La maîtrise monétariste semble se situer plus outre atlantique qu’en Europe… Pour notre plus grand malheur
2015 aura été une année charnière car c’est l’année où les gens de la Fed ont enfin décidé quel’Amérique (c’est-à-dire les Etats-Unis…) allait enfin pouvoir commencer à rétablir des taux normaux (et retrouver une croissance normale) après les fortes turbulences des années passées qui furent historiques, c’est-à-dire extraordinaires (dans le sens où elles sont sorties de l’ordinaire).En effet, des taux de base à zéro, et même négatifs en Europe, c’était impensable, inimaginable, inconcevable, mais, comme l’a fort justement dit Jean-Claude Le Tricheur (c’est peut-être la seule déclaration intelligente qu’il aura faite !) : après les turbulences financières de 2008, tout est possible, y compris ce qui était auparavant impensable, inimaginable, inconcevable.
Un petit retour en arrière s’impose…
Les gens de la Fed maitrisent manifestement parfaitement bien le monétarisme au point qu’ils sont les seuls à pouvoir tirer a priori les ficelles de ce jeu de marionnettes.
Ainsi, juste avant de prendre ses fonctions à la tête de la Fed, le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke a pris une position dominante en supprimant la publication des chiffres de l’agrégat monétaire M3 de façon à ce que seuls les gens de la Fed puissent analyser correctement l’évolution de ces agrégats monétaires en masquant l’hypertrophie en M3-M2 qu’ils s’apprêtaient à faire éclater en flinguant pour l’exemple la banque des frères Lehman, ce qui fut le point de départ de ces fortes turbulences.
En l’absence des données américaines, il est possible d’évaluer l’importance de cette hypertrophie en M3-M2 en se référant à celle qui est observable dans la zone euro qui a connu le même type de dysfonctionnement par effet d’entrainement,
Document 1 :
Cette hypertrophie en M3-M2 a été de l’ordre de 450 milliards d’euros. Elle a éclaté dans la zone euro ainsi qu’aux Etats-Unis en faisant de fortes turbulences mais, comme les fondamentaux américains ont été restaurés, la croissance a pu y repartir sur un rythme relativement faible et seulement en 2015 car elle est ralentie par l’hypertrophie en M3-M2 au Japon, en M1 en Chine et dans la zone euro, c’est-à-dire chez leurs grands partenaires économiques.
En effet, les autorités japonaises n’ont jamais voulu prendre les mesures draconiennes comme l’a fait le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke (en flinguant sans scrupule des banques et de grandes entreprises dirigées par la nomenklatura locale) si bien que les entreprises japonaises restent irrémédiablement… bridées pour le plus grand profit de leurs concurrents américains.
Les gens de la Fed ont formé leurs homologues chinois aux subtilités du monétarisme qu’ils ont remarquablement bien assimilé mais ils n’ont pas encore pu mettre en œuvre les mesures qui s’imposent, ce qui demande un certain temps, leur priorité ayant été de prolonger une forte croissance pour entretenir l’augmentation du niveau de vie de la population.
Dans la zone euro, comme le manque de culture monétariste est total, y compris et même surtout parmi les Marioles de la BCE, les erreurs s’accumulent…
Ainsi par exemple, l’agrégat monétaire M1 continue à augmenter vertigineusement : de 63 milliards d’euros fin novembre par rapport au mois précédent !
Document 2 :
… ce qui correspond à une augmentation de 13 % d’une année sur l’autre et même de 15 % en France d’après la Banque de France !
Document 3 :
… alors que la croissance du PIB nominal (d’une année sur l’autre) est nulle !
Document 4 :
M1 atteint maintenant 63 % du PIB annuel de la zone euro alors que cet agrégat ne devrait en représenter que 17 % comme aux Etats-Unis où l’argent y est sain, ce qui est le premier pilier des Reaganomics,
Document 5 :
Cette hypertrophie en M1 est de l’ordre de… 4 800 milliards d’euros, c’est-à-dire plus de 10 fois celle de M3-M2 qui a provoqué les grandes turbulences de 2008 et une crise, la pire depuis celle de la Grande Dépression des années 30 !
Document 6 :
C’est tellement gros que personne ne voit cette hypertrophie en M1 et évidemment personne ne comprend la gravité de la situation.
Pire même, les Marioles de la BCE s’obstinent dans leurs erreurs…
Ils ont proposé de prêter des centaines de milliards d’euros supplémentaires aux banques à des taux quasiment nuls pour qu’elles prêtent à leur tour cet argent aux entreprises et aux ménages, mais, d’une part la demande de crédits est très faible à cause de l’absence de croissance, et d’autre part, les banques sont peu disposées à prêter à des clients qui peuvent faire défaut.
De toute façon, les banques regorgent de disponibilités qu’elles ne prêtent qu’à la BCE : 757 milliards d’euros au dernier bilan de la BCE !
Document 7 :
… car leurs dirigeants savent parfaitement bien que la situation de beaucoup de banques est mauvaise (les risques de faillites en cascades sont élevés, en particulier parce qu’elles ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement), si bien que le marché interbancaire est encore et toujours bloqué.
La Buba s’est toujours opposée (en vain) à cette politique monétaire dite accommodante mais Jens Weidmann ne s’exprime plus publiquement depuis un certain temps à ce sujet. Pourquoi ?
Parce qu’il craint que tout s’écroule ?
Le Q€ de la BCE qui a commencé début mars (2015) n’a produit aucun effet positif.
Il en sera de même à l’avenir.
Au mieux, en 2016 et au cours des années suivantes, les pays de la zone euro sont condamnés à une stagnation durable s’accompagnant d’un désordre croissant.
Au pire, tout est possible, y compris ce qui était auparavant impensable, inimaginable, inconcevable…
Pour résorber cette gigantesque hypertrophie en M1, il n’existe a priori aucune solution possible.
Il n’y a pas d’antériorité à un tel cas.
De toute façon, tous mes meilleurs vœux aux personnes qui lisent ce que j’écris…