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Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

De la dichotomie existant entre les « droits » et les « besoins »

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L’aide sociale est réservée en France à ceux qui y ont droit. Indépendamment de savoir qui en a besoin…

La langue de bois des étatistes

Un des grands arguments des étatistes de gauche comme de droite, pour défendre l’interventionnisme d’état, les impôts élevés, le rôle écrasant du service public étatisé et fonctionnarisé, la Sécurité Sociale monopolistique obligatoire ainsi que de manière générale l’état providence, c’est que, en France, personne n’est « laissé sur le bord de la route ».


N’avez-vous jamais entendu des phrases du type « en France, on ne demande pas la carte Visa Gold pour se soigner, contrairement aux Etats Unis » ou « On est contre le chacun pour soi, on est pas des anglais » ou encore « Si tu aimes tant la Somalie ou le Bangladesh, pourquoi tu ne vas pas y vivre ? »



Vous aurez beau dire que, non seulement notre modèle social est payé à crédit (car déficitaire) donc non viable, ou que un français sur trois ne se soigne plus, faute d’argent, ou que bien que les HLM existent, le mal logement voire le non logement (SDF) est très répandu, bref, que le modèle social est réservé aux gens bien connectés (cadres moyens de la fonction publique, militants associatifs, diplômés du supérieur, PDG du CAC 40, chefs d’états étrangers, membres de partis politiques de gauche, syndicalistes, intellocrates) mais demeure une fiction pour les outsiders (pauvres, femmes, immigrés, retraités pauvres, jeunes sans qualification, auto entrepreneurs), il y a des chances pour que votre interlocuteur ne vous croit pas, et reste accroché à l’idée qu’en France, c’est vraiment une chance que de bénéficier du « filet de protection de l’Etat ».

L’exemple du boucher de la rue de Meaux, à Paris

Pourtant, l’histoire du boucher de la Rue de Meaux (1) , dans le XIXeme arrondissement de Paris, montre à quel point le modèle social français est injuste et non protecteur.Le modèle social français, c’est des gens qui paient, d’autres qui bénéficient, rien de plus.

La rue de Meaux, vous connaissez. Elle est devenue tristement célèbre suite à la tuerie de Charlie Hebdo (1). Mais ici, il ne s’agit pas de terrorisme, mais de défaillance de l’Etat qui dit nous protéger.

Jérôme Hallain, 33 ans, avait ouvert une boucherie artisanale dans la rue de Meaux (XIXe) à la mi-2012 et avait rapidement recruté deux employés (2). Il est typiquement le genre d’employeur que Hollande et la gauche devraient applaudir et célébrer.

Seulement, ce jeune chef d’entreprise a eu un problème de santé : après un diagnostic de cancer, il a souffert d’une tumeur germinale métastatique grave qui l’a empêchent de travailler. Il a du procéder au licenciement des employés de la boucherie, fermer son commerce fin 2013, et les dettes et les impayés de loyer se sont accumulés.

Aujourd’hui, l’ancien entrepreneur va se faire expulser de son logement. L’artisan, qui n’avait pas répondu à une convocation du commissariat concernant le conflit pour loyers impayés qui l’oppose à sa propriétaire (il était hospitalisé le jour du rendez-vous), a reçu un courrier lui annonçant qu’il pourrait être chassé à la fin de la trêve hivernale.

Est-ce que notre ancien entrepreneur, qui a donc crée des emplois, et généré des cotisations sociales, a droit à une aide ou à un HLM pour pouvoir continuer à habiter quelque part ? Non. 

Ce que la mairie de Paris lui propose, c’est de contacter les foyers de SDF pour voir s’ils n’auraient pas une place pour lui

Le système d’aide sociale bénéficie à ceux qui entre dans les cases de l’administration, pas à ceux qui sont dans la merde

Si on admet l’idée qu’il est juste que la collectivité aide les gens en difficulté à se loger (idée contestable) et que chacun paie, par le biais du financement du système social pour cela, ne peut-on pas considérer que Jérome Hallain semble correspondre aux critères, en tout cas bien plus que Juppé et fils, Chevènement, le directeur général de la Fédération Française de Tennis, les cadres sups de Paris Habitat, les élus les Républicains du XVeme arr comme Louise Agathe Charpentier (4) ou les collaborateurs PS du XIIIeme ?



Il ne faut surtout pas croire que nous sommes égaux, en Socialie, quand viendra le temps des difficultés. Et ce n’est même pas une question d’argent, mais avant tout une question de connections. Pour se soigner, il vaut mieux connaitre un grand ponte de la médecine. Pour se loger, avoir un contact chez les sénateurs maires.

Voila pourquoi la privatisation du social est juste. D’une part, un système assuranciel privé, régulé par le marché, est plus juste qu’un système public opaque où chacun est forcé de cotiser, à perte.

D’autre part, face à la faillite de l’Etat providence, qui, malgré tout, continue à spolier prélever, la meilleure protection est double : c’est la possession d’actifs réels, si possible hors de France, si il vous reste des économies après tous les prélèvements obligatoires, mais c’est aussi, évidemment les solidarités réelles, comme tous ces parisiens qui veulent se mobiliser pour aider le boucher de la rue de Meaux.



Sur le plan politique, la proposition du député les Républicains Hervé Mariton, privatiser les HLM, prend tout son sens.



(1) L’Obs Attaque contre « Charlie Hebdo » : la voiture des agresseurs présumés rue de Meaux 7 janvier 2015

(2) Le Parisien Paris : mobilisés pour aider leur boucher malade et menacé d’expulsion 26 février 2016

(3) Libération Ces locataires de HLM qui font scandale 21 décembre 2007

(3) Municipales 2014 à Paris Ces élus du XVe arrondissement logés dans le parc social 9 avril 2015  
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