Thibault Doidy de Kerguelen
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Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/
Les faiblesses du régime présidentiel
Audience de l'article : 1409 lecturesLes deux ectoplasmes qui nous gouvernent nominalement n’ont rencontré en 20 mois aucun succès. La situation dramatique du sous-emploi atteint désormais, en fait, 6 millions de personnes, bien au-delà du nombre officiel des chômeurs indemnisés en métropole. Les autres chiffres, eux des défaillances d’entreprises, ceux du commerce extérieur, ceux du déficit budgétaire, ceux des comptes sociaux, ceux des recettes fiscales encaissés pr l’État témoignent tous de la même pente catastrophique vers l’abîme et le chaos.
Tout cela reflète autant la médiocrité des hommes que l’absurdité d’un système.
Les lois de plus en plus attentatoires au droit naturel que les socialistes ont fait voter et celles qu’ils se proposent d’aggraver encore, entraîneront des conséquences culturelles catastrophiques, au plan de la morale sociale, au plan de la famille, au plan de la démographie.
Mais nos gouvernants peuvent se targuer d’un résultat imprévu.
Ils sont parvenus à abaisser encore plus les deux fonctions qu’ils exercent en tant que chef de l’État et chef du gouvernement. Au point que bientôt il deviendra évident que l’une des deux ne sert plus à rien.
Commençons par la présidence.
Mérite paradoxal de Sa Hollandaise Nullité : l’actuel tenant du titre est parvenu à baisser au-dessous de tout niveau prévisible le prestige de sa fonction, en lente érosion depuis 40 ans, que les sots persistent à tenir pour « suprême ». Il ouvre ainsi le champ de la réflexion à une nécessaire réforme des institutions.
Un jour à Ankara, après avoir subi le camouflet poli de sa réception glaciale au Vatican, « il » joue encore au chef de l’État. Il semble même décidé à faire la guerre, indépendamment de la disproportion des moyens, parce que cela pose au grand homme.
On peut le dire : dans la dégringolade constante du pouvoir, là aussi depuis la mort de Georges Pompidou, jamais le pays n’était tombé aussi bas. Après deux années d’exercice la question apparaît de plus en plus dans les conversations : Tiendra-t-il « ses » 5 ans ? Et le peuple français, tiendra-t-il jusqu’au terme ?
En France, le bail du président de la République française a été ramené à un quinquennat renouvelable. La durée de ce mandat est définie aux termes l’article 6 de la Constitution de la Cinquième République française.
Il y a plus de 13 ans, à la suite d’un référendum organisé par le lamentable Jacques Chirac, la loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 l’a ramené de sept à cinq ans. Le quinquennat est ainsi entré en vigueur à l’occasion de l’élection atypique de 2002.
Cette réforme, passant de l’ancien septennat, durée traditionnelle inventée en 1873, à l’actuel mandat de 5 ans, avait été votée dans l’indifférence. Elle a pourtant profondément modifié l’équilibre des pouvoirs. Par un surcroît de malfaisance, le calendrier si malencontreusement adopté au même moment par le gouvernement Jospin n’a fait qu’en aggraver les conséquences.
Plaçant systématiquement, depuis plus de 10 ans, l’élection de l’Assemblée nationale juste après celle du chef de l’État, cette disposition pratique a encore renforcé le caractère plébiscitaire de nos institutions.
On veut inciter les Français à se déterminer autour d’une personne. On l’identifie à un concept. On l’affuble d’une illusion, sans tenir compte de la représentation nationale.
La pratique tourne encore plus le dos à la théorie juridique selon laquelle nous vivrions dans une régime … parlementaire. Car, en droit strict notre constitution prévoit la possibilité, tout à fait virtuelle, pour les députés de « mettre en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d’une motion de censure ».
Organisée par l’article 49-2, cette éventualité ne s’est concrétisée qu’une fois, il y a plus d’un demi-siècle, en 1962. Cette date coïncide précisément avec le moment où l’on opéra la nouvelle rédaction de l’article 7, cette réforme décisive et dramatique ayant institué l’élection du président au suffrage universel.
Tout cela amène à se demander aussi à quoi sert l’hôtel Matignon, ses douzaines de douzaines de collaborateurs, de conseillers, de mouches du coche, de chauffeurs de maîtres, de coulissiers et de cuisiniers.
Le Premier ministre n’est, depuis 50 ans, qu’un « collaborateur » du chef de l’État. Le mot choqua lorsqu’il faut employé pour la première fois, lapsus commis au détriment de François Fillon. Mais la chose fut solidement installée, dès le gouvernement Debré de 1959. Les périodes dites de « cohabitation » ont constitué des exceptions, renvoyant vers l’Élysée le soupçon d’inutilité du double pouvoir et ce fut en grande partie pour ne pas y revenir que l’on fit voter le quinquennat.
On peut sans doute regretter que les Français ne s’intéressent pas aux avantages évidents de la monarchie constitutionnelle ou d’une véritable démocratie parlementaire.
L’ensemble de ces facteurs pourrait donc conduire à la seule évolution logique du système, instituant dans le cadre actuel un véritable régime présidentiel, en supprimant la fiction d’un prétendu chef de gouvernement.
On économiserait dès lors beaucoup d’argent, on pourrait réduire le nombre de ministres et celui des technocrates investissant leurs cabinets. Rappelons que le gouvernement de Mme Merkel compte 16 membres, y compris la chancelière. Autour de M. Ayrault gravitent 20 ministres et 17 ministres délégués.
Ne pourrait-on commencer par cette source évidente de gaspillage la baisse nécessaire des dépenses publiques ?
Jean-Gilles Malliarakis
Longtemps éditeur, chroniqueur sur Radio Courtoisie, membre fondateur de Lumière 101, fondateur ou initiateur de plusieurs mouvements politiques de droite, Jean-Gilles Malliarakis s'est orienté maintenant vers une analyse et une réflexion approfondie des mécanismes libéraux au service des Nations. Il a écrit plusieurs ouvrages dont "Pour une libération fiscale" que vous pouvez trouver à la librairie en ligne de "MaVieMonArgent"
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