objets est encore à ses balbutiements, souligne Abbas Haider Ali, directeur technique de xMatters, une entreprise qui fournit des solutions de communications intelligentes.
A peine installé sur sa rampe de lancement, le secteur de l’Internet des Objets (IdO), ou Internet of Things (IoT) en anglais, est paré au décollage. Nous en avions déjà parlé sur Objectif Eco, ce marché de l’IoT va s’accélérer et croitre de 655,8 milliards de $, en 2014, à 1,7 mille milliards de $, en 2020, avec un taux de croissance annuel moyen de 16,9%.
Au cours des prochaines années, il va complètement changer la façon dont la plupart d’entre nous faisons notre travail. Abbas Haider Ali explique comment ces changements pourraient intervenir.
Comment l'internet des objets va transformer notre environnement de travail ? Quels changements prévoyez-vous dans les deux prochaines années ?
Dans le milieu du travail, nous sommes dans les tous premiers jours de l’IoT. Nous commençons tout juste à arriver au moment où les coûts des capteurs sont assez bas pour les déployer un peu partout. La connectivité universelle et son maillage commencent tout juste à se déployer. Ce sont les fondations sur lesquelles ces transformations seront construites. Nous avons encore besoin de connecter réellement l'ensemble des données et d’avoir un cadre analytique général qui commence à lui donner un sens. Au cours des prochaines années, nous allons voir les débuts des réseaux maillés s’ajouter à la connectivité des données d’internet, assurée par le routage des paquets de données, que nous connaissons aujourd'hui. Je pense que cela va faire baisser le coût des connectivités et créer des connexions plus résilientes entre les systèmes.
Qu'en est-il de l’horizon à cinq ou à dix ans ?
Aujourd'hui, on pense aux environnements de travail transformé par l’IoT quand le système indique à des opérateurs que quelque chose ne tourne pas rond et qu’il y a un besoin d’assistance. Ou encore, quand nous suivons les consommateurs à l'intérieur des espaces de vente, ou pour pister des employés dans des environnements de travail dangereux. Dans les cinq à dix prochaines années, je pense que nous verrons que les techniques d'analyse de données classiques, qui confèrent de la valeur à partir de ces informations, échouer. Elles seront remplacées par une AI (intelligence artificielle) spécifique - pensez à Watson, WolframAlpha, Cortana, etc. - qui sera développée à cet effet et fera de l’auto-apprentissage. Nous verrons des systèmes d'apprentissage spécialisés dans le domaine de la santé, de la fabrication et d'autres domaines, qui poseront des questions à partir des données et des environnements plus vite que nous pourrions y penser, et encore plus rapidement que nous pourrions y répondre. Ces systèmes d'IA spécifiques seront encore loin d’une intelligence artificielle globale et des autres histoires effrayantes dont nous entendons parler dans les média et dans la sphère high-tech. Cependant, notre point de vue aujourd'hui, c’est qu’elles vont transformer la façon dont nous travaillons.
Certains observateurs notent que beaucoup de la croissance dans la technologie de l’IoT est liée à la communication M2M (machine-to-machine) dans laquelle, par exemple, un capteur de température indique des températures dangereusement élevés dans une salle de contrôle, de sorte que le système de refroidissement s’active automatiquement. Dans un environnement où les machines peuvent de plus en plus résoudre leurs propres problèmes toutes seules, comment le rôle des humains va-t-il évoluer ?
Les machines peuvent résoudre des problèmes rudimentaires par elles-mêmes au niveau du contrôle. Par exemple, gérer les défaillances à l'intérieur de systèmes redondants. Ou donner une alerte précoce sur des problèmes de service connus. Les rôles humains, à ce stade, consistent encore à prendre les décisions et à fournir une direction intuitive à partir de l'analyse de données. Généralement, ces systèmes sont également distincts et ne peuvent pas travailler ensemble efficacement. Pas encore.
Comme ces systèmes continuent à mûrir et à se développer, les rôles humains - qui consistent à faire des tâches répétitives et dangereuses - seront assurés par les machines en premier lieu. Dans ces environnements, les humains endosseront le rôle de gardien. Tout comme la révolution industrielle et la révolution de l‘information ont causé des bouleversements dans le milieu du travail et ont provoqué des changements dans les compétences requises au niveau de la main-d'œuvre mondiale, la révolution de l’IoE (Internet of Everything, en français - l’Internet de Tout) va déclencher la prochaine vague de bouleversements, qui comprendra des multiples variations des AI et des avancés en robotique. Au niveau de notre société, nous devons nous assurer que nous avons les filets de protections sociales nécessaires pour faire face à ces défis. Les discussions sur les revenus minimums deviendront de plus en plus banales, avec une productivité globale qui s’accroît à mesure que la participation directe des personnes s’amenuise.
