Vous n'êtes pas membre (devenir membre) ou pas connecté (se connecter)
Thibault Doidy de Kerguelen

Thibault Doidy de Kerguelen

Je suis président de la Compagnie Financière et Patrimoniale de Normandie. Vous pouvez me suivre sur mon site http://maviemonargent.info/

Le Téléthon est aussi un fonds d’investissement

Audience de l'article : 1454 lectures
Nombre de commentaires : 0 réactions
277 Millions d'Euros de bénéfices, les donateurs en profiteront ils?

Un judicieux investissement

Avec l’acquisition de la société de biotechnologie Trophos, le groupe suisse Roche signe une transaction record en France: 700 millions d’euros. Et cette opération devrait rapporter à l’AFM-Téléthon 277 millions d’euros. Soit l’équivalent de trois Téléthon!

L’AFM-Téléthon avait d’abord pris près de 10 % du capital de Trophos pour 3 millions d’euros aux côtés de six fonds de capital-risque. Elle a ensuite apporté une vingtaine de millions pour financer sa recherche dans l’amyotrophie spinale infantile. La molécule développée par Trophos, l’olesoxime, a montré ses effets positifs lors d’une étude clinique de phase II.

Le paiement des 700 millions de Roche – 470 millions pour le capital et 230 millions pour la licence d’exploitation du traitement – sera cependant échelonné jusqu’à la mise sur le marché de l’olesoxime.

Depuis sa création, expliquent les dirigeants de l’association, la mission de l’AFM est de financer les «médicaments candidats» les plus prometteurs pour les amener jusqu’à leur mise sur le marché. L’association a ainsi investi dans trois autres entreprises que Trophos.

Désormais, l’AFM-Téléthon privilégie le fonds d’amorçage pour les maladies rares créé début 2013 avec BPI France et doté de 50 millions d’euros. L’association, qui dispose d’un budget annuel compris entre 110 et 120 millions, explique qu’elle finance aussi sa propre recherche et celles de laboratoires publics.

Les donateurs ont ils tous bien compris?

Si une telle politique de la part de l’association peut être parfaitement compréhensible, ne serait il pas plus honnête d’en informer clairement les donateurs (qui croient quand même chaque année aider des malades et que l’on fait pleurer sur des cas concrets) et, éventuellement, de lancer un fond d’investissement dont les apporteurs pourraient tirer profit? Ainsi il y aurait d’une part l’aide apportée par la générosité publique dédiée à des oeuvres ou des actions « à fonds perdus » et d’autre part l’investissement « éthique », au sein d’un fond distinct et clairement identifié auquel on pourrait souscrire avec éventuellement les avantages fiscaux inhérents .
Poster un commentaire