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Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

Angela Merkel ne veut pas que l’Allemagne soit le « dindon payant »

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A tous les coups, les démagos du « Club Med » vont profiter de l'argent facile. A terme, l'Allemagne paiera...

Angela Merkel a formulé un avertissement: la Banque centrale européenne doit agir avec retenue. «Il faut empêcher que la pression pour l’amélioration de la compétitivité diminue à cause de l’action de la BCE», a déclaré la chancelière lundi soir, lors de la réception de nouvelle année de la Bourse allemande. Le président de la Banque centrale Mario Draghi, tout comme celui de la Bundesbank Jens Weidmann, étaient présents dans l’assistance.
La critique à peine voilée d’Angela Merkel vise le programme d’assouplissement quantitatif (QE) que la BCE pourrait adopter jeudi. En injectant de l’argent frais dans l’économie de la zone euro, la banque centrale veut lutter contre le risque de déflation et soutenir la reprise. Mais pour Angela Merkel, la croissance ne pourra être atteinte «qu’à travers la compétitivité».
De la Bundesbank au gouvernement, l’Allemagne regarde d’un œil très critique le QE programmé par la BCE. «Il s’agit d’une opération à haut risque avec des conséquences incertaines sur l’évolution des prix dans la zone euro», a déclaré le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie Martin Wansleben, au journal Passauer Neue Presse. Au sein de la CDU, on craint d’entrer jeudi dans «le cercle vicieux de l’argent bon marché».
«Pas de spirale déflationniste»

Les économistes allemands sont pour la plupart dubitatifs. «L’effet d’un QE est très difficile à évaluer», explique Philipp König, expert en politique monétaire à l’institut DIW. «Les banques disposent déjà de liquidités suffisantes», ajoute-t-il. Et si le risque de déflation existe toujours potentiellement, rien n’indique qu’il y ait urgence à agir. «Je ne crois pas qu’il y ait de spirale déflationniste», insiste l’économiste. Partisan d’une sortie de la Grèce de la zone euro, le président de l’Institut Ifo, Hans-Werner Sinn, se montre encore plus critique: pour lui le rachat de dettes d’État par la BCE vise seulement à «soulager les banques des pays du sud de l’Europe». Les risques seraient mutualisés au détriment des économies les plus rigoureuses, comme celle de l’Allemagne.
Rares sont ceux qui soutiennent l’idée qu’un programme d’assouplissement quantitatif sera bénéfique pour l’économie pour la zone euro. Directeur de l’institut DIW, Marcel Fratzscher a estimé que pour être convaincant le QE de la BCE devrait atteindre un niveau de 1000 milliards d’euros. Quoi qu’il en soit, Berlin n’aura rien à gagner. Sans assouplissement budgétaire, la croissance s’annonce d’ores et déjà meilleure que prévue. En 2014, elle aurait été de 1,5% selon l’office fédéral des statistiques, soit un peu mieux que prévu. «L’économie allemande semble surmonter plus rapidement que beaucoup de gens ne l’attendaient la phase de faiblesse observée au printemps l’an dernier», a écrit la Bundesbank dans son dernier rapport.

Source: www.lefigaro.fr

Commentaire de Thibault Doidy de Kerguelen

Etant pour ma part favorable à une déconnexion complète de la monnaie et du politique, je salue avec force l’exactitude d’analyse de Madame Merkel. Oui, nous l’avons déjà connu dans le passé, trop de facilité sur les marchés génère un recours abusif au crédit de la part de politiciens démagogues et clientélistes. Cette attitude irresponsable plombe les finances des pays pour plusieurs générations, comme cela est le cas en France.

Je salue l’esprit démocratique dans lequel Madame Merkel exprime avec force son point de vue sans céder à la tentation du diktat ou de la menace, comme trop souvent le font certains dirigeants européens. Elle serait en droit de le faire pourtant puisque, à terme, les dettes des pays européens du « club med », c’est le contribuable allemand qui les paiera…..




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