Henri Dumas
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Libéral convaincu, je tire des expériences de ma vie une philosophie et des propositions.
Le tout sans prétention de vérité.
Mon blog : www.temoignagefiscal.com
On les comprend
Audience de l'article : 2298 lecturesDe gros dégueulasses de la Stasi jouissent de confortables situations en tant que fonctionnaires reclassés. La plus grande partie des gens ne se rappelle plus très bien comment fonctionnait leur pays sous le régime de la Stasi, certains même idéalisent l’ancien régime et voudraient le réinstaller.
Les victimes, qui portent dans leur cœur et dans leur tête les stigmates de l’oppression, de la terreur et des injustices aveugles de la Stasi, ne parviennent pas à les oublier. Elles s’étonnent que la Stasi paraisse n’être qu’un horrible cauchemar, dont elles seules auraient fait les frais.
La vie a recommencé, comme avant, la Stasi en moins, les hiérarchies quasiment à l’identique, sans que personne ne paraisse aujourd’hui songer à dédommager les victimes de leur calvaire passé.
Rappelons ce qu’était la Stasi
C’était le bras armé chargé de faire appliquer une idéologie collectiviste qui avait la prétention de régenter politiquement tous les aspects de la vie des individus. Le bonheur était imposé, il passait par la suppression de la propriété privée, de l’économie de marché. Une propagande de tous les instants avait érigé ce système en vérité incontestable, nul n’était habilité à penser autrement.
La Stasi était chargée de contraindre ceux qui donnaient l’impression qu’ils doutaient de cette organisation politique et sociale. Une telle mission, si contraire aux libertés élémentaires de l’homme, ne pouvait s’exercer qu’avec des pouvoirs exorbitants et des moyens de coercition équivalents, le tout accompagné d’une justice complice donnant un semblant de réalité à cette folie.
Evidemment, un tel système ne peut qu’enfanter des abus de droit en série, des crimes intellectuels, des spoliations qui finissent par des crimes crapuleux illimités. Dans ce cas, l’irréel, qui dépasse l’imagination, est que les victimes paraissent subir un châtiment mérité, ce que tout le monde, y compris elles-mêmes, finit par croire ou faire semblant de croire, rendant ainsi leur calvaire particulièrement inhumain et dévastateur.
Inutile de se demander comment une chose pareille peut exister.
Elle existe aussi bien dans notre passé que dans notre présent d’homme, ici ou ailleurs.
Les ingrédients sont toujours les mêmes.
D’un côté, une bonne dose d’envie de la part de ceux qui trouvent que la vie ne leur apporte pas ce qu’ils sont en droit d’exiger.
De l’autre côté, des ambitieux-prétentieux qui se persuadent, et persuadent les autres, qu’ils sont capables de leur apporter richesse, bonheur et justice pour peu que leur soient donnés, ou qu’ils prennent par la force, les pleins pouvoirs.
A partir de là, le coup est parti. L’individu ne compte plus, il doit allégeance à la pensée que l’on affirme commune et indispensable, ensuite l’ambition personnelle de ceux que l’on a mis au pouvoir ou qui l’ont pris à cet effet va faire le reste.
L’enchainement n’a aucune exception. Chaque fois que la liberté individuelle est bafouée, quelque soit le motif, la Stasi ou son équivalant arrive et avec elle la cohorte des abus de droit, des pertes de liberté, de la souffrance des hommes, des individus, sans que jamais ne soit à cette occasion constatée une amélioration générale pour ceux qui pensaient profiter du système. Au contraire, tous finissent par en pâtir gravement.
Impossible de ne pas penser à Bercy.
Effectivement, pour Bercy, les ingrédients sont les mêmes.
En France aujourd’hui, ceux qui quémandent le pouvoir et l’obtiennent ont la prétention d’installer l’égalité, donc le bonheur qu’elle engendrerait. Mais, ils exigent pour cela des moyens matériels illimités et une place la plus réduite possible pour la liberté individuelle au profit d’une pensée collective que la propagande se charge, à travers les moyens audiovisuels, de répandre largement.
Où la chose diffère, c’est qu’elle a la prétention de ne pas être imposée par la force, de découler d’un souhait collectif qui se serait exprimé par la démocratie.
Ici, le vice est total. Est-il plus intelligent que celui qui a installé abruptement le communisme en Allemagne de l’Est ?
De mon point de vue non. Il n’y a de différence que dans le type de propagande. Celle que nous recevons est adaptée à notre société, à ses paradigmes.
Dans les faits, la situation est exactement la même et surtout les dégâts sont parfaitement identiques.
Les tenants du pouvoir nous mentent. Ils cherchent à nous faire croire que notre société serait exceptionnelle, que les autres seraient dans l’erreur, que nous sommes en avance sur notre temps.
Tout en sanctifiant la liberté individuelle, ils la cantonnent artificiellement dans les activités marginales (culture, religions etc…), sur les problèmes essentiels (politique et économie) ils ne supportent aucune contestation.
Leur bras armé, leur Stasi, c’est Bercy. Bercy est au dessus des lois.
Bercy peut, à tout moment, inventer une histoire vous concernant qui provoquera votre ruine, vous rendant ainsi inoffensif, vous excluant de la société.
La justice dont dépend Bercy n’existe pas. Il s’agit de tribunaux staliniens, qui n’ont de justice que le nom, mais qui n’en ont ni le fonctionnement ni les résultats.
L’ensemble, tout comme la Stasi, parait à ceux qui regardent conforme aux nécessités de la vie en collectivité et indispensable à la bonne marche de la société. Les cris de souffrance des victimes sont inaudibles, chacun pensant que la victime sera toujours l’autre.
Si, par cas, cette oppression disparaissait fortuitement, rien ne changerait. Les acteurs actuels de ces forfaitures “bercyennes”, hormis peut-être un ou deux pour l’exemple, ne seraient pas inquiétés et resteraient à leur place.
La liberté retrouvée pour tous effacerait immédiatement le souvenir des exactions actuelles de Bercy, certains même les regretteraient.
Seuls ceux qui sont actuellement détruits par Bercy se souviendraient, ce souvenir serait pour eux une nouvelle souffrance face à l’indifférence des autres et à la force de l’oubli social.
Bien cordialement. H. Dumas