La Banque de France vient de publier les chiffres de la balance des paiements du mois de mars 2013. Jean Pierre Chevallier nous les commente:
La balance des transactions courantes qui synthétise le résultat de l’ensemble des activités courantes d’une nation vis-à-vis du reste du monde montre une dégradation étonnamment régulière depuis que la Banque de France publie ces chiffres, c’est-à-dire depuis le début de l’euro-système, quelle que soit la couleur du gouvernement avec un déficit de 2,9 milliards d’euros pour ce dernier mois… seulement (!) et 5 milliards les deux mois précédents (les variations peuvent être importantes d’un trimestre à l’autre),Graphique 1 :
Ces déficits sont causés essentiellement par ceux de la balance commerciale : 4,6 milliards d’euros pour ce mois de mars, 6 milliards le mois précédent contre des excédents de 18,8 milliards pour l’Allemagne !
Graphique 2 :
Cependant, une autre interprétation peut en être faite : la récession permet, dans une certaine mesure, de rétablir les équilibres fondamentaux comme cela se passe dans tous les autres cochons de pays du Club Med,
Graphique 3 :
En effet, normalement, dans un système de changes libres, les variations des parités entre les monnaies engendrent une croissance du PIB proche de son potentiel optimal avec un taux de chômage normal.
Comme l’euro système est un système dans lequel les parités entre les monnaies des pays membres sont figées, les ajustements indispensables (pour rétablir les équilibres fondamentaux) se font par une régression du PIB dans les pays dont la balance commerciale est déficitaire et par un taux de chômage qui y augmente logiquement.
La crise dans les pays du Club Med est donc durable, c’est-à-dire qu’elle durera tant que ces pays auront une productivité globale inférieure à celle des plus performants, la référence étant l’Allemagne, comme l’a fort bien compris et dit Angela.
Depuis juin 2004, le cumul des déficits des biens seuls atteint un nouveau record de 416,1 milliards d’euros,
Graphique 4 :
Les déficits de la balance commerciale s’expliquent en grande partie par l’euro fort.
Comme la France n’est plus compétitive vis-à-vis de l’étranger et que la crise s’accentue en France et dans ces autres cochons de pays du Club Med, les entreprises étrangères n’investissent presque plus en France et les entreprises françaises désinvestissent à l’étranger, la tendance du déficit des IDE (Investissements Directs Etrangers) se poursuivant depuis l’adoption de l’euro,
Graphique 5 :
Depuis juillet 2011, le cumul des déficits des IDE fluctue autour de 610 milliards d’euros(depuis l’adoption de l’euro), somme vertigineuse dont personne ne parle !
Graphique 6 :