Le géant du consulting Accenture et le non moins géant bancaire Barclays viennent depublier un rapport qui, pour la première fois, tente de chiffrer le coût des invetissements nécessaires pour atteindre les objectifs de la politique "climat et énergie" de l'union Européenne. Ce rapport estime ces coûts à 2900 milliards d'euros (deux mille neuf cent milliards. Pas une faute de frappe) entre 2010 et 2020.
Pour 3 000 milliards, t'as plus rien !
Pour ce prix, nous réduirions nos émissions de CO2 au niveau de ce qu'elles étaient en 1990, ce qui ne servirait rigoureusement à rien:
- L'Europe ne produit que 1/7ème du CO2 mondial, et ni les pays émergents, ni le Japon, ni la majorité répubicaine au sénat US n'ont la moindre intention de faire le même effort : La responsabilité du CO2 dans une hypothétique catastrophe climatique, ils n'y croient plus depuis longtemps. Même si par extraordinaire, les alarmistes avaient raison, les efforts de la petite Europe ne serviraient à rien.
- Si, comme cela est de plus en plus probable quoiqu'en dise la presse française, les "alarmistes du CO2" nous ont promené depuis le début (et les nombreuses erreurs et fraudes manifestes révélées au sein des rapports du GIEC accréditent cette thèse), nous devrions dépenser en pure perte l'équivalent de 2,4% de notre PIB annuellement pour une chimère.
Le rapport Accenture décortiqué
Sur mon "canal historique" (le blog objectif liberté), JM Bélouve, auteur d'un ouvrage de référence sur les arrières cuisines scientifiques, politiques et financières du "réchauffement" climatique, décortique le rapport Accenture-Barclays en détail. Je vous en livre ici une courte synthèse:
- Les chiffrages de Barclays et d'Accenture sont méthodologiquement de bonne qualité. Si la prévision est un art difficile, les deux entreprises se sont données les moyens de ne pas produire une analyse trop superficielle.
- Les rédacteurs reconnaissent que l'utilité en terme de réduction des températures discernables (en supposant les hypothèses de relation entre CO2 et température globale du GIEC exactes) sera faible.
- Pourtant, loin d'en déduire que les politiques de l'UE doivent être abandonnées ou du moins infléchies, les deux entreprises proposent que l'état augmente et perrennise ses soutiens (subventions et législations contraignantes) aux "nouvelles industries vertes". Le rapport fustige la volte face de l'Espagne sur le photovoltaïque, par exemple.
- D'une façon générale, le rapport propose que les dispositifs de taxation de l'énergie carbonnée soient étendus et servent à déverser une manne sur les lobbys industriels "verts", lesquels seraient financés par le lobby financier "vert".
Un exercice de Lobbying très bien argumenté
Le lecteur notera que la banque Barclays est membre d'un lobby appelé Unepfi, qui regroupe tout le gratin de la finance mondiale au sein d'une excroissance de l'ONU visant à promouvoir les business verts, et que le leader de l'équipe qui a rédigé le rapport, Théodore Roosevelt IV, a partie liée avec Al Gore et dirigeait les investissements "verts" de Lehman avant que celle ci ne fasse faillite.
Bref, le rapport cite des chiffres très bien étayés mais n'en constitue pas moins un exercice de lobbying à destination des politiques, et ne peut en aucun cas être considéré comme "neutre" ou "objectif".
Financement: On nous refait le coup des subprimes
Le plus croustillant est sans doute le passage sur le financement de ces 2900 milliards. Le rapport propose ni plus ni moins que de recréer à l'échelle européenne le système qui a engendré la bulle des subprimes aux USA: des obligations "vertes" de préférence garanties par l'état serviraient à financer des prêts très risqués aux entreprises de production et de distribution de technologies "vertes" et autres projets "décarbonnants", les banques servant d'intermédiaires et encaissant les spreads, sans courir de risques financiers par elles mêmes. Les obligations seraient structurées selon les mêmes principes que la titrisation par tranche dont les graves vices conceptuels ont été révélés par les investigations autour du foreclosure gate.
Bref, Accenture et Barclays proposent de mettre en oeuvre des "Green Backed Securities" vertes et européennes, avec sans doute des organismes interbancaires soutenus par des garanties publiques (des "Fannie Mae" vertes...) pour assurer la lubrification du système.
Nous refaire le coup des subprimes avec le réchauffement climatique, il fallait oser. Accenture et Barclays, en toute impudeur, ne prennent pas de gants pour tenter de convaincre les pouvoirs publics de mettre en place un schéma d'extorsion des contribuables au profit des grandes puissances financières.
Danger : Lobby financier "vert" au sommet de son art
Le danger est que la qualité des études et références chiffrées de la partie descriptive du rapport lui donnera une très forte crédibilité apparente permettant à nos décideurs (qu'ils soient illuminés, idiots ou simplement corrompus ne change rien à l'affaire) de justifier la mise en oeuvre de ces politiques envers et contre tout, alors que dans le reste du monde, la "maison du GIEC" s'effondre.
Un tel entêtement, s'il se confirme dans le temps, et l'énormité des sommes en jeu, devraient accélerer le mouvement de fuite de nombreuses industries touchées par les nouvelles taxes et contraintes législatives du paquet climat énergie vers des cieux émergents dont les politiques sont moins sensibles au fétichisme climatique.
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Lire également:
Le rapport Accenture-Barclays: "Carbon Capital, Financing the low carbon economy" (PDF)
La critique de JM Bélouve: Trois mille milliards d’euros pour la politique climatique européenne
Le dossier "réchauffement climatique" d'Ob'Lib'
Plus de 40 articles exposant les mythes véhiculés par les tenants des théories carbocentristes sur les changements climatiques et notamment:
Les grands barons du Réchauffement Climatique, suivez l'argent !
L'enterrement du Climate Gate permet de maintenir ouverte la chasse aux milliards verts
Les articles de JM bélouve sur les peu ragoûtantes arrière-cuisines politico-financières du réchauffement climatique (blog Turgot)
Le livre de JM Bélouve, "la servitude climatique"
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