Le terrorisme a bon dos. C’est l’usage supposé de cartes prépayées par des terroristes qui permet à Bercy de mettre fin à cet espace de liberté
Des cartes sans vérification d’identité
Vous pouvez aujourd’hui, de manière parfaitement légale, disposer d’une carte de paiement estampillée VISA ou Mastercard sans que Big Brother soit au courant (ou presque…). La loi en permet l’utilisation dans la limite de 250 euros pour les cartes non-rechargeables et de 2.500 euros par an pour les cartes rechargeables.C’est bientôt fini, N-I!
« Un décret en préparation par mes services prévoit notamment une prise d’identité dès le premier euro pour les cartes prépayées anonymes, c’est-à-dire chargeables ou rechargeables en espèces », a déclaré M. Sapin à l’Assemblée Nationale dans le cadre de l’ouverture des débats sur le projet de loi de réforme pénale.Le prétexte à cette annonce est l’utilisation que les terroristes auraient faite de cartes prépayées dans le cadre de la préparation de leurs attentats.
Un bien mauvais prétexte
L’origine des cartes prépayées
Par le biais des cartes prépayées, une partie des flux échappait à l’ogre. Cet outil, qui à l’origine était une solution essentiellement utilisée par les interdits bancaires et ceux à qui leur banque refusait même une « électron », connu une certaine prospérité (dans sa version non rechargeable) dans le cadre des achats sur Internet, puisque même piratée, rien de plus que le montant initial ne pouvait en être débité.Très rapidement, les bricolos du dimanche comprirent l’usage qu’ils pouvaient en faire. En rechargeant la carte avec des espèces, les voilà en mesure de remettre dans le circuit de l’argent pas forcément déclaré à Bercy.
Imaginez l’hystérie sur les bords de la Seine! Et pour vous prouver que nos zamis les fonctionnaires n’ont pas attendu les attentats, voici ce que nous écrivions il y a pile poil un an: Le terrorisme a bon dos (et oui, déjà!), un article dont pas un mot n’a pris une ride…