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Michel de Poncins

Michel de Poncins

Ancien directeur de société, Michel de Poncins est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, et docteur en Économie.

Il est fondateur et président de l'association Catholiques pour les Libertés Économiques (CLE), qui organise régulièrement à Paris des conférences sur des sujets de société.

Il est administrateur du Cercle Renaissance

Dans ses livres, articles et conférences, il analyse principalement le dirigisme étatique qui est, à ses yeux, le phénomène économique le plus significatif de notre époque.

Michel de Poncins anime aussi deux magazines catholiques sur Internet : Tocqueville Magazine et Radio Silence. Il pourchasse le gaspillage des deniers publics, qui est pour lui une destruction pure et simple des ressources produites par les gens qui travaillent. Il a écrit un certain nombre d'ouvrages sur ce thème, donnant des exemples de dilapidations montrant les maux que cette dilapidation entraîne, ou montrant la voie d'un redressement possible.

LE FMI ET SES FRASQUES 

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Nous allons évoquer les frasques du FMI, mais ce n'est pas forcément celles de DSK dont les médias nous abreuvent à longueur de journée. Il reste cependant qu'un observateur attentif et subtil peut probablement trouver des liens entre tous les phénomènes.

Pour sauver en quelque sorte DSK, la presse, les médias et tous ses anciens amis chantent les louanges de son action à la tête du Fonds Monétaire International (FMI) ; nous ne les suivrons pas sur ce chemin et à entendre dans la rue les peuples irlandais, portugais et grecs entre autres, nous ne sommes pas seuls.

 

UN STATUT EXTRAVAGANT

D'abord, il est absolument nécessaire en citant des chiffres que la presse a publié de rappeler le formidable prélèvement que cette institution internationale opère, pour ses frais de fonctionnement, par la force fiscale sur le monde entier. Citons quelques chiffres concernant le président déchu. Il touchait 500 000 $ par an. Son indemnité de séparation se monte à 250 000 $. Sa retraite de patron de l'institution lui garantit environ 80 000 $ par an jusqu'à la fin de sa vie. Ces sommes, pour être comparées à d'autres, doivent être affectées d'un coefficient multiplicateur pour tenir compte d'une exonération totale ou partielle d'impôt et du fait que c'est pour l'argent de poche, puisque que l'essentiel de la vie courante et bien au-delà fut assurée par l'institution. Comme il est de règle dans les dinosaures internationaux le statut abusif du sommet se répand en ondes bienfaisantes sur tous les échelons inférieurs. La bureaucratie du FMI compte 2700 employés ! Nous ne connaissons pas le coût total des frais de fonctionnement et probablement la moitié de ce chiffre doit est considéré comme un enrichissement sans cause pour les bénéficiaires.

Il est une règle absolue au sein de la dictature mondialiste, dont ce FMI n'est qu'un des multiples visages : plus les organismes sont importants, moins il y a de vrais contrôles et plus les fuites d'argent s'aggravent ; les titulaires vivent à l'abri dans une sorte de bulle financière et juridique dont ils ne cherchent surtout pas à sortir. En témoigne la bataille homérique pour se partager entre les nations les grandes fonctions internationales, bataille déjà engagée pour le FMI où les politiques de chacun des pays trouvent le moyen de s'échapper en quelque sorte par le haut.

Les analyses ci-dessus s'appliquent peut-être à mille « bourreaucraties » internationales exerçant à un titre ou à l'autre la dictature mondialiste. Quelles sont les personnes qui souffrent le plus de cette situation scandaleuse ? Ce sont les pauvres de toute la planète, car par répercussions successives la force fiscale sur laquelle repose ces édifices fait souffrir principalement les pauvres. La participation du démissionnaire à cette entreprise ne peut pas du tout être, pour ce seul premier motif, considérée comme positive contrairement aux déclarations de la presse et des médias et même si bien d'autres dans le monde se partagent ainsi injustement le butin international public

 

LES ACTIONS ENGAGEES

Encore, faut-il examiner cependant si les actions engagées sous son égide ont été positives.

