La future loi de santé publique qui sera présentée avant l'été aura une forte teneur numérique. A l’occasion de l'inauguration des salons de la Santé et de l'Autonomie, ce 20 mai, Marisol Touraine a dit souhaiter « un hôpital ultra-connecté avec l'ensemble des offreurs de soins » et « tous les acteurs du monde social et médico-social ». Cela passe, aux yeux de la ministre de la Santé, par la relance du dossier médical personnalisé.
Créé il y a dix ans par Philippe Douste-Blazy, ce DMP n’a jamais percé. Sorte de carnet de santé informatisé recensant les antécédents médicaux du patient, il était censé faciliter l'échange d'informations entre professionnels de santé et faire économiser trois milliards et demi d'euros par an à l'assurance maladie en éliminant quantité d’examens en doublons. Las, après un premier lancement raté en 2010 puis un second en 2011, le DMP est très loin des objectifs initiaux. En 2013, 405 000 dossiers avaient été ouverts sur les onze millions prévus. Et encore, révélait en décembre Le Canard Enchaîné, 71 % des DMP existants seraient… vides, quand les autres ne contiendraient qu’un seul document de type radiographie ou bilan sanguin.
Un DMP ciblé sur les malades chroniques et les personnes âgées
Le DMP 2.0 souhaité par Marisol Touraine dont elle donnera les contours « dans les prochaines semaines » sera « plus pragmatique ». Et plus ciblé. Il bénéficiera en priorité aux personnes atteintes de maladies chroniques et aux personnes âgées bénéficiant du programme Paerpa (personnes âgées en risque de perte d'autonomie) qui ont le plus besoin d'une prise en charge coordonnée.Pour mieux l'hôpital et la médecine de ville, une "lettre de liaison" sera remise à tous les patients le jour de leur sortie de l'hôpital. Ce document permettra aux professionnels qui prendront le relais d'être informés sur l'état de santé du malade, des traitements suivis, de sa situation sociale, a détaillé la ministre. Dans le cadre de son programme d’économies, l’Etat table sur dix milliards dans le domaine de la santé.
Thibault Doidy de Kerguelen‘s insight:
Et si on retirait le dossier des mains des fonctionnaires pour le mettre dans celles de professionnels de santé assistés de représentants de malades démocratiquement élus?
Je vous reporte à notre article de janvier dernier et surtout, surtout, au commentaire du docteur Doremieux, collaborateur épisodique de notre site qui y fait une proposition mille fois moins onéreuse que le projet ministériel, autrement plus efficace et respectueuse des patients et de la confidentialité de leurs données… Mais sont ce bien là les critères qui prévalent à ce projet?
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