Grâce au talent d'exposition et aux connaissances détaillées d'Yvan Blot, beaucoup d'entre nous, maintenant, sont très au courant des référendums d'initiative populaire et des bienfaits qu'ils apportent aux populations qui en bénéficient. Certains pensaient que seuls les Suisses les utilisaient, mais en fait le système est appliqué dans beaucoup d'endroits du monde et avec succès ; ce succès est frappant quand il parvient à arrêter les excès de la dépense publique et de la fiscalité. L'association « Contribuables Associés », de son côté, se livre au même combat, à savoir la demande insistante de l'organisation en France de ces référendums, tant à l'échelon national qu'à l'échelon local. Nous savons que le véritable simulacre auquel s'est livré, récemment, le pouvoir en place, à ce sujet, est un coup pour rien, la classe politique visible ne voulant surtout pas donner la parole au peuple.
Dans ce contexte, l'idée de privatiser les référendums paraît tout à fait insolite, mais nous allons montrer que c'est le contraire. En fait il s'agit d'organiser, tout à fait à la base, de petits référendums locaux, ce qui est à la portée de n'importe quel citoyen ; en cas de succès et si l'on arrive à empêcher les menées ruineuses de certains potentats, cela pourrait allumer une sorte d'incendie qui rejoindrait la lutte menée au sommet et rappelée plus haut.
LA FEUILLE DE ROUTE
Il est possible de tracer la feuille de route d'une telle entreprise.
D'abord, créer une association, ce qui est facile.
Veiller à n'avoir aucun lien visible ou potentiel avec quelque parti que ce soit.
Donner, dès le départ, à l'association une vocation nationale, malgré le caractère modeste des premiers projets, et, ceci, en vue d'assurer le financement des investissements nécessaires.
Ne s'attaquer au début qu'à des cibles extrêmement modestes, ce qui limite le champ d'action à celui de simples communes. Se mesurer avec des collectivités, comme les conseils régionaux, les conseils généraux, les grandes communes, serait s'en prendre à des personnages dont la folie dépensière est bien connue et qui tirent à vue sur tous ceux qui veulent les empêcher de volatiliser notre argent sans compter.
Choisir comme première cible un objectif facile ; c'est une véritable guerre contre les prédateurs publics qu'il s'agit de gagner : mieux vaut pour allumer l'incendie commencer par une victoire même si elle est facile.
Le nombre des opérations que l'on peut arrêter au niveau d'une commune, même petite, est tout à fait considérable : salle des fêtes, salle de sport, piscine, voyage intempestif dans des lieux paradisiaques, etc.
Il est impératif de tenter d'arrêter l'opération au moment où l'intention est annoncée et pas lorsque la salle de sport est déjà à moitié construite ou encore lorsqu'on a lancé, comme il est d'usage, des demandes abusives de subventions aux départements et jusqu'à l'Europe.
Il y a nécessairement des investissements à prévoir : locaux pour déposer les urnes, publicité dans les journaux, assistance éventuelle d'avocats, organisation du dépouillement, etc. L'association ayant vocation nationale n'aura pas de mal à récolter auprès d'un public nombreux de petits dons permettant le support de ces investissements ; de même, elle apportera son savoir-faire.
Le texte ci-dessus n'est qu'un projet de feuille de route. Il appartiendrait aux dirigeants de l'association, après sa création, de raffiner ce projet. S'il y a plusieurs initiatives concurrentes, tant mieux : de la concurrence naît le succès.
L'INCENDIE
Arrêter la folie des dépenses publiques, des déficits et de l'endettement est un problème de survie non seulement en France mais aussi ailleurs. Sans aller très loin, en Belgique, les bourgmestres ne sont guère réputés pour leur sagesse financière. Des succès en France pourraient faire tache d'huile dans ce pays et pousser nos amis belges à faire de même.
Si l'idée se réalise, le premier succès pourrait se répéter et conduire à des opérations plus importantes. L'incendie naissant à la base rejoindrait quelque part l'action idéologique signalée plus haut et l'ensemble pourrait conduire, qui sait, à des évolutions majeures.
Michel de Poncins