Pour Jean Pierre Chevallier, monétariste, le gap entre l’industrie allemande et l’industrie française a pour origine l’euro et sa gestion par la banque centrale de Frankfurt
Comme je l’ai écrit à maintes reprises, tout raisonnement économique doit être étayé par des chiffres, sinon ce ne sont que des idées émises sans lien avec la réalité, c’est du baratin, du n’importe quoi.Un problème important se pose depuis un certain nombre d’années : celui du déclin de l’industrie dans certains pays au détriment d’autres.
Avec fracas, le Donald a remis ce sujet d’actualité, aux Etats-Unis vis-à-vis du Mexique et de la Chine, mais aussi de l’Allemagne qui bénéficie d’un euro plombé par ces cochons de pays du Club Med, c’est à dire d’une monnaie sous-évaluée, ce qui dope ses entreprises industrielles. Qu’en est-il en réalité ?
Impossible de disposer de séries statistiques fiables et longues en France, en Allemagne et en Europe pour étudier ce problème. Il faudrait qu’il existe en France une sorte d’institut donnant des statistiques facilement téléchargeables via internet pour faire des études économiques… Un doux rêve.
Cependant, il existe une solution : notre ami Fred de Saint Louis ! En effet, une simple recherche sur Manufacturing France donne facilement et rapidement l’item Production in Total Manufacturing for France et une série de chiffres remontant à… 1955 jusqu’à fin février 2015 ! Il en est de même pour Production in Total Manufacturing for Germany, Italy et Spain. Dans ces conditions, il est possible d’étudier ce problème que pose l’évolution de l’industrie dans ces pays…
Ce premier graphique représentant l’évolution de l’indice de la production manufacturière (100 en 2010) permet de mettre en évidence que les entreprises françaises ont été globalement plus performantes que leurs homologues allemandes jusqu’en 1974 (la fin des 30 Glorieuses, avant l’élection de Giscard et l’arrivée de Chirak aux sommets politiciens), puis qu’elles ont évolué plus ou moins en parallèle jusqu’en 2002 (par rapport à leurs homologues allemandes), c’est-à-dire peu de temps après l’adoption de l’euro, pour se faire distancer ensuite nettement…
Document 1 :
… ce qui est plus visible sur ce deuxième graphique qui représente l’évolution de l’écart entre la production manufacturière entre l’Allemagne et (moins) la France,
Document 2 :
Autre remarque notable : les entreprises industrielles allemandes ont été beaucoup plus résilientes que les entreprises françaises après la crise de 2008-2009.
Cependant, le plus gros problème (posé par le Donald) est surtout celui de l’emploi dans l’industrie. Là aussi notre ami Fred de Saint Louis a réponse à tout : il fournit les chiffres de l’évolution des emplois dans l’industrie sur la même longue période !
Ainsi, il apparaît que les effectifs dans l’industrie en Allemagne n’ont subi qu’une perte maximale de 12,3 % avec une nette reprise au cours de ces dernières années…
Document 3 :
… alors que la perte d’emplois dans l’industrie en France a culminé à… 29,4 % pour reprendre faiblement au cours de ces dernières années !
Document 4 :
La situation de l’industrie est pire encore en Italie et en Espagne,
Document 5 :
Zoom sur la période la plus récente mettant bien en évidence cette catastrophe qu’est l’euro pour ces cochons de pays de Club Med, au plus grand profit de l’Allemagne !
Document 6 :
Il est quand même paradoxal que ce soit le Donald qui ait mis en évidence cette sous-évaluation de la monnaie qui est en circulation en Allemagne, favorisant anormalement ses entreprises industrielles, donc faussant la concurrence, ce qui accentue la crise rampante qui sévit dans les pays qui souffrent de cette monnaie surévaluée pour eux qu’est l’euro, monnaie unique contre nature.
Source: Jean-Pierre CHEVALLIER