Une « anomalie », mais une « anomalie dont il faut profiter dans le contexte actuel de taux ». Avec son taux plancher de 2,50% (2,11% net de fiscalité), le PEL survole actuellement le marché de l’épargne bancaire, loin devant les 1% net du Livret A – à qui une décollecte nette est promise à court terme – et les 1,12% brut des livrets fiscalisés. Ce sera encore le cas en 2015. « Grand vainqueur des produits de bilan, le PEL devrait collecter près de 16,5 milliards d’euros par an en moyenne sur 2014 et 2015 (contre seulement 1,6 milliards en 2012…) » estiment les professionnels qui mettent néanmoins en garde contre un réveil de Bercy.
La volonté de la Banque centrale européenne de relancer le crédit grâce à un loyer de l’argent historiquement bas devrait, selon les Cahiers de l’épargne, maintenir durablement le contexte de taux bas. « Les rendements de l’épargne vont rester déprimés (hormis les actions qui aiment bien les Banques Centrales agressives…), tout comme les taux d’intérêt du crédit habitat qui n’ont probablement pas encore atteint leur plancher ». « Le taux du livret A resterait stable à 1% début 2015 grâce à une légère remontée de l’inflation. Les rendements des produits bancaires (super-livrets, comptes à terme) vont rester très bas. »
50% des placements des ménages vers l’assurance-vie
Dans ce contexte, les ménages vont néanmoins maintenir un taux d’épargne très élevé, sans que cela profite au flux de nouveaux placements financiers, bloqué en 2014 comme en 2015 sous la barre des 80 milliards d’euros (contre 131 milliards en 2010). « Le niveau élevé du taux d’épargne ne suffit pas à compenser la déprime du crédit ». « Plus que par le passé, [les ménages] mobilisent leur patrimoine financier en cas d’achat immobilier plutôt que de recourir au crédit. ». Pour ma part je dirais pour limiter le recours au crédit, ou, sage pratique pour appuyer un crédit en cas d’achat en immobilier d’investissement.Les fonds en euros vont également subir les effets de ce contexte déprimé, avec des rendements annoncés encore en baisse en 2014, mais toujours « supérieurs à ceux des rendements des produits bancaires ». L’assurance-vie devrait du coup continuer à tirer son épingle du jeu. « Au total », sur l’année qui vient, « l’assurance-vie représenterait 50% des nouveaux flux de placements financiers des ménages en 2015 ! », essentiellement en unité de compte.