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Cette startup en 4 ans attire 13M de visiteurs uniques par mois en fédérant une communauté autour de la maison

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Dans la folle course pour être présent sur les écrans radar des investisseurs et lever des financements, les fondateurs oublient un élément important : les startups même très bien financées peuvent échouer - et ces échecs sont bien plus nombreux que l’on pourrait croire. Le processus semble pourtant être à toute épreuve. Il s’agit de lever des fonds pour embaucher une équipe, d’investir dans le marketing, et de faire adopter le produit au plus grand nombre sur d'autres marchés, là où les besoins des consommateurs sont réels et démontrés. Mais c’est loin d'être aussi simple. La plupart des investissements en capital-risque ne sont ni plus ni moins que des paris. Au départ, le niveau d’adhésion vis-à-vis de l’offre indique que les consommateurs sont prêts à jeter un coup d’œil à votre produit, mais il reste encore le test décisif : l'expérience est-elle suffisamment convaincante pour les faire revenir et les fidéliser ?

Bien sûr, si vous avez un produit ou un service que les utilisateurs adoptent et que vous êtes en mesure de le monétiser à un stade précoce, il n’y a peut être aucune raison d’aller chercher des financements auprès des venture-capitalists, les capital-risqueurs. Avoir des sources de revenus positifs au départ signifie que vous avez suffisamment de marge de manœuvre pour embaucher une équipe talentueuse et efficace. Et si votre produit ou service fait assez fortement écho aux besoins des utilisateurs, ils vont le recommander à leurs amis et partager des post sur les réseaux sociaux pour répandre la bonne parole de façon organique. Cela résout un sacré problème - celui d'avoir à investir dans de couteuses campagnes pub sur les canaux numériques.

hometalk LP

Hometalk semble bien être l’exemple de startup qui a connu ce genre de scénario idéal. La startup est une plateforme communautaire d’entraide, d’idées et de conseils en bricolage et jardinage, un site où les utilisateurs s’échangent leurs expériences et réalisations personnelles - le Do it yourself (DIY). Chaque mois, des millions de personnes se connectent sur le site pour partager leurs trucs et astuces, apprendre les uns des autres, ou trouver de nouveaux projets de rénovation de leur domicile.

Fondée en 2011, la startup compte plus d’un million de membres enregistrés qui contribuent à attirer 13 millions d'utilisateurs mensuels avec 58 millions de pages vues chaque mois. Proposés par les utilisateurs sur le site, Hometalk répertorie environ 98 000 tutoriels dédiés à la rénovation et à l’amélioration de l’habitat, classés dans des catégories telles que la conception de cuisine, le jardinage, et des idées pour décorer la chambre et réaménager le salon. 74,8 % de son trafic provient uniquement des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Pinterest et G+) ; un sacré chiffre au niveau du trafic organique qui nous donne une idée de la viralité du site.

Comprendre les problèmes

L'idée derrière Hometalk a germé après que les fondateurs de Networks (une plateforme pour mettre en relation artisans et prestataires avec les propriétaires) ont identifié les besoins des consommateurs sur la nécessité d’une plus grande transparence dans l’univers de la maison et du jardin. « Il existe tellement de variables dans le domaine de la rénovation et de l'amélioration de l’habitat que trouver le bon entrepreneur pour votre projet unique est par conséquent beaucoup plus difficile qu’une simple recommandation », indique Miriam Illions, co-fondatrice et directrice marketing d’Hometalk.

Elle explique qu’une des fonctionnalités intéressantes du portail Web est la grande diversité des projets qu'il englobe. Les utilisateurs peuvent trouver des dizaines de projets divers, allant du petit bricolage à des chantiers de rénovation de A à Z. L'inspiration et le nombre d’idées que les membres de la communauté se partagent est l'une des raisons pour lesquelles Hometalk fédère autant d’utilisateurs. « Il s’agit de résoudre des problèmes concrets et de sortir des sentiers battus », ajoute-t-elle.

living room

Alors que tout le contenu sur Hometalk est généré par les utilisateurs, la startup garantit que les contributeurs répondent à un standard de qualité afin qu'il y ait assez de valeur ajoutée pour l'ensemble de la communauté. Pour valider chaque nouveau contributeur, la société a mis en place un processus d'approbation avant qu'ils ne soient autorisés à ajouter leurs guides DIY.

