SANTE - L'association de consommateurs a mené une enquête auprès de 1.188 opticiens...
Chaque opticien voit midi à sa porte en matière de paiement. 18% des professionnels de l'optique ont proposé, de manière spontanée, une «fraude à la complémentaire santé» lors d'une enquête réalisée par l'UFC-Que Choisir et rendue publique ce mardi matin.Le principe de l'enquête était simple. L'enquêteur ou «client mystère», disant vouloir s'équiper de verres simples, était chargé d'opter pour une monture d'un montant minimal de 140 euros.
Voir la vidéo en caméra cachée de l'UFC Que Choisir
Dans le même temps, sans rien solliciter, il devait communiquer à l'opticien la prise en charge maximum de sa complémentaire santé: 90 euros pour la monture et 390 euros pour les verres. Puis faire valoir que le reste à charge de la monture (soit 50 euros minimum) était trop élevé pour lui.
La première solution proposée par les opticiens est de s'orienter vers des montures moins chères (28% des cas). Par ailleurs, 16% des vendeurs ont consenti une remise exceptionnelle et 13% ont proposé un paiement en plusieurs mensualités.
Mais près d'un magasin sur cinq (18%) suggère, de manière spontanée, «une fraude à la complémentaire santé», explique l'UFC-Que Choisir: celle-ci consiste à modifier la facture en majorant artificiellement le prix des verres (pour parvenir au maximum de 390 euros) et en réduisant celui de la monture, à 90 euros.
Les indépendants dans le viseur
L'enquête montre que les opticiens indépendants sont plus enclins à la fraude que les grandes enseignes. L'association y voit «un effet de taille»: les indépendants vendant moins de paires de lunettes, sont plus tentés par ces pratiques pour conclure une vente.
>> Relire: Notre interview de la présidente du premier réseau d'opticiens indépendants
Si des enseignes paraissent plus «vertueuses» en maintenant la fraude à moins de 10% des cas (Optical Center et Les opticiens mutualistes), d'autres en revanche affichent des taux très élevés, supérieurs à 15% (Optic 2000 ou GrandOptical).
La pratique coûterait 142 millions par an
Ces pratiques frauduleuses se traduisent par un surcroît de prestations à payer de la part des complémentaires santé et, par conséquent, par une augmentation des cotisations versées à ces complémentaires. Au total, le coût est évalué par l'UFC Que Choisir à 142 millions d'euros par an pour le consommateur.L'association rappelle que le coût des lunettes en France est le plus élevé d'Europe (budget annuel de 75 euros par personne) et pointe également le rôle des complémentaires qui ont «contribué à déséquilibrer le marché de l'optique» en «solvabilisant la demande des consommateurs parfois au-delà du raisonnable».
Thibault Doidy de Kerguelen‘s insight:
Au fait, pour qui travaille l’UFC? Pour les consommateurs ou pour les compagnies d’assurance?
See on www.20minutes.fr