Les dernières réactions de la BCE ont d’autres causes que celles énoncées:
Les Français manquent manifestement de culture monétariste, y compris les gens de la Banque de France, ce qui a des conséquences particulièrement graves…En effet, la Banque de France publie des données sur les agrégats monétaires qui ne sont pas cohérentes : les chiffres des séries mensuelles en concordance avec ceux de la BCE ne le sont pas avec ceux qui sont publiés chaque mois en français !
Les séries mensuelles en concordance avec ceux de la BCE sont les plus vraisemblables, c’est-à-dire que ces chiffres donnent une bonne image de la réalité, mais les données les plus récentes de M1 et de M2 sont celles du mois de mars dernier !
Ces données montrent un effondrement catastrophique de M3-M2 (qui correspond à la trésorerie globale des entreprises) de 27 % d’une année sur l’autre proche du pire de la crise en 2009,
Document 1 :
M3-M2 est tombé à 180 milliards d’euros fin mars, au même niveau qui était le sien avant l’adoption de cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro,
Document 2 :
M3-M2 est tombé à 8,8 % du PIB fin mars alors qu’au début des années 90 il était de l’ordre de 20 % du PIB : les entreprises françaises étaient alors beaucoup plus performantes que celles des Etats-Unis où ce ratio était alors de 12 % !
Document 3 :
La convergence des pays de la zone euro leur aura été fatale mais les malheureux euro-zonards n’en ont pas encore pris conscience. Le pire est à venir.
M1 (l’argent que les Français ont sur leurs comptes courants et dans leurs portefeuilles) a augmenté anormalement à partir du moment où l’euro a été mis en place,
Document 4 :
Les Français, comme les autres euro-zonards ont été très heureux, dans un premier temps, de bénéficier de cette création monétaire, mais certains commencent à se rendre compte qu’il s’agissait là d’une illusion temporaire.
M1 a augmenté de l’ordre de 7 % d’une année sur l’autre depuis la mise en place de l’euro-système alors que cet agrégat évoluait prudemment auparavant (en baisse dans les années 80 et au début des années 90),
Document 5 :
Curieusement, les Français ont senti venir un avenir sombre : ils ont augmenté leur épargne de précaution (M2-M1) en 2007-2008, anticipant inconsciemment la crise à venir !
Document 6 :
L’évolution des agrégats monétaires de la France montre des disparités importantes, avec une forte création monétaire en faveur (apparente) des Français mais au détriment des entreprises,
Document 7 :
L’hypertrophie de la masse monétaire M3 rend inopérante sa baisse actuelle en variation d’une année sur l’autre, qui est nulle et même négative depuis le mois de mars (jusqu’à août), ce qui aurait dû se traduire par une reprise fulgurante de la croissance du PIB réel,
Document 8 :
Rares sont les économistes qui ont une bonne culture monétariste qui leur permet de comprendre la gravité de la situation qui règne dans la zone euro. Certains y font allusion, parfois, discrètement…
Dans ces conditions, il est compréhensible que les Marioles de la BCE prennent leurs précautions pour faire face à tout moment au pire.
Tout est simple.
Jean Pierre Chevallier