Le FMI a apporté son concours en corrélation avec les États à des politiques de relance dans un grand nombre de pays. Or ces politiques sont véritablement catastrophiques et ne font que propager et prolonger la crise économique. En effet, elles reposent toutes sur l'intervention des États dans l'économie ce qui est tout à fait contraire à la liberté économique absolument nécessaire à la création de richesses. Cette intervention implique des impôts et des endettements croissants. L'objectif annoncé découle de l'idée qu'après le détour d'un certain nombre d'années les PIB augmenteront et pourront ainsi résoudre les diverses calamités que les mêmes États ont créées par leurs propres activités multiples et destructrices. C'est évidemment un faux raisonnement. L'observation quotidienne montre que les pays européens et en particulier la France, championne des politiques de relance, voient leurs économies traînasser dans une médiocrité qui ne s'arrête pas.

Ensuite, il est permis de constater qu'avec l'aide des diverses banques centrales, le FMI a maintenu le taux de l'argent à un niveau extrêmement modeste ce qui a conduit à créer de la fausse monnaie et à engendrer en particulier dans beaucoup de pays des bulles immobilières. Or, il est un principe sur le plan économique : le capital doit être payé à un taux normal permettant une allocation adaptée des ressources, ce qui ne fut pas le cas. Il en est résulté un grand nombre de calamités ayant frappé entre autres plusieurs pays comme l'Irlande, le Portugal et la Grèce.

Ayant été le pyromane, le FMI a-t-il été un bon pompier ? Pas du tout. En effet, les recettes appliquées l'ont été sur la base d'aides financières et les milliards ont valsé : un jour la Grèce a besoin de 60 milliards et le lendemain cela n'est déjà plus suffisant. Les pyromanes ont continué à attiser le feu. Puisqu'il s'agit de la Grèce, il paraît que la nouvelle aide pourrait se faire en échange d'une hypothèque sur de nombreux biens comme les sites olympiques construits en 2004. A quand la vente de l'Acropole qui, au demeurant, n'est qu'un temple dédié à une idole !

L'arrosage avec de la fausse monnaie s'accompagne généralement de l'exigence d'une diminution du déficit public d'une façon drastique et c'est là qu'apparait un autre défaut. Cette diminution est imposée avec des mesures très dures pour les populations comme par exemple le gel des salaires, le gel des retraites, voire des diminutions, le rabotage des avantages sociaux, du chômage en accroissement et des aggravations de la fiscalité. Dans la plupart des pays visés, ces programmes sont propres à détruire la richesse et pas du tout à la développer dans l'intérêt des populations. Ainsi s'explique que dans les divers pays, ces populations à juste raison protestent violemment dans la rue contre des mesures qu'elles ne comprennent pas.

 

LES PREDATEURS PUBLICS

Enfin, aucun sacrifice personnel important n'est demandé aux prédateurs publics qui dans ces pays comme ailleurs, sont uniquement attachés au maintien de leurs propres privilèges si extravagants soient-ils, le reste n'étant vraiment pas leur souci.

Une des caractéristiques de la dictature mondialiste en construction très avancée est la solidarité sans faille entre les manipulateurs du sommet. Ce tour de piste dans le prétendu génie du FMI et de son président déchu le montre abondamment. S'il semble abandonné par ses pairs, il fut encensé par eux dans diverses fonctions et pendant très longtemps.

Au début de cette analyse, nous évoquions des liens subtils entre les diverses catastrophes au sein du FMI. Ce n'est pas si subtil : la planète entière était au courant de tout !

Ces manipulateurs du sommet vivent dans une sorte de bulle psychologique et leur devise semble se formuler ainsi : « prédateurs de tous les pays, unissez-vous ».

 

Michel de Poncins

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