Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)
Michel de Poncins

Michel de Poncins

Ancien directeur de société, Michel de Poncins est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, et docteur en Économie.

Il est fondateur et président de l'association Catholiques pour les Libertés Économiques (CLE), qui organise régulièrement à Paris des conférences sur des sujets de société.

Il est administrateur du Cercle Renaissance

Dans ses livres, articles et conférences, il analyse principalement le dirigisme étatique qui est, à ses yeux, le phénomène économique le plus significatif de notre époque.

Michel de Poncins anime aussi deux magazines catholiques sur Internet : Tocqueville Magazine et Radio Silence. Il pourchasse le gaspillage des deniers publics, qui est pour lui une destruction pure et simple des ressources produites par les gens qui travaillent. Il a écrit un certain nombre d'ouvrages sur ce thème, donnant des exemples de dilapidations montrant les maux que cette dilapidation entraîne, ou montrant la voie d'un redressement possible.

PRIVATISER L'ECOLE

Audience de l'article : 2323 lectures
Nombre de commentaires : 2 réactions
Le titre de ce flash n'est ni un gros mot ni une galéjade et en évoquant l'école nous couvrons évidemment tout l'ensemble éducatif français, l'équivalent d'une armée soviétique d'après les connaisseurs. Il rassemble environ 15 millions d'élèves et étudiants ainsi que 1 million d'enseignants. Un objectif raisonnable pour un gouvernement soucieux du bien commun serait de privatiser ce Mammouth. A se limiter aux aspects économiques qui ne sont pas et de loin les seuls, les avantages seraient immenses. Les économistes savent que toute privatisation diminue les dépenses de moitié grâce à l'amélioration de la qualité des services rendus. Plus la fonction à privatiser est importante plus il s'impose de la faire.
Le budget de l'Education Nationale est grosso modo de 60 milliards d'euros, l'importance de l'enjeu est donc immense. Vu l'énormité du Mammouth des étapes seraient nécessaires, les bienfaits suivant chaque étape.

UN SUPPOSE MINISTRE

L'évènement nouveau depuis quelques jours est que Vincent Peillon, le supposé ministre de l'Education Nationale, a mal à la tête, se prenant régulièrement les pieds dans le tapis et jetant dans la rue des quantités d'enseignants. Il n'est qu'un supposé ministre ; à lire la liste des membres du gouvernement il est accompagné et surveillé par plusieurs collègues ayant leur mot à dire. Cette pyramide incertaine reflète tout bêtement l'avidité financière des politiques et l'absurde règle de la parité ; le résultat est évidemment pour chaque mouvement les ridicules réunions interministérielles avec leurs cacophonies habituelles. Nous avons même vu dans le passé de grandissimes parlottes organisées dans la France entière pour brasser du vent sans aucun résultat.
Plus grave, il s'ajoute derrière cette façade l'ombre portée des syndicats seuls et largement maîtres de la manoeuvre avec à leur tête le FSU. Plusieurs des prédécesseurs de Vincent Peillon s'étaient plaints de ce que les syndicats étaient informés avant eux des évènements.
Comme tous les Mammouths qui rongent la France, l'Education Nationale s'efforce d'agrandir son territoire. Elle tente de capter la formation professionnelle des adultes et, depuis peu, la petite enfance avec pour objectif final de la faire échapper à l'influence légitime des parents.

LES CONSEQUENCES

Les résultats, indépendamment de l'effet de ruine évoqué plus haut, sont fortement négatifs. Sur le plan de la réussite scolaire et de l'apprentissage des fondamentaux, la France n'est pas dans les meilleurs. Parallèlement la qualité s'est écroulée non seulement par développement de l'illettrisme mais aussi par baisse générale de tous les niveaux. En première année d'Université, certains présumés étudiants ne savent pas vraiment lire.
Ayant véhiculé l'idée du bac pour tous, le Mammouth a déprécié l'importance du bac en laissant entrer à l'Université de faux étudiants. La fausse idéologie du « bac plus tant» joue un rôle formidablement destructeur dans tout le corps social. Pourquoi ne pas aller à un bac plus vingt pour ensuite faire valoir des droits acquis à une pré-retraite ?
Etre étudiant devient un métier. Mieux vaut gagner sa vie en faisant de fausses études que de s'escrimer à aller dans un marché du travail incertain et, en cas de succès dans la recherche du boulot, de devoir se lever tôt le matin pour aller en fait payer des impôts. La création d'une catégorie administrative spéciale de logements, le logement étudiant, que l'on veut, bien à tort, encourager est un fait. C'est d'autant plus facile que ces étudiants, certains ne sachant presque pas vraiment lire, ont retenu au moins de leurs premières études que le droit au logement ferait partie des droits de l'homme, seul horizon qui leur est proposé.
Unr obligation scolaire prolongée abusivement après treize ans décourage des élèves imperméables aux études abstraites d'aller vers les enseignements professionnels où ils auraient trouver leur avenir.
Force est enfin de constater que sous l'influence de gauchistes et même sous des gouvernements de la prétendue droite, les manipulateurs du Mammouth ont diffusé des idéologies délétères comme la théorie du genre, nouvelle fausse idole du monde contemporain.

SE LIBERER DU MAMMOUTH

Quel serait le chemin pour nous libérer du Mammouth par étapes ? La privatisation pourrait commencer par le bon scolaire qui permettrait aux parents de s'adresser à l'école de leur choix ceci dans une saine concurrence. L'absence du bon scolaire est une véritable punition infligée aux parents qui choisissent l'éducation de leurs enfants et qui doivent payer deux fois. L'observation d'exemples positifs à l'étranger ferait gagner du temps dans la mise au point des détails. La population serait, à coup sûr, favorable ainsi qu'on avait pu le voir lors de la célèbre manifestation nationale pour la liberté de l'enseignement après l'arrivée au pouvoir de Mitterrand.
La mise en vente des universités serait relativement facile à faire. L'incroyable prospérité des universités américaines indépendantes avec la grande qualité de leur formation est bien connue. La vente de certains lycées célèbres pourrait suivre.
Si ce rêve ne se réalise pas le Mammouth risque de mourir à petit feu dans sa mauvaise graisse, pour le plus grand dommage des moins favorisés qui ne savent pas ou ne peuvent pas échapper à son emprise.

Michel de Poncins
Poster un commentaire

2 Commentaires