Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
Quand la justice est une arme par destination
Audience de l'article : 1578 lecturesLes hommes de l’Etat se déclarent satisfaits et affirment qu’il est temps de reconstruire le lien social. Il faut lire qu’ils sont heureux d’avoir en mains une monnaie humaine d’échange à la merci de leur justice pour pouvoir contraindre les Gilets Jaunes à rentrer dans l’ordre qu’ils imposent par la force.
Ils se déclarent satisfaits de leurs forces de l’ordre, police et justice réunies.
Il y a juste un problème, c’est qu’il semble bien que, même si elle n’est pas d’accord sur les solutions, une majorité de français parait ne plus vouloir de l’ordre que les hommes de l’Etat tentent de maintenir par la force.
Dans ces conditions il ne faut pas se tromper.
Les forces de l’ordre sont les vraies forces du désordre. Ce ne sont pas les manifestants les initiateurs du désordre malgré les apparences puisque, dans une société qui se dit démocratique, les forces de l’ordre imposent un ordre dont une majorité ne veut plus.
Il y a là une inversion des valeurs républicaines, que nous vendent les hommes de l’Etat, habituelle mais toujours intellectuellement choquante.
Personnellement, si j’avais été un responsable des Gilets Jaunes, je n’aurais pas maintenu le mot d’ordre de manifester ce Samedi 8 Décembre.
Les atouts des Gilets Jaunes sont une adhésion majoritaire des français à leur contestation et une réactivité extrême dans l’action, pendant que les hommes de l’Etat sont minoritaires et doivent compter avec une énorme inertie dans leurs actes et leurs réflexions.
La mobilisation totale des forces de l’Etat ce Samedi était une victoire suffisante pour les Gilets Jaunes en coût et en énergie à la charge des hommes de l’Etat. En refusant le combat et en le reportant d’une semaine les Gilets Jaunes affaiblissaient terriblement le dispositif répressif qui aurait eu du mal à se reconstruire la semaine suivante, ils évitaient l’érosion de la majorité populaire due à une violence inévitable, ils ne perdaient pas leurs combattants pris aujourd’hui en otage.
Je l’ai dit sur un de leurs sites, mais j’ai été censuré par les modérateurs. Qu’importe.
La radicalisation ne peut que s’installer à la suite de cette bataille perdue comme cela était prévisible. C’est dommage.
La justice, cette arme par destination entre les mains des hommes de l’Etat, va une nouvelle fois faire la preuve qu’elle est tout sauf la justice.
Pas de surprise pour nous, les contrôlés fiscaux. Dommage pour les Gilets Jaunes.
J’avais beaucoup de sympathie pour ces insoumis.
Malheureusement, leur inexpérience et leur manque de penseurs vont leur être fatals. Ils sont déjà en voie de disparition par lassitude des français et par récupération venant des hommes de l’Etat, de la majorité ou de l’opposition.
Il faut dire qu’ils ont mené leur combat instinctivement, sans en comprendre vraiment la portée. Ils n’ont pas pris conscience qu’ils se battaient tout simplement contre l’oppression, pour la liberté individuelle. Ils ont cru qu’ils agissaient contre une mauvaise organisation accidentelle, ponctuelle, réformable en l’état.
Ils vont droit vers leur Saint Barthelemy, car ils se battent pour la liberté, pour la responsabilité, contre le dogme collectif, comme les protestants en leur temps, qui ont fini par conquérir le monde.
Les Gilets Jaunes se battent contre deux mille ans de soumission culturelle. Le catholicisme hier, la religion musulmane aujourd’hui sont les outils de la soumission utilisés par les hommes de l’Etat. Ce sont ces religions qui prêchent la soumission à une élite qui représenterait Dieu sur terre et à laquelle il faudrait obéir aveuglement, soumettre sa liberté et sa personnalité.
Déjà les révolutionnaires de 1789 se sont fracassés sur cette soumission culturelle. Ils ont guillotiné Louis XVI, mais c’est l’église qui a eu raison d’eux.
Nous partons droit vers l’erreur de scénario. Peut-il en être autrement ?
Sans doute que non tant la pression culturelle est forte. Finalement la Justice, arme par destination, va encore broyer du français. N’est-ce pas son pain quotidien ?
Bien à vous. H. Dumas