Comme l’IoT s’enracine de plus en plus dans l'entreprise, quels défis se poseront à nous ? Comment la technologie de l’information peut répondre à ces défis ?
Les chefs d'entreprise d'aujourd'hui doivent déjà avoir des plans, qu'ils soient en cours d’exécution ou encore sur la planche à dessin, autour des quatre technologies méga tendances que nous observons sur le marché techno d'aujourd'hui : le social, le mobile, le big data / analytique, et le cloud. Les défis liés à l’IoT touchent à tout cela et accélèrent la nécessité pour les entreprises de s’adapter. Les services de technologie de l’information se trouvent dans une position unique et avantageuse, dans la mesure où ils ont eu à accompagner des machines de plus en plus intelligentes et interconnectées au cours des dix dernières années, voire plus. Ils connaissent les défis posés par la surveillance à grande échelle, par la conception de systèmes avec tolérance vis-à-vis des pannes, par ces services hautement interdépendants, et par la gestion des tâches opérationnelles à travers ces services.
La différence dans le monde l’IoT, c’est que la question se situe à des niveaux beaucoup plus élevés, d'interdépendance, de connectivité et de gestion des données. Les services informatiques devraient être les principaux intervenants dans la construction des laboratoires d'innovations pour leurs entreprises. Des lieux où ils peuvent appliquer leur expérience à travers des petits réglages et transformer la façon dont leurs entreprises auront besoin de fonctionner pour survivre dans l'avenir. En s’y employant, ils seront mieux en mesure d'identifier les défis auxquels ils doivent faire face.
Jongler avec ces problématiques d'analyses de données est certainement un énorme enjeu à aborder. La création de réseaux fiables et qui s‘auto-réparent en est un autre. Fournir des informations utiles aux personnes relève encore d’un autre défi, et sera capital pour attirer et stimuler les travailleurs. Je vois d’ailleurs des entreprises commencer à l’expérimenter avec les wearables. Pas dans le sens pur de la « consumérisation » de l'informatique, mais en regardant vraiment ce type de technologie portable comme un vecteur pour relier les personnes, juste comme un autre élément de l'Internet de Tout.
Quels conseils donneriez-vous aux dirigeants afin de réaliser le plein potentiel de l'IoT dans l'entreprise ? Quels sont les écueils à éviter ?
Comme pour toutes les transformations dans le monde du business qui ont déjà eu lieu, l'IoT porte en lui cette sorte de mantra « s’adapter ou mourir » sur le marché. La réalité, c’est que les entreprises ont besoin d’avoir une longueur d’avance sur le changement partout où elles le peuvent. Le défi, c’est que le rythme du changement n’est pas stable : il est dans un processus d'accélération propre, dans sa propre version de la loi de Moore. Cela signifie qu’une attitude attentiste n’est pas une approche viable.
Les leaders doivent trouver le très difficile équilibre entre, apporter le meilleur de la technologie actuelle dans leurs entreprises et réellement créer un impact avec elle, tout en gardant un œil sur l'avenir et ne pas se faire embarquer par la frénésie. Cela leur laisse peu de choix, mais ils doivent favoriser un environnement où leurs équipes peuvent créer des prototypes, expérimenter, tout en leur laissant la possibilité de se tromper rapidement et fréquemment. Les succès vont générer des résultats phénoménaux pour leurs entreprises, mais le chemin sera pavé de nombreux échecs. Ce n’est pas un modèle que les leaders des technos high-tech ont traditionnellement été autorisés à suivre. Le courage est le facteur qui séparera les leaders qui réussissent de ceux qui échouent.
- Le classement des 10 meilleures villes pour investir dans l'immobilier en France
- Points forts et points faibles pour investir dans les bois et forêts
- 7 pays pour prendre une meilleure retraite
- 5 leviers pour s'enrichir efficacement !
- Ces robots sauveurs de la planète pourraient être les recycleurs du futur
- Les secrets de 7 blogueurs américains qui dépassent les 100 000 $