En outre, du côté de la plateforme, lorsque les utilisateurs sont à la recherche de projets, ils vont d'abord voir le contenu le plus utile et populaire – celui qui aura obtenu les meilleurs retours de la part de toute la communauté. « Nous sommes d’abord et avant tout une communauté, et nous voulons renforcer cela », explique Miriam Illions.

Sur le développement de la communauté

Depuis maintenant 4 ans, Hometalk n'a pas dépensé d’argent en publicité. Tous les efforts financiers pour le marketing ont été réalisés dans la première année d'exploitation, lorsque la startup a investi de façon notable dans des campagnes à la télé, à la radio, et dans des bannières publicitaires sur le Web. « Cependant, vous ne pouvez pas simplement acheter une communauté », souligne-t-elle.

Une des raisons pour lesquelles le site a réussi à construire une telle communauté dynamique s’explique par une approche pratique. Les stratégies de marketing payantes ont généré peu de valeur et un faible retour sur investissement, si bien que la startup a rapidement pivoté pour se concentrer sur la croissance organique. La société s’est mis en relation les influenceurs de l’univers de la maison et du jardin, et les a encouragés à publier et partager leurs projets sur Hometalk. L'équipe d’Hometalk a alors remarqué que les personnes aimaient partager idées et conseils, surtout si cela avait une incidence positive sur leur vie.

A l’époque, « Facebook et Pinterest commençaient à faire parti de la vie quotidienne des gens, et cela nous ont aidé à nous propulser là où nous sommes aujourd'hui », se souvient Miriam Illions.

Actuellement, près de 90 % des utilisateurs d’Hometalk sont basées aux Etats-Unis, mais la startup souligne que des milliers d'utilisateurs en Asie et en Europe bénéficient de projets consultables sur le site. Miriam Illions prend l'exemple d'un projet posté par un utilisateur japonais et qui est devenu viral - un signe qui souligne qu’au niveau d’une communauté, la géographie et la culture ne sont pas nécessairement des limites.

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Beaucoup des contributeurs sur Hometalk gèrent leurs propres blogs et des sites de bricolage. Bien qu'ils ne gagnent pas un centime en publiant du contenu sur la plateforme, l’audience de la startup en elle-même entraîne beaucoup de trafic vers leurs propres sites. Dans de nombreux cas, Hometalk est leur principale source de trafic. Cela encourage la communauté à poursuivre la publication de nouveaux contenus, à le commenter et à le partager. Entre 70 et 120 nouveaux projets sont publiés chaque jour sur le portail.

Le business modèle d’Hometalk repose uniquement sur les recettes de publicité pour faire de l'argent. Mais avec une croissance de trafic affichant un beau 6,8 % d’un mois à l’autre, la startup a été en mesure de continuer à investir dans le site et le développement de la communauté. La startup n'a jamais cherché à lever des fonds car elle ne veut pas être tributaire d’échéances externes, explique Moe Mernick, directeur du développement du business.

Moe Mernick rajoute que malgré le fait qu’Hometalk n'a jamais été financièrement évaluée, les repères du secteur indiquent que la startup pourrait être confortablement estimée avec une somme à 9 chiffres. Ce qui signifie que la société est au minimum évaluée à 100 millions de dollars.

La suite ?

La future trajectoire de croissance repose sur « le développement de plus de valeur ajoutée pour la communauté», insiste Moe Mernick. Cela implique que la startup veut étendre encore plus loin son modèle DIY, tout en y incorporant du e-commerce. Les matériaux de construction pour la maison et le jardin seraient directement disponibles à la vente sur site, ou encore en aidant les utilisateurs à ce faire un peu d'argent en vendant leurs produits.

« Nous ne voulons pas faire cela d'une manière qui pourrait diluer l'expérience dans son ensemble. Nous essayons de trouver une façon harmonieuse pour fondre cela dans notre contenu existant », précise Moe Mernick.

La communauté d’Hometalk a naturellement de plus en plus tendance à se répandre à travers le monde. Et la startup a pour projet de lancer des versions locales du site dans des grandes régions comme l'Asie.
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