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Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

Nouvelle vague d’immigration intra européenne en vue…

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A partir d'aujourd'hui, les Roumains et les Bulgares ont le droit de travailler partout en Europe à l'instar des autres citoyens européens.

Plus aucune restriction ne pèse sur le droit à la libre circulation, tel qu’inscrit dans les traités européens, des ressortissants roumains et bulgares au sein de l’Union Européenne.
Entrés en 2007 dans l’Union européenne, trois ans après les autres pays de l’ex-bloc de l’Est, les Roumains et les Bulgares ont d’emblée eu le droit de circuler, mais pas de travailler. Une période transitoire de sept ans au maximum avait été décidée. Avec la crise économique et la montée du chômage, ces sept années n’ont pas encore apporté les promesses de développement espérées. La Roumanie et la Bulgarie restent les pays les plus pauvres de l’Union, avec un PIB moyen par habitant environ 50 % inférieur à la moyenne européenne et des salaires minimum sous les 200 euros mensuels.

Le spectre d’une arrivée massive des Roumains et des Bulgares sur le marché du travail des Etats du nord de l’Europe, se profile. En ajoutant à cette crainte d’une concurrence « low cost » sur le marché de l’emploi la problématique des Roms, nombreux à vivre dans les deux pays, et qui deviendront inexpulsables dès lors qu’ils présenteront un titre de travail (facile à obtenir avec des sociétés bidons basées dans leurs pays d’origine), cette libéralisation apparaît plus comme source de problèmes que comme une quelconque solution.

Londres agit contre le risque de déstabilisation de son marché de l’emploi
Le Premier ministre conservateur, David Cameron, a décidé de remettre en cause ce principe de libre circulation pour lier à l’avenir le droit de travailler des citoyens des prochains Etats membres de l’Union à un niveau de vie minimal. Il a d’ores et déjà annoncé des restrictions d’allocation chômage pour les demandeurs d’emploi issus de l’Union européenne. Un exemple que plusieurs pays pourraient suivre une fois les prochaines élections passées.

De son côté, la Commission européenne cherche à calmer le jeu avec son éternel discours « langue de bois ». Elle rappelle que les Roumains et les Bulgares bénéficient de ce dont ont « profité » par le passé tous les nouveaux Etats membres et qui s’est « toujours soldé par des effets positifs pour la croissance » (un comble comme argument pour des pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie qui subissent déjà de plein fouet cette concurrence… Il serait intéressant de savoir ce que les 5200 personnes en passe d’être licenciées de chez Mory Ducros pensent de la croissance apportée par la concurrence bulgare… ). La Commission européenne ne croit pas à un nouvel exode important. Pour le commissaire à l’Emploi, Lazlo Andor, restreindre la libre circulation des travailleurs n’est pas la bonne solution pour lutter contre le chômage. Selon lui, il faut au contraire amplifier la mobilité, comme le montrent les 2 millions d’emplois vacants recensés en Europe, qui témoignent de la difficulté de certains secteurs à recruter. Actuellement, quelques 14 millions d’Européens travaillent, vivent ou étudient dans un pays de l’Union qui n’est pas le leur.

L’Allemagne n’agit pas mais une partie de la coalition s’agite

Outre-Rhin, l’affaire a provoqué la première passe d’armes au sein de la « grande coalition ». Les conservateurs de la CSU demandent plus de fermeté contre «l’immigration de pauvreté», tandis que les sociaux-démocrates du SPD dénoncent une dérive «droitière». «La liberté des travailleurs est une part indispensable de l’intégration européenne», a expliqué jeudi dans le quotidien Süddeutsche Zeitung le ministre des Affaires étrangères SPD Frank-Walter Steinmeier. «L’Allemagne en a profité sûrement plus que d’autres pays. En ce moment, beaucoup de jeunes du sud de l’Europe viennent chez nous pour étudier et travailler. Cela nous est utile et aide les États d’où ils arrivent.» poursuit le ministre, évoquant les accords d’apprentissage passés par l’Allemagne avec un certain nombre de pays européens dont la France. Il faut dire que la problématique allemande n’est pas tout à fait la même que celle d’autres pays comme la France. Privilégiant l’immigration de travail à celle de peuplement, le coût de l’immigration n’est pas pour nos cousins germaniques aussi élevé que pour nous. Les prestations sociales étant conditionnées à une activité, leur coût n’est pas non plus aussi élevé que chez nous.

Il n’empêche que l’Institut de recherche du pôle emploi allemand (IAB) indique qu’entre 100.000 et 180.000 Roumains et Bulgares tenteront leur chance en 2014. «On peut s’attendre à ce qu’une partie d’entre eux prennent des emplois à bas salaires et demandent un complément d’aide sociale pour vivre», indique une porte-parole de l’Agence fédérale pour l’emploi. Les difficultés devraient se concentrer dans la Ruhr et à Berlin, qui ont connu un afflux important de Roms ces derniers mois. Mais pour les raisons indiquées ci-dessus, le phénomène a toutes les chances d’être moins coûteux et problématique que pour la France